Lors du CNESERAAV du 22 octobre, la CFDT a demandé à la DGER d'engager une communication sur le cursus ingénieur agronome envers les lycéens. Elle a dénoncé l'intégration massive d'étudiant.es en L3 cycle ingénieur agronome sans moyen supplémentaire.
Communiquer et valoriser le cursus « ingénieur agronome ».
Pour la CFDT, la communication au profit de l’Enseignement agricole, priorité du ministère, devrait inclure le périmètre de l’Enseignement supérieur agronomique, agroalimentaire, paysager et de formation des enseignant.es.
On remarque depuis quelques années, un recrutement d’étudiant.es ou de fonctionnaires stagiaires en deçà des attendus.
Alors que la France développe des stratégies en faveur de la « décarbonation » de l’économie, de la transition agroécologique, de la bioéconomie, du rééquilibrage territorial valorisant les espaces ruraux, une communication dédiée à l’orientation, dès le lycée, vers les formations supérieures aux métiers des sciences du vivant au service de l’agriculture et de l’agroalimentaire, du développement des territoires, d’une gestion durable des ressources doit être renforcée pour faire connaitre les établissements d’enseignement supérieur agronomique auprès des établissements d’enseignement secondaire.
Les lycéen.nes qui s’intéressent à la filière prépa BCPST (biologie, chimie, physique et sciences de la Terre) connaissent le débouché des écoles nationales vétérinaires. Ils/elles ignorent souvent l’étendue et la variété des formations et débouchés proposés par les écoles d’agronomie.
Les membres du CNESERAAV ont partagé cette analyse.
Le ministère a été réceptif aux échanges.
Agreenium a élaboré une feuille de route ayant pour objectif de renforcer l’attractivité et l’image de l’ingénieur agronome. La DGER soutient l’idée d’être plus présent, plus visible dès le lycée. « Il y a là un travail de longue haleine à conduire ».
Il faut proposer aux enseignant.es du second degré des clés afin de mieux conseiller les élèves sur ce qu’on peut faire dans les écoles d’agro.
La CFDT est intervenue pour souligner le rôle majeur à jouer par l’ONISEP.
Le chemin est long, surtout avec la réorganisation de la mission orientation.
Intégrer plus d’étudiant.es en L3 cycle ingénieur agronome est problématique.
La DGER impose à Agrocampus-Ouest d’intégrer l’an prochain 36 étudiant.es supplémentaires en L3. Ceci reviendra, pour le cursus agro de Rennes, compte tenu des hausses d’effectifs déjà prévues, à faire passer la promotion de 150 à 180 étudiant.es.
Pour la CFDT, techniquement ce n’est pas envisageable, ni en termes de salles, ni en termes de créneaux d’emploi du temps disponibles, ni en termes d’encadrement. Aucun moyen humain supplémentaire n’accompagne cette mesure.
Agrocampus Ouest n’est pas la seule école concernée. Elle supporte par contre une des parts les plus importantes de cette augmentation avec AgroParisTech. VetAgroSup va subir les mêmes augmentations en intégrant une cohorte d’apprenti.es dès la première année en formation « agro » et en devant augmenter l’effectif de chaque promotion.
La raison invoquée génère une réelle incompréhension pour la CFDT.
Il s’agirait de compenser le nombre « exceptionnellement » important de départs d’étudiant.es notamment en fin de L3 agro / horti-paysage.
Or le départ de ces étudiant.es ne correspond pas à du décrochage, mais à des réorientations. Et pour une part significative d’entre eux, leur arrivée s’est faite par défaut parce qu’ils n’ont pas intégré véto. Elles et ils ont passé leur L3 à se préparer à intégrer une école véto.
Les conséquences de la décision de la DGER sont inquiétantes :
- pour la rentrée prochaine, car elle entrainera une dégradation importante de la qualité de l’enseignement. Le risque de voir en fin d’année prochaine, encore plus de départs, devient réel.
- pour les écoles situées « plus bas » dans le classement au concours BCPST et qui peinent à recruter les étudiant.es admis les moins bien classés au concours.
- AgroParisTech et Agrocampus-Ouest vont absorber plusieurs dizaines d’étudiant.es au concours agro. Comment les autres écoles vont-elles pouvoir « faire le plein » ?
Recruter via une nouvelle formation post-bac agro.
Pour la CFDT, au-delà d’une gestion à court terme qui sera intenable, on retombe sur un problème qui va s’accentuer.
Ces formations « ingénieur agronome » sont inconnues des lycéens et des lycées et de l’Éducation nationale en particulier. Outre une meilleure communication, il est grand temps (avec les moyens qui vont avec) de développer un recrutement avec une formation post-bac agro, pour compenser le manque d’attractivité des BCPST pour des élèves motivés par les sciences du vivant.
En réponse, la DGER a mis en avant le fait que le recrutement d’étudiant.es dans les écoles d’agronomie publiques était en deçà des objectifs visés dans la feuille de route. Les écoles privées ont de meilleurs résultats ainsi que les écoles nationales vétérinaires.
L’idée d’une formation post-bac dans la spécialité agroalimentaire et de recruter par d’autres voies de concours dans ce cycle sont à explorer.
Projet « ministère zéro carbone », s’appuyer sur les équipes du Sup.
Le ministre lors de la présentation du PLF 2022 au CTM du 22 septembre a indiqué l’ouverture d’un chantier ambitieux.
Faire du MAA le premier ministère « zéro-carbone ».
Pour la CFDT, les 11 Ecoles du sup sont une ressource sur laquelle devrait s’appuyer le ministère. Ce dernier point n’a pas fait l’objet de commentaires.