Déclaration liminaire du Sgen-CFDT.
un paysage objectivement cataclysmique
Ainsi donc se précisent les contours de ce pôle éducatif tant réclamé, revisité par le gouvernement : le choc est rude !
La CFDT n’est pas surprise, puisqu’elle l’avait annoncé.
Et ce n’est pas les promesses se voulant rassurantes qui vont nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Pour croire encore à un pôle éducatif ministériel, il faut avoir la foi du charbonnier.
Il nous semble évident que les circulaires du Premier ministre, dont tout le monde voudrait minimiser la portée au prétexte qu’elles auraient été rédigées par des personnes ne connaissant rien aux métiers et missions Jeunesse et Sports, dès lors qu’elles ont été publiées au Journal officiel, ont vocation à s’appliquer.
Et le paysage qu’elles laissent entrevoir est objectivement cataclysmique à l’échelle du petit périmètre Jeunesse et Sports.
Nous n’allons pas faire la liste des sujets d’inquiétude : le transfert de la gestion des CTS aux fédérations, le transfert des formations et certifications Jeunesse et Sports à l’Éducation Nationale après allègement de la mission, les effets d’une énième réforme des services déconcentrés, tiraillés entre préfets et recteurs, la montée en puissance… et en arrogance de l’agence du sport, qui élargit sans cesse son champ de compétence tandis que l’INSEP dérive, cible des quolibets de médias et des enquêtes des juges…
Dans ce contexte, ce qui prime dès lors pour la CFDT, c’est de mener les bons combats, de consacrer ses forces à ceux qui doivent être menés dans l’intérêt des personnels et pas dans l‘intérêt d’un corps à défendre.
tout semble se discuter en catimini
La question cruciale désormais, c’est qui va gérer les lourdes conséquences humaines de ce big bang.
L’intersyndicale sans la CFDT n’a cessé de réclamer un transfert immédiat de la gestion des personnels à la DGRH de l’Éducation nationale, sans même en avoir anticipé les conséquences.
Si c’est finalement le scénario retenu par le gouvernement, ce que réclame la CFDT, c’est l’ouverture immédiate d’une concertation avec les bons interlocuteurs, ceux qui vont être en charge de la gestion des personnels.
Car concernant la DGRH, nous constatons que jamais ces services ne nous ont consultés sur ce transfert de gestion, ni ici, ni du côté de l’Éducation nationale. Il est pour nous inacceptable que tout semble se discuter en catimini entre service dans le dos des organisations représentatives.
Nous serons particulièrement vigilants à ce que les personnels administratifs, dont on parle si peu, ne soient pas les dindons de cette farce, à ce qu’on ne décide pas de leur sort sans leur demander leur avis (nous rappelons la proportion d’agents qui ont rejoint les corps des affaires sociales). Nous savons qu’à l’Éducation nationale les personnels administratifs sont la variable d’ajustement des réductions d’effectifs.
insupportable…
Il nous est insupportable que soient envisagées les réformes en cours sans la reconnaissance officielle de la restructuration qu’elles engagent, ce qui ouvrirait des droits spécifiques aux agents, il nous est insupportable que les moyens nécessaires ne soient pas alloués aux besoins de formation des agents (cf. les pauvres 9000 euros qui restent pour la formation de tous les agents de la direction des sports pourtant en pleine réorganisation), il nous est insupportable que des barrières obsolètes soient opposées en CAP aux souhaits de détachement ou d’intégration de personnels Jeunesse et Sports dans le corps des attachés, dès lors que cela correspond à leurs projets d’évolution de carrière.
Ce pour quoi nous nous battrons avant tout, c’est pour la liberté, pour chaque agent, de choisir son parcours professionnel.
Le droit d’option, la liberté de choix : finalement pour la CFDT c’est un droit fondamental, c’est d’ailleurs aussi ce qui nous conduit, concernant le SNU au-delà des réticences que nous avons sur le dispositif et la façon dont il se met en place, à nous opposer à son caractère contraignant, obligatoire pour les jeunes.