Le Bac technologique Sciences et technologie de l'agronomie et du vivant (STAV), spécialité propre à l'enseignement agricole, fait l'objet d'une réforme dont la mise en oeuvre sera pleinement effective en 2021.
Les élèves actuellement en classe de Seconde seront les premiers à inaugurer en 2021 le Bac nouvelle formule. Cette réforme a été promise par le candidat Emmanuel MACRON. Elle devait permettre de mieux préparer les élèves à l’enseignement supérieur, tout en réduisant le coût de cet examen ancré dans le paysage scolaire depuis deux siècles. Elle concerne les Bacs généraux et technologiques (soit 70 % des candidats). La filière professionnelle fait l’objet d’une mission distincte. L’enseignement agricole, quant à lui, n’a pas été tenu à l’écart de ce mouvement d’ensemble.
Bac STAV: La voie technologique maintenue
Depuis la rentrée 2018, Jean Michel BLANQUER, le Ministre de l’Éducation Nationale, a impulsé une réorganisation du baccalauréat général et technologique. Cette réforme visait aussi à simplifier l’organisation des enseignements et des épreuves. Le résultat obtenu est en deçà des espérances nourries par le Sgen-CFDT.
Les Bacs technologiques sont maintenus alors que les différentes séries du Bac général disparaissent. Le Sgen-CFDT aurait souhaité la création d’un Bac unique (abandon du clivage entre les filières, générale, technologique et professionnelle) donnant ainsi la possibilité aux élèves de choisir librement leurs enseignements en fonction de leur projet de vie. La voie technologique, prise en étau entre la voie générale et la voie professionnelle, demeure donc. La question de son identité et de son attractivité n’a toujours pas été traitée et demeure donc, plus que jamais, en suspens.
L’enseignement agricole a suivi ce mouvement global et a pu, pour le Bac technologique STAV, imprimer discrètement sa marque. Le résultat final n’est cependant pas à la hauteur des enjeux. Ce STAV aurait pu être plus ambitieux.
Une conception de la géographie peu innovante
La géographie ne sort pas renforcée de cette réforme même si elle ne perd pas d’heures au final. Le Sgen-CFDT est pourtant intervenu pour défendre la place de l’enseignement de géographie au sein de ce nouveau Bac, sans être entendu. Son affichage disparaît des modules pluridisciplinaires ce qui est regrettable. Les concepteurs de cette nouvelle mouture semblent avoir oublié que la géographie, par maints aspects, est aussi une discipline « technique » ancrant ses enseignements dans le réel. Tout en demeurant présente dans les enseignements généraux classiques, sa place dans ces modules pluridisciplinaires peut néanmoins être réintroduite par l’équipe pédagogique sur le quota horaire disponible non affecté.
L’intégration pleine et entière de la géographie dans ce type de module aurait pourtant permis de construire avec les élèves des enseignements contextualisés riches de sens. Tout un pan de la géographie permet de cerner et d’analyser concrètement, à partir d’une analyse de terrain, les enjeux territoriaux, les dynamiques de développement local, l’évolution des territoires.
Une réorganisation des épreuves terminales
L’examen se concentre en classe de Première autour d’une épreuve anticipée (écrite et orale) de français (l’épreuve orale anticipée de français est nouvelle) contre quatre épreuves en classe Terminale. Soit, une épreuve de philosophie, deux portant sur les enseignements de technologie propre à la série et une épreuve orale Terminale adossée aux enseignements de toutes les spécialités, donc pas forcément centré sur le stage.
Pour un coefficient total de 100, les épreuves terminales (en incluant les épreuves anticipées) contribuent à hauteur d’un coefficient de 60 pour l’obtention du diplôme. Pour le Sgen-CFDT, la place des épreuves Terminales demeure dominante. La conception conservatrice d’une évaluation couperet est toujours à l’œuvre. Les études ont pourtant montré qu’elle est peu efficace. Le bachotage de fin d’année que des générations de jeunes ont pratiqué sévira encore pour cette nouvelle génération de lycéens.
Enfin, sur le plan de l’organisation matérielle des examens, le Sgen-CFDT note que cette réforme ne modifie pas vraiment une organisation séculaire se caractérisant notamment par une lourdeur administrative et logistique sans cesse plus pesante.
Coefficient | |
Épreuves anticipées (écrite et orale) | |
1. Français | 5 |
2. Français | 5 |
Épreuves finales | |
4. Épreuve orale terminale | 14 |
5. Épreuves de spécialité 1 | 16 |
6. Épreuves de spécialité 2 | 16 |
De nouveaux Contrôles en cours de Formation (CCF)
Un coefficient de 30 est affecté à la moyenne des notes obtenues lors des épreuves de contrôle en cours de formation (CCF) des enseignements visés dans le tableau précédent. Pour un coefficient total de 100, les épreuves en CCF contribuent à hauteur d’un coefficient de 30 pour l’obtention du diplôme.
Le Sgen-CFDT aurait aimé voir la part des CCF augmenter. Il aurait également souhaité avoir une clarification sur la nature de la place du CCF dans le cursus de formation. Est-il intégré dans le quota horaire dévolue à la formation? Est ce un travail supplémentaire demandé aux enseignants? Si c’est le cas, ce travail doit enfin être reconnu par l’administration et rémunéré. Cette revendication historique n’a toujours pas été entendue et la clarification n’a pas été faite.
1. Enseignements communs |
Histoire-géographie |
Éducation socio-culturelle |
Langue vivante A |
Langue vivante B |
Mathématiques |
Technologies de l’Informatique et du Multimédia (TIM) |
Éducation physique et sportive |
2. Enseignements de spécialité |
Gestion des ressources et de l’alimentation : physique-chimie |
Territoires et sociétés |
Technologies |
Le contrôle continu en STAV
Un modeste coefficient de 10 est réservé à la moyenne de l’évaluation des résultats de l’élève au cours du cycle terminal inscrits au « bulletin scolaire ». Cette note est attribuée par ses enseignants pour les enseignements énumérés dans le tableau précédent, chacun des enseignements comptant à poids égal.
Enseignements obligatoires |
1. Enseignements communs |
Français |
Philosophie |
Éducation Socio-Culturelle (ESC) |
Histoire-géographie |
Enseignement moral et civique |
Langue vivante « A » Langue vivante « B » |
Mathématiques |
Technologies de l’Informatique et du Multimédia (TIM) |
Éducation physique et sportive (1) |
2. Enseignements de spécialité |
Enseignements optionnels (deux au choix du candidat, suivis en classe de Première et en classe Terminale) |
Langue vivante « C » ( langue vivante étrangère, langue régionale ou langue des signes) |
Pratiques physiques et sportives |
Hippologie et équitation |
Pratiques sociales et culturelles |
Pratiques professionnelles |
Le Sgen-CFDT est favorable au développement d’un contrôle continu de qualité qui permette d’apprécier, à sa juste mesure, les progrès des élèves, les capacités acquises et celles restant à acquérir. Le contrôle continu exige de la part de l’élève un effort continu tout au long de l’année. Il accompagne les élèves dans leur formation et permet des ajustements des apprentissages.
Le coefficient modeste attribué au contrôle continu laisse peser un doute sur son efficacité réelle et son intérêt. Au final, l’enchevêtrement d’épreuves et de modalités d’évaluation de nature très différentes dans ce nouveau Bac STAV continue d’être complexe. Le Sgen-CFDT aurait aimé une simplification plus forte en supprimant définitivement les épreuves terminales.
Pour en savoir plus : Les arrêtés du STAV sont disponibles en ligne
Pour le baccalauréat technologique « Sciences et Techniques de l’Aménagement et du Vivant » (STAV), deux arrêtés ont été récemment publiés :