La CFDT (Gisèle BAULAND) demande (CTM, 08/02/22) à Madame Sophie DELAPORTE (SG du MAA) que certaines dispositions du décret portant création du cadre d'emploi des personnels d'encadrement de l'enseignement agricole, partie concernant les inspecteurs.trices de l'enseignement agricole) soient revues.
Lors du CTM des 8 et 9 février 2022, la CFDT a lancé une alerte sur la situation des inspectrices et inspecteurs de l’enseignement agricole qui viennent, en ce début d’année 2022, de traverser une crise inédite.
Un statut d’emploi qui pose problème pour les inspectrices et inspecteurs de l’enseignement agricole
Pour rappel, en 2019 elles et ils ont été intégré·e·s d’office dans le nouveau statut d’emploi des personnels d’encadrement des établissements publics d’enseignement agricole, au côté des directrices et directeurs et adjoint·e·s de ces établissements.
À l’époque, les organisations syndicales représentatives avaient alerté du non-sens de cette intégration. Elle porte atteinte, notamment, à l’indépendance qui sied à l’exercice de leur métier. On note aussi le peu de sens de la dénomination « personnels d’encadrement ». Il aurait été préférable d’employer le terme « cadres de l’enseignement agricole ».
« Une crise inédite »
La mise en œuvre du nouveau cadre d’emploi pour ces inspecteurs de l’enseignement agricole et inspectrices pose des difficultés récurrentes et structurelles d’attractivité, en raison des conditions statutaires d’accès aux fonctions, ce qui a, notamment, diminué le vivier de façon drastique.
Ces dernières semaines, trois inspecteurs de l’enseignement agricole se sont trouvés dans l’incertitude du renouvellement de leur détachement et de l’accès à un poste de « référent », alors que l’évolution vers ces missions d’expertise est inscrite dans la charte de gestion signée par le ministre chargé de l’agriculture. Aujourd’hui, à la faveur d’un engagement du doyen de l’inspection et de son sens du dialogue social, cette crise a trouvé une issue à court terme pour les trois collègues concernés. La CFDT le remercie sincèrement.
Un statut insécurisant
Toutefois, deux ans après la mise en place du nouveau statut d’emploi, cette crise va laisser des traces et insécuriser d’autant plus celles et ceux qui jusqu’alors envisageaient de continuer l’approfondissement de leur expertise par l’obtention du statut de référent. Ce nouveau cadre ne donne pas ou peu de pistes d’évolution de carrière à ces personnels sur des missions toujours plus variées et complexes, sans possibilité de se construire un réseau professionnel pour rebondir, comme le font les personnels de direction inscrits dans ce cadre d’emploi. L’expertise construite dans les fonctions d’inspection, à l’instar des autres services inspections, n’est pas reconnue de façon claire et intangible. Pourtant le cadre d’emploi actuel était censé le faire.
Un statut inadapté aux spécificités du métier d’inspectrices et inspecteurs de l’Enseignement agricole
De façon de plus en plus flagrante, on ne peut que constater que ce statut d’emploi n’est pas adapté aux spécificités du métier. Il constitue notamment un obstacle au recrutement. Depuis plusieurs années, la pyramide des âges impose chaque année un renouvellement significatif. L’incertitude est liée au conditions d’accès à la fonction de référent qui fragilise davantage l’attractivité du métier.
« L’institution entre dans une paupérisation des compétences »
Au final, l’institution entre dans une paupérisation des compétences. Le plan de charge demeure inégalé :
- rendez-vous de carrière,
- évaluation des établissements,
- rénovation au pas de charge des diplômes,
- poursuite des inspections durant la crise Covid,
- mise en place de groupes transversaux avec une augmentation des chantiers et des rapports afférents, etc.
Ce que veut la CFDT
Face à cette situation, la CFDT demande de rétablir, au sein des instances nationales, un dialogue social visible concernant la situation de ces inspectrices et inspecteurs de l’enseignement agricole.
- A court terme, la CFDT demande une révision de l’actuelle charte de gestion afin que les fonctions de référent soient nettement précisées et sécurisées.
- A moyen terme, la CFDT demande la modification de certaines dispositions du décret portant création du statut d’emploi pour écarter les difficultés actuelles d’attractivité.
La CFDT exige que toutes ces évolutions liées à la charte de gestion et au décret créant ce statut d’emploi soient systématiquement examinées dans le cadre des instances nationales, format CTM (Comité technique ministériel) comme pour les personnels d’encadrement des EPLEFPA. Actuellement, ce dialogue conduit au sein de l’inspection exclut les corps intermédiaires que sont les représentantes et représentants du personnel élu·e·s au CTM.