L'enseignement agricole accueille de plus en plus de jeunes en situation de handicap. Cette ouverture est un premier pas. Il faut maintenant travailler sur la qualité de l'accueil et de l'accompagnement.
La scolarisation des élèves en situation de handicap dans l’Enseignement agricole
L’Enseignement Agricole dans son ensemble a pleinement participé à l’accueil des jeunes en situation de handicap suite aux lois du 11 février 2005 et du 8 juillet 2013.
Le nombre d’enfants handicapés scolarisés dans les établissements de l’Enseignement agricole a doublé entre 2009 et 2015 et la dynamique continue puisqu’il a encore progressé de 17% en 2015 / 2016. Il y a certaines spécificités entre Public et Privé mais la dynamique et l’effort d’accueil sont de même nature.
Proportionnellement, l’Enseignement Agricole scolarise un peu plus d’élèves en situation de handicap que l’Éducation Nationale.
Les jeunes en situation de handicap semblent globalement satisfaits, ils apprécient notamment le faible effectif des établissements agricoles permettant une ambiance plus conviviale et une pédagogie basée sur les compétences professionnelles donnant du sens et permettant le contact avec le vivant.
Le Sgen-CFDT se satisfait de la croissance de la scolarisation des jeunes en situation de handicap mais ne peut se contenter d’une progression quantitative.
Si la Direction générale de l’enseignement et de la rechercher – DGER a augmenté le nombre d’AESH (et commencé à les reconnaître et les former), le nombre d’AVS en contrat aidé (CUI) a progressé au même rythme. Un effort important, même en période de restriction budgétaire, doit être entrepris pour améliorer la qualité de l’accompagnement. C’est un travail de longue haleine. il faut professionnaliser l’accompagnement, former dès la prise de fonction.
Un guide de l’accompagnement du jeune en situation de handicap
La rédaction d’un guide de l’accompagnement du jeune est bien avancé.
Il est bien rédigé et propose avec une certaine habileté des pistes pour chaque type de handicap.
Le Sgen-CFDT a demandé que ce travail intéressant soit rapidement valorisé et complété.
Le personnel accompagnant
Par ailleurs, la DGER souhaite renforcer l’animation sur ce thème. Deux postes à temps pleins vont être ouverts (lors de la mobilité des enseignants) pour être à disposition de l’ensemble des régions. La DGER n’a pas souhaité un éparpillement des moyens entre toutes les régions.
Pour l’ensemble de l’Enseignement Agricole Public et Privé, le personnel spécialisé est constitué de 1098 personnes.
560 personnes AVSH représentant 200 ETP ce qui fait un temps partiel de 30 % en moyenne et, par ailleurs, 500 AVS en CUI. Ces temps très partiels subis sont source de pauvreté et de précarité. La DGER travaille sur une piste de CDIsation des AESH avec reconnaissance de la polyvalence AESH et soutien au service de la vie scolaire (tâche du type Assistant d’Éducation). Quelques agents ont déjà pu être Cdisés, en ajoutant des taches administratives à leur travail de base.
- Le Sgen-CFDT revendique fermement l’arrêt progressif du recours au contrat aidé et une CDIsation des AESH si possible sur des temps pleins.
- Le Sgen-CFDT demande un plan d’action de formation continue digne de ce nom qui ouvre la voie à une reconnaissance réelle du métier.
- Ce plan de formation doit s’appuyer sur les diplômes existants :Diplôme d’état AES option AESH et/ou moniteur-éducateur.
Seule la CDIsation des AESH avec un élargissement des missions éducatives dans un contexte d’individualisation des parcours de formation permettra la fin de la précarité et du turn-over imposé par des contrats CAE-CUI trop courts et à 20 h semaine.
Le travail administratif de reconnaissance du handicap :
L’administration a reconnu que le travail, pour faire reconnaître le trouble, est un travail administratif long et délicat surtout dans de nombreuses régions en désertification médicale et en manque de spécialistes (orthophonistes, psychologues).
Avec pour objectif d’obtenir un aménagement d’examen pour le brevet des collèges, il est très difficile de faire reconnaître le trouble de tous les élèves arrivant en 3ème pour établir un dossier complet dans le temps imparti.
Il est, cependant, utile pour les jeunes et les familles qu’ils se saisissent du problème et commencent une démarche.
Une aide aux jeunes pendant le stage
L’administration rappelle qu’une aide pour les périodes de stage est possible si la notification MDPH (Maison départemental du handicap) est explicite sur ce sujet. L’accompagnement peut n’avoir lieu que les premiers jours. L’objectif restant l’autonomie du jeune.
La prise en charge de cette aide peut être parfois pris sur des fonds AGEFIPH ou par l’entreprise qui peut la déduire de certaines cotisations.