Depuis la création du corps des psychologues de l’Education Nationale en 2017, les conditions de travail des psy EN se sont sensiblement dégradées.
Surcharge de travail des Psy EN
Des demandes d’aide et de bilans – émanant des écoles et établissements, des familles, de la MDPH et des partenaires extérieurs – de plus en plus nombreuses, et auxquelles les psy EN n’arrivent plus à faire face. Suivi d’enfants et adolescents en grandes difficultés d’apprentissage, problèmes comportementaux, troubles divers, orientation et conseil en orientation… La réalité récurrente d’une charge de travail quotidienne beaucoup trop importante pour ces collègues.
Comment répondre à toujours plus de sollicitations ?
Alors qu’ils doivent d’ores et déjà prioriser leurs missions, faute de pouvoir toutes les assurer… comment pouvoir répondre à toujours plus de sollicitations ?
L’Institution semble méconnaître leurs fonctions et assimile trop souvent les psy EN à de simples techniciens utilisateurs de tests psychométriques. Leurs missions sont pourtant bien plus larges et concernent tout autant l’indispensable accompagnement des familles, le possible suivi des enfants, l’accompagnement des équipes d’école sur la dimension de la prévention de la difficulté scolaire et celle du climat scolaire (entre autres).
Des moyens constants ou dégradés, des conditions d’exercice altérées…
De multiples tâches assurées dans le meilleur des cas à moyens constants, mais aussi à moyens dégradés dans certains départements.
Les conditions de recrutement des contractuel.les et les réponses des différents rectorats sont aussi hétérogènes. Ainsi, dans nombre de départements des postes vacants ne sont pas pourvus, faute de volonté de l’administration.
Les difficultés et la surcharge de travail auxquelles sont confronté.es les psy EN sont rapportées sur l’ensemble des académies, entraînant un mal-être général de la profession, et une perte de sens du travail de psychologue.
Des conditions d’exercice altérées, et que le nombre insuffisant de postes au concours pour les deux spécialités ne fera qu’amplifier.
Conditions matérielles
Les conditions matérielles de travail des psychologues EDA et EDCO sont largement dégradées. Ainsi, certain.es collègues n’ont ni téléphone, ni ordinateur professionnel, ni même bureau. Dans le 1er degré, il n’y a pas d’harmonisation des moyens et il existe des disparités importantes de budget et d’équipement selon les communes de rattachement.
Tous les psychologues – du 1er et du 2nd degré – doivent bénéficier d’un matériel professionnel adapté aux besoins de leur profession.
Formation continue et passerelles
Pour les EDA, la formation continue est inexistante dans certains départements et elle est très pauvre pour certains EDCO.
Par ailleurs, depuis la création du corps de psy EN en 2017, le passage d’une spécialité à l’autre est toujours impossible.
Régime indemnitaire
Les indemnités de fonction des EDCO sont inférieures à celles des EDA, ce qui ne se justifie pas puisqu’ils font partie du même corps.
Perspectives de carrière
Les perspectives de carrière des psychologues sont désormais extrêmement restreintes avec une difficulté à évoluer au sein de l’Institution puisque les postes à profil en lien avec le climat scolaire, le harcèlement, les troubles des apprentissages ou le handicap sont majoritairement destinés aux enseignant.es.
Concernant la question des promotions à la classe exceptionnelle, les critères d’accès (vivier 1) à ce grade doivent absolument être élargis, puisque tels qu’ils sont définis, ils ne permettent plus à certaines académies d’y promouvoir des psychologues.
Comment justifier que la fonction de psy EDA et EDCO ne donne pas accès à la classe exceptionnelle au même titre que les directeurs, conseillers pédagogiques et référents de scolarité ?
Que demande le Sgen-CFDT ?
- des conditions matérielles de travail permettant à chaque psy-EN d’exercer ses missions de service public,
- une augmentation du nombre de postes au concours pour les deux spécialités et des recrutements de contractuel.les sur les postes vacants, et ceci dans toutes les académies,
- la création de passerelles entre les deux spécialités du corps, rendue possible à travers des modalités souples telles que des modules de formation continue,
- une fonction de psy-EN institutionnellement reconnue et faisant partie des fonctions qui donnent accès à la classe exceptionnelle,
- un régime indemnitaire identique pour les deux spécialités, aligné sur le mieux-disant,
- la création d’une fonction de psy-EN référent à tous les niveaux (départemental, rectoral, ministériel). En effet, l’absence de représentants des psychologues dans les différents niveaux de l’organigramme de l’EN est pour beaucoup dans le manque de visibilité de notre profession.
Le Sgen-CFDT souhaite également qu’un groupe de travail ministériel soit rapidement constitué pour conclure sur la définition du cadre et des moyens de fonctionnement liés à la création du corps unique des psychologues de l’EN, de façon à ce que notre profession puisse trouver la place et la reconnaissance à laquelle elle peut légitimement prétendre au sein de notre institution en pleine mutation.