Le rapport Mathiot "Un nouveau Baccalauréat pour construire le lycée des possibles" a fait apparaitre des divergences majeures entre les organisations syndicales représentant les corps d'inspection.
Le Sgen-CFDT s’est très clairement démarqué des autres organisations syndicales, notamment sur l’organisation du lycée.
Pour le Sgen-CFDT, il n’est pas envisageable de modifier l’examen sans modifier l’organisation et les enseignements du lycée.
Le Sgen-CFDT apprécie la volonté de Pierre Mathiot d’inscrire ses propositions dans la continuité et la logique du plan étudiant.
La réforme du Baccalauréat
Il semble acté que le nouveau baccalauréat comprendra un grand oral, deux épreuves qui s’appuient sur le choix du candidat, passées plus en amont qu’aujourd’hui, et une épreuve de philosophie, symbole républicain de l’examen.
Si sur ces annonces d’un Baccalauréat organisé autour de quatre épreuves, il n’y a pas de grandes divergences syndicales, le Sgen-CFDT s’est démarqué en regrettant la proposition de maintenir le système de compensation actuel qui ne repose pas sur l’acquisition de compétences incontournables et de certifications, comme cela sera envisagé pour les langues vivantes.
Le Sgen-CFDT n’est pas convaincu par la pertinence d’une épreuve écrite de philosophie qui est la discipline dont l’évaluation à l’écrit souffre le plus d’écarts de notation entre les correcteurs.
Le Sgen-CFDT a également tenu à prévenir des excès d’une « évaluationnite » qui mettraient les lycées trop souvent en examen. En effet, l’anonymat des copies et le recours à des correcteurs qui ne soient pas les enseignants des élèves ne simplifiera pas leur évaluation. C’est la confiance dans les équipes qui doit guider l’organisation de l’évaluation.
La réforme du lycée
Le Sgen-CFDT est sur ce point en totale opposition avec les autres syndicats.
Il faut saisir l’opportunité de la réforme du Bac pour transformer le lycée et préparer les élèves à l’enseignement supérieur
Le Sgen-CFDT se positionne sur l’innovation, pas sur la prudence, encore moins sous l’angle exclusif des conditions de travail des personnels de direction.
Les élèves doivent pouvoir construire leurs parcours avec un accompagnement renforcé et ainsi effectuer de vrais choix dans le menu de leurs enseignements.
Les inspecteurs du Sgen-CFDT se prononcent POUR :
- Le choix de majeures et de mineures par les élèves
- L’organisation de la scolarité au lycée en semestres
- La fusion des séries de toutes les séries du Baccalauréat général et technologique
Le Sgen-CFDT est beaucoup plus réservé sur la conservation du groupe classe qui n’est pas une garantie de suivi individualisé et ne permet pas la mise en œuvre d’un véritable tutorat pour accompagner les élèves.
Tests de positionnement à l’entrée en seconde
Selon le ministre, ces tests de « positionnement numérique » doivent permettre aux élèves de « se situer en termes de compétences, notamment en expression écrite et orale en français. » Les résultats des tests serviront à organiser l’accompagnement personnalisé.
Le Sgen-CFDT serait-il le seul syndicat à regretter qu’on ne s’appuie pas sur le socle commun de connaissances, de compétences et de culture et le Livret Scolaire Unique, véritable outil de dialogue à développer entre le collège et le lycée pour mettre en œuvre l’Accompagnement Personnalisé ?
Les corps d’inspection, acteurs majeurs du changement
A l’heure où les IA-IPR s’investissent dans les Rendez-Vous de carrière, leur place en qualité d’experts pédagogiques ne parait pas être au centre des préoccupations ministérielles.
Le Sgen-CFDT a placé la pédagogie au cœur de l’évolution nécessaire des pratiques. Il sera très attentif à la place essentielle que les corps d’inspection pédagogique doivent occuper pour accompagner le changement.