La noyade reste la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans.
Suite à ces deux années de crise sanitaire, le nombre d’élèves non-nageurs va sûrement s’accentuer
Le savoir-nager est posé dans de nombreuses communications, comme une priorité pour les jeunes.
Pour le Sgen-CFDT des moyens sont nécessaires pour concrétiser cette priorité
Le constat dans les écoles :
Actuellement, les profs des écoles se retrouvent souvent en difficulté dans ces enseignements.
D’une part, ils ne se sentent pas toujours armés pour répondre aux besoins très spécifiques des élèves sur cet apprentissage très engageant émotionnellement.
D’autre part, le PE est le plus souvent accompagné d’un seul maître nageur (MNS), ce qui ne permet que peu d’adaptation. Un autre MNS étant chargé de la surveillance.
Le constat dans les collèges :
Les séquences de natation (lorsqu’elles peuvent avoir lieu dans de bonnes conditions…) sont généralement proposées aux 6è et 5è. Cela dans la continuité du premier degré, et pour des raisons propres à l’adolescence.
Cependant, ces prochaines années, le nombre d’élèves de 4è et 3è qui n’auront pas bénéficié de ces apprentissages sera conséquent.
Des créneaux spécifiques devraient pouvoir leur être proposés.
De même le nombre de 6è, 5è non nageurs sera sûrement plus élevé encore.
Notons également le lien entre milieu social défavorisé et nombre de non-nageurs… Inégalités probablement accentuées ces deux dernières années.
Les équipes négocient chaque année, des bouts de moyens pour répondre aux besoins de leurs élèves. Actuellement, les conditions sont très variables d’un établissement à un autre.
Des HSE pour du soutien ou pour organiser un fonctionnement de 3 profs pour 2 classes, parfois des HSA, et trop rarement des heures postes.
Cela du fait notamment qu’aucun texte officiel ne leur permet de justifier ces moyens horaires spécifiques pour les non-nageurs.
Savoir nager dans les lycées :
Les élèves la plupart du temps choisissent ou pas natation dans les « menus ».
Il est alors difficile de cibler les non-nageurs. Si la dernière circulaire (en cours de rédaction) semble pointer l’intérêt d’agir également au lycée, des précisions doivent être apportées.
Comment peuvent être repérés ces élèves ?
Comment communiquer auprès de familles et d’élèves, ayant, jusqu’ici, pour certains, adopté des stratégies d’évitement de l’apprentissage de la natation ?
Comment accompagner les enseignants, pour prendre en charge ces élèves ?
La question des moyens ne peut être éludée au niveau de l’éducation nationale et des collectivités
Une nécessaire concertation avec les collectivités territoriales pour permettre des conditions favorables d’apprentissage et de surveillance.
Le Sgen-CFDT demande à ce que des recommandations claires soient apportées pour réellement inscrire conjointement cette priorité du savoir nager au niveau des collectivités et de l’éducation nationale.
En effet, nombre d’écoles, de collèges et de lycée se trouvent dans l’impossibilité soit d’avoir accès (avec un temps de trajet raisonnable) à des piscines. Ou dans l’impossibilité d’offrir des créneaux suffisants sur plusieurs séquences à leurs élèves. Ou d’avoir assez de lignes d’eau pour respecter les normes de 5m2, tout en gardant un temps dans l’eau pour tous. Ou encore d’avoir des MNS présents en nombre pour la surveillance etc. Et ce n’est pas la possibilité de faire appel à des bénévoles (ce qui est mentionné dans le projet de circulaire à venir) qui doit répondre à ces besoins.
Ces problématiques ne peuvent là aussi être séparées des intentions formulées par le ministère sur le Savoir nager pour tous.
Le Sgen-CFDT demande donc :
– Que chaque école, collège et lycée se voit garantir l’accès à des créneaux piscine suffisants (ainsi que des moyens de transport si nécessaire). Et ce, sur tout le territoire.
– Que des formations de proximité soient proposées aux équipes premier et second degré. Et que des séquences puissent être co-construites avec les MNS dans le premier degré notamment.
– De faire valoir, dans une circulaire, la nécessité d’un taux d’encadrement plus élevé, tant au premier qu’au second degré, en fonction du niveau d’acquisition des élèves accueillis relativement au savoir nager.
– Que les DHG et le nombre de MNS au premier degré soient adaptés en conséquence.
L’ensemble de ces points a pu être défendu par le Sgen-CFDT, en audience lors de la discussion du projet de circulaire sur le Savoir nager en Sécurité.