Les contours du projet sur la découverte des métiers se précisent. Ce que l'on sait, ce qu'en pense le Sgen-CFDT.
VERSION MISE A JOUR.
Mise à jour du 2 juin
La circulaire sur la découverte des métiers a finalement été publiée au Bulletin officiel du 25 mai.
La philosophie globale du dispositif Découverte des métiers (DM) n’a pas été modifiée mais on peut néanmoins relever plusieurs inflexions par rapport au projet initial. Il n’y a ainsi pas de mention d’un volume horaire imposé en 5e et un nombre de référents DM qui peut aller de 1 par collège à 1 par niveau (pour la 4e et la 3e c’est l’horaire d’aide à l’orientation et la semaine de stage qui sert de support). L’initiative est donc largement laissée aux établissements quant au degré d’implication dans le dispositif.
On est loin de la 1/2 journée par semaine annoncée initialement par le Président de la République.
C’est la logique du Parcours Avenir qui est relancée, ce que demandait le Sgen-CFDT. Pour autant il faut regretter que la découverte de soi et l’ouverture au monde, volets particulièrement pertinents du Parcours Avenir, ne soient plus mentionnée.
La circulaire insiste sur les ressources de l’ONISEP et sur le rôle dévolu aux Régions quant à l’information sur les métiers depuis la loi de 2019. Un problème soulevé par le Sgen-CFDT reste entier : il n’est pas envisagé de labellisation ni de cahier des charges clair pour les interventions dans le cadre de la découverte des métiers.
Le principal défaut du dispositif reste qu’il repose sur le pacte enseignant, puisque la DM est une des missions y donnant droit. Cette logique revient à exclure toute décharge de service, et donc à alourdir la charge de travail de ou de la référent.e. Il évacue ainsi tout ce qui relève de la nécessaire concertation avec les partenaires et les autres membres de l’équipe pédagogique. Et notamment « Les directeurs de CIO et les psychologues de l’éducation nationale « éducation, développement, conseil en orientation scolaire et professionnelle » qui participent par leur expertise et leurs compétences à l’accompagnement des équipes. »
Le Sgen-CFDT continue à s’opposer à une telle logique.
Le président de la République annonçait en juin 2022 vouloir imposer une demi-journée hebdomadaire de découverte des métiers par semaine à partir de la 5e. Le projet envisagé présente en définitive des contours plus modestes et plus réalistes. La DGESCO a lancé une expérimentation auprès de plus de 600 établissements depuis septembre dernier. Cela lui a permis de découvrir que malgré l’absence de portage politique par la précédente mandature, les équipes s’étaient emparé du Parcours Avenir dont le Sgen-CFDT avait défendu l’intérêt en 2015.
Le Sgen-CFDT entendu sur plusieurs points
Quel sera le nom du prochain dispositif ? Impossible à dire à ce jour. Mais le ministère semble avoir entendu le Sgen-CFDT sur plusieurs points.
D’abord sur une mise en place dans une temporalité raisonnable pour les établissements. À la rentrée 2024, il faudra mettre en place l’organisation de la découverte des métiers pour un niveau du cycle 4. La quotité horaire par niveau n’est pas actée. Mais, il ne s’agit plus de proposer une demi-journée en cinquième. Au contraire, la charge horaire serait progressive et pourrait aller d’une quinzaine d’heures en 5ème à 54 heures en 3ème en incluant la semaine de stage.
Ensuite, le Sgen-CFDT a alerté sur la nécessité de labelliser les associations et entreprises susceptibles d’intervenir sur le champ de la découverte professionnelle. Nous avons demandé une démarche d’agrément comme pour les partenaires qui interviennent sur le champ de la pédagogie. Un cahier des charges des exigences pour intervenir dans le champ scolaire sera rédigé.
Les angles morts du projet « Découverte des métiers »
Il reste de sérieuses interrogations. Il n’est fait aucune mention de la découverte de soi et de sa relation aux autres et au monde. Or, cette démarche préalable à un projet d’orientation cohérent est essentielle. Le Sgen-CFDT a insisté pour réintroduire cet aspect, largement présent dans le Parcours Avenir.
Les premiers documents que nous avons pu consulter évoquent à peine les compétences du socle.
Enfin, l’impensé du travail de préparation et de concertation et d’accompagnement qu’implique la construction de tels parcours reste entier. Le pacte censé financer les futures interventions des collègues sur ce domaine est pour l’instant au point mort. En effet, toutes les organisations syndicales ont quitté les négociations, face à la surdité du ministère.
La possibilité de solliciter un temps de décharge pour assumer ces fonctions de plus en plus chronophage semble également loin des propositions envisagées. Nous restons de fait dans une logique de travailler plus pour éventuellement gagner plus, dont nous ne pouvons nous satisfaire.
Que cela soit pour les élèves, comme pour les personnels (Psy-EN compris), le collège « pour tous » a besoin de confiance, de temps et de souplesse dans le choix de son organisation.