Revue de presse
30 septembre
Libération
Réforme du lycée : le système des spécialités se précise
Le secrétaire national SGEN-CFDT, Alexis Torchet, relève aussi une bonne nouvelle : «Cette note tranche un débat important, mais bien tardivement. Cette décision reposant sur le choix du lycéen va dans le bon sens, celui d’une autonomie et d’une émancipation. Proposer des combinaisons toutes faites en amont, c’était recréer des séries, donc une réforme pour rien.»
(…) «Les lycées proposent des ouvertures de spécialités, il y aura un dialogue avec le rectorat et une prise de décision en janvier. Le premier choix des élèves doit se faire, lui, en février», pointe Alexis Torchet. La marge de manœuvre des établissements est restreinte : le recteur sera le garant de la bonne répartition et de l’équilibre des spécialités sur le territoire. L’offre de formations ne devrait toutefois pas être totalement bouleversée. Alexis Torchet : «Il y a une volonté du ministère de reconduire l’existant. Là où les enseignements de spécialité existaient sous la forme d’enseignements classiques, ils seront reconduits. Cette nouvelle carte ne va creuser a priori ni les inégalités ni la concurrence entre lycées, mais elle ne va pas les réduire non plus. On estime donc que cette réforme est bâclée et ratée. Elle n’a pas mené à bien l’objectif de mixité sociale et le calendrier de mise en œuvre est intenable.»
(…) Un autre élément manque à l’appel (et non des moindres) : les programmes. «Il est compliqué de conseiller les élèves sur les combinaisons. Les programmes ne seront définis que fin décembre. Les élèves risquent donc cette année de faire pour certaines spécialités un choix moins éclairé que les années à venir. En outre, l’accompagnement à l’orientation est primordial, mais sa budgétisation n’est pas garantie. La dotation de cinquante-quatre heures ne correspond pas à des heures de service d’enseignants. Comment et par qui ces heures vont-elles être assurées ?» s’inquiète Alexis Torchet.
03 octobre 2018
MARIANNE
Réforme des filières au bac : les lycées auront-ils assez de profs pour la mettre en place ?
(…)Une précaution insuffisante, juge Alexis Torchet, secrétaire national du Sgen-CFDT et membre du Conseil supérieur de l’Éducation : « C’est une réforme qui appelle à déployer de nouveaux moyens, pour préserver une offre à peu près égale sur toutes les zones du territoire ».
Si les ressources humaines ne sont pas à la hauteur, prévient Florence Delannoy, certains lycées pourraient bien être tentés de proposer des menus « tout faits » à leurs élèves. Objectif : « Eviter qu’il y ait trop de combinaisons différentes » en se limitant à des options « pouvant fonctionner avec les moyens et les professeurs actuellement à disposition des établissements ». En clair, des assemblages de spécialités « scientifiques » ou « littéraires », par exemple, pourraient être bricolés pour les élèves… « Bien sûr que certains lycées choisiront cette option, reconnaît Alexis Torchet. Certains n’auront pas d’autre choix pour éviter d’être en difficulté à la rentrée prochaine ».
Une solution qui irait complètement à contre-courant de l’esprit de la réforme : garantir à l’élève une liberté de choix totale. « Ce serait annihiler tout l’esprit de la réforme, on supprimerait les filières pour en former d’autres, informelles, et on créerait à nouveau des tubes qui vont finir à leur tour par se hiérarchiser entre eux. En clair, c’est faire une croix sur le cœur de la réforme », confirme Alexis Torchet. Qui signale une autre difficulté déjà anticipée par les professeurs : « Les programmes de ces matières n’ont toujours pas été définis alors que les élèves qui entreront en première l’année prochaine, actuellement en seconde, vont devoir choisir leurs spécialités en début d’année 2019… Comment faire pour guider les élèves et leurs parents, alors que nous sommes nous-même perdus ? ».
04 octobre
LE MONDE
Le gouvernement change les règles de nomination des recteurs
« On ne change pas la loi comme ça, sans concertation, fait valoir Franck Loureiro, du SGEN-CFDT. Le recteur, qui est aussi chancelier des universités, doit pouvoir répondre aux problématiques de l’enseignement supérieur, encore plus alors que la loi ORE [orientation et réussite des étudiants] a renforcé son rôle. »