Le Directeur général de l'enseignement et de la recherche (DGER), Benoit BONAIME, a reçu une délégation du Sgen-CFDT afin de faire le points sur les dossiers de la rentrée : moyens pour le sup et le technique, primes, directeurs, inspecteurs, handicaps, plan investissement France 2030...
Orientations 2023-2024
Pour le DGER, le renouvellement des générations aura un réel impact. Soit une hausse de 30% d’effectifs dans nos EPLEFPA! Pour se faire, « ce développement doit s’accompagner d’une politique de promotion de notre enseignement et de notre Agriculture« .
Le Sgen-CFDT partage cette vision (Cliquez ici ). La Profession est souvent ciblée par certains médias. Le métier se retrouve injustement dévalorisé. Le recrutement en souffre forcément. Notre système de formation a pourtant été précurseur dans nombre de domaines:
- la protection de la nature (BTS GPN…),
- l’éducation à l’environnement,
- l’agriculture biologique,
- l’aquaculture etc,
Les référentiels abordent depuis longtemps les enjeux de la durabilité, du bien-être animal, de la santé et sécurité au travail, sans oublier l’agriculture biologique. Pour le Sgen-CFDT l’augmentation du recrutement passera par une communication de qualité. Par une communication juste, mettant en avant la passion du métier. Il faut valoriser de ce que nos apprenants réalisent lors de leur installation et dans leurs multiples activités ! De son coté, le Sgen-CFDT intervient régulièrement pour que nos diplômes continuent de former des citoyens éclairés, des entrepreneurs et techniciens de haut-niveau, outillés pour affronter les transitions et un avenir incertain.
Carte des formations
Le Sgen-CFDT s’interroge sur le développement des cartes de formation. Quel l’impact dans les EPLEFPA au dynamisme désespérément bridé par la logique du 1 pour 1?
Pour Benoit BONAIME (DGER), il faut justement sortir de la logique « 1 pour 1 ». Les ouvertures et fermetures ne peuvent se résumer à ces calculs mécaniques. Désormais, l’objectif est le renouvellement des générations d’agriculteurs. Il faut recruter 30% d’apprenants en plus. Le raisonnement doit être tenu par rapport à cet axe.
La future loi d’orientation agricole prendra en compte les besoins du territoire et les possibilités de recrutement. Un nouvel outil législatif permettra d’engager les discussions avec les régions. Elle prendra la forme d’une convention entre les préfets, les régions et les EPLEFPA. Le « scolaire » aura une visibilité accrue et qui s’inscrira dans un plan pluriannuel. Cette vision stratégique permettra aux équipes de se projeter sur les objectifs à atteindre, notamment sur les classes à petits effectifs. La pertinence de leur maintien et leur progression en terme d’effectifs reposera sur une ambition partagée par ces conventions.
Pour le Sgen-CFDT, le discours a évolué positivement. Le Sgen-CFDT s’inscrit dans les propositions de conventionnement et de vision pluri-annuelle. Durant cette audience, le Sgen-CFDT a aussi porté le débat sur la pertinence d’une sectorisation des secondes générales, évitant les concurrences entre EPL et ministères. Pour le DGER, ce sujet est un vrai sujet. Mais… »ce chantier ne saurait s’ouvrir dans un proche avenir (hélas), compte-tenu de l’agenda qui attend notre ministère sur l’enseignement agricole« .
Orientation des jeunes
Pour atteindre ces 30% d’augmentation d’effectifs, Benoit BONAIME veut aller plus fort et plus tôt sur l’orientation. Il faut mieux faire connaitre les métiers du vivant aux plus jeunes! Les conventions d’orientation signées entre l’EN/l’EA et les régions doivent s’accompagner de l’implémentation dans toutes les écoles primaires d’une sensibilisation par l’expérimentation. Des réseaux de fermes doivent être mis en place pour ce faire. Un annuaire des maîtres de stage (labelisés) sera mis en place pour faciliter l’accueil des jeunes élèves dans les structures agricoles. Une affaire à suivre….
Plan investissement France 2030: kezako?
L’appel à manifestation d’intérêt « compétences et métiers d’avenir » (AMI – CMA – dans le cadre du plan d’investissement France 2030), offre des opportunités à saisir. Il vise « à répondre aux besoins des entreprises et des institutions publiques en matière de formation, d’ingénierie de formation, initiale et continue, et d’attractivité des formations, pour permettre l’acquisition des compétences nécessaires aux métiers d’avenir de France 2030« . En plus de devoir accompagner la transition des métiers, le programme a pour ambition de contribuer à former 400 000 personnes par an à horizon 2030 et 1 million de nouveaux diplômés d’ici 2030. On vise les niveaux d’opérateurs, techniciens, assistants ingénieurs, ingénieurs, master, doctorat.
L’AMI-CMA distingue deux catégories de projet appelées « diagnostic » d’une part et « dispositifs de formation » d’autre part. Cette dernière est elle-même divisée en deux sous-catégories » : « Enseignement supérieur » et « Enseignement scolaire ou formation continue ». Le Sgen-CFDT a expertisé ces deux volets qui peuvent concerner l’enseignement agricole.
Les projets de « diagnostic ». L’ objectif est de « qualifier les besoins de formation professionnelle (formation initiale scolaire et supérieure, continue et de facilitation des transitions professionnelles) et de la mettre en perspective avec l’offre de formation existante, concernant une ou plusieurs priorités du plan d’investissement France 2030« .
Les « dispositifs de formation ». Ici le but est de « développer les dispositifs de formation pour accompagner le déploiement d’une ou plusieurs priorités de France 2030« .
Ces orientations croisent les objectifs énoncés récemment par le ministre, pour l’enseignement agricole. Soit:
- renforcer une offre de formation attractive, innovante, en adéquation avec les besoins d’adaptation de l’agriculture,
- permettre à l’enseignement agricole de conforter sa capacité d’innovation et renforcer les synergies avec le réseau d’acteurs des territoires, de la recherche, de l’enseignement supérieur et des entreprises autour des métiers et compétences d’avenir de l’agriculture française.
Et l’enseignement agricole? Quelle stratégie?
Le Sgen-CFDT a interpellé le DGER avec ce questionnement:
- Comment la DGER s’inscrit-elle dans ces objectifs ?
- Y a-t-il eu une manifestation d’intérêts portée par la DGER pour émarger à ce fonds au titre de la Direction générale pour permettre de mettre en place cet axe ?
- Le dispositif national d’appui (DNA) accompagne-t-il les porteurs de projets ?
- Il y a t-il eu information des personnels de direction sur ce dispositif?
Réponse du DGER. Au global ce sont 35 millions d’euros qui sont déjà engagés sur ce plan d’investissement « France 2030 » (tous projets confondus). Les appels à manifestation sont maintenant faits « au fil de l’eau ». Les EPLEFPA doivent déposer une lettre d’intention. Si elle est validée, les équipes disposeront de trois et quatre mois pour construire le projet. Pour les accompagner, un webinaire aura lieu le 6 Octobre 2023. Le DNA sera mobilisé sur ce sujet.
Le Sgen-CFDT estime qu’il y a pour notre système de formation une opportunité à saisir. Il faut lancer une communication ambitieuse vers nos établissements et les accompagner.
CFA et CFPPA
Le Sgen-CFDT a alerté la DGER des difficultés que risquent de rencontrer les centres. L’alignement des mesures financières sur les mesures prises par l’état, augmente considérablement les dépenses des centres. Par ailleurs les financements des coûts contrats étant amenés à diminuer, les ressources vont, elles aussi diminuer.
Réponse DGER: les centres sont autonomes financièrement et les décisions prises dans les C.A doivent tenir compte de la santé financière des centres.
Pour autant, pour le Sgen-CFDT, tout n’est pas négatif. La commission nationale des ACB hier promise fonctionne à plein régime. Le Sgen-CFDT salue le travail en cours mené par la DGER pour l’harmonisation du traitement des agents contractuels budget (ACB). Pour le Sgen-CFDT, l’équilibre des centres devra passer à la fois par une gestion financière saine de ces derniers, mais également l’application des mesures qui seront prises dans la commission nationale.
Statuts d’emploi (directeurs, inspecteurs…)
L’attractivité des postes de direction est « en souffrance » au même titre que ceux des enseignants. Le Sgen-CFDT interroge la DGER sur la stratégie de valorisation des carrières des personnels sous statut d’emploi.
Réponse: le DGER va saisir la déléguée aux parcours et compétences sur le sujet.
Le Sgen-CFDT insiste sur l’importance pour les personnels sous statut d’emploi de pouvoir faire valoir, par la VAE, ou par tout autre dispositif, les compétences acquises dans l’exercice de leurs fonctions, notamment pour faciliter la sortie du statut d’emploi. Cette possibilité leur permettra de valoriser les multiples compétences déployés au quotidien sur le terrain. Le DGER reconnait qu’il faut poursuivre le travail engagé autour des conditions de travail de ces agents.
Le Sgen-CFDT demande également au DGER que la communication vers les directeurs d’EPL respecte les périodes de pause estivale, dont chacun a grand besoin. Benoit BONAIME considère en effet que chacun a besoin de repos. La communication envoyée en plein été constitue une maladresse.
Inspecteurs et inspectrices
La question de l’attractivité et de l’accès aux postes d’inspecteur-trice et au statut d’emploi se pose avec acuité. Les recrutements sont de plus en plus difficiles (infructueux) et le nombre de faisant-fonction est en augmentation. Le Sgen-CFDT reconnait cependant les avancées qui ont déjà eu lieu. Il faut aller plus loin. Le Sgen-CFDT revendique le statut de « nomade » pour les inspecteurs de l’enseignement agricole, leur permettant ainsi de travailler dans des conditions décentes lors de leurs déplacements nombreux.
RIPEC pour les enseignants du secondaire dans le sup?
De façon totalement injuste, le RIPEC entré en vigueur au 1er janvier 2022 ne s’applique pas aux enseignants du secondaire affectés dans le supérieur. Lorsqu’on compare l’indemnité de grade du RIPEC (C1) avec le montant de la prime d’enseignement supérieur des enseignants détachés, on constate des différences disproportionnées, et ce malgré de petites revalorisations intervenues depuis 2021. Les enseignants du secondaire détachés dans le supérieur vivent mal cette inégalité de traitement. Les enseignants détachés veulent un régime équitable par rapport à leurs collègues enseignants-chercheurs et chercheurs du supérieur, afin de faire reconnaître l’exigence de leur travail, leur sens de l’engagement et leurs responsabilités.
Bonne nouvelle! La DGER va publier une note de service. Elle prendra en compte la revalorisation de cette prime avec rétroactivité au 1 Janvier 2023. Le Sgen-CFDT se félicite de cette avancée.
Rémunération contractuels du sup
Pour le Sgen-CFDT, les conditions de rémunération des contractuels des écoles du sup divergent fortement d’une école à l’autre. Il faudrait ouvrir un groupe de travail et travailler vers une plus grande convergence, vers le haut.
Benoit BONAIME considère qu’il n’est absolument pas possible d’harmoniser les rémunérations d’une école à l’autre. Les écoles sont autonomes dans leur recrutement. Le dialogue social doit avoir lieu à l’intérieur des établissements. Si la dotation aux écoles a été revalorisée (10%), il appartient aux écoles de décider d’augmenter les salaires en diminuant les ETP, ou en augmentant leurs ressources propres, ce qui est le cas à l’école vétérinaire de Maison-Alfort (ENVA) par exemple.
Pour le Sgen-CFDT, c’est au niveau de chaque école qu’il faut agir. L’engagement de tous et de toutes avec les élu.es Sgen-CFDT fera localement bouger les lignes. Mobilisons-nous!
Zoom sur ONIRIS et l’INSTITUT AGRO
Cyber attaque d’ONIRIS : les services de la DGER et défense/sécurité se mobilisent sans compter. Des scenarii sont en cours d’élaboration pour permettre de fonctionner a minima sans engager la sécurité de l’école.
Institut agro. Un arrêté de restructuration concernant la partie de gestion comptable est en cours. Ainsi les agents dont le poste disparaît suite à la restructuration de l’institut agro, pourront bénéficier des dispositions de l’arrêté dans leur mobilité future.
Où en est-on de la mise en place du bachelor ?
Réponse : Les accréditations sont en cours. La création d’un Bachelor Agro est sur les rails.
Pour contacter le Sgen-CFDT, cliquez ici.