Motion d'actualité adoptée au Conseil National du Sgen-CFDT réuni le 17 mars 2022
Le monde est suspendu à la guerre en Ukraine depuis maintenant trois semaines. L’invasion des troupes russes a lancé sur les routes de l’exil trois millions de personnes, dont près de la moitié d’enfants, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance.
Une solidarité syndicale concrète avec l’Ukraine
Face à ces drames, la solidarité syndicale est primordiale.
Le Sgen-CFDT va ainsi contribuer financièrement au fonds de solidarité initié par l’Internationale de l’éducation et le CSEE pour soutenir l’action des membres des syndicats de l’éducation TUESWU et VPONU qui se trouvent toujours en Ukraine ou qui sont aujourd’hui réfugiés après avoir été contraints de fuir le pays.
Nous, syndicalistes, avons un rôle à jouer pour garantir un accueil digne aux réfugiés qui arrivent et en particulier pour garantir le droit à l’éducation des enfants réfugiés.
Cet objectif est en effet un défi majeur pour la communauté internationale, d’abord pour les systèmes éducatifs des pays voisins.
Lorsque l’enfant reste dans un camp de réfugiés, il faut pouvoir y ouvrir même temporairement une école. C’est à cela que va servir, entre autres, le fonds de solidarité mis en place par l’Internationale de l’Éducation. Il permettra l’équipement des écoles, des élèves et aidera à la rémunération des enseignants.
Le syndicalisme européen et international est donc pleinement mobilisé en ce sens.
Les établissements d’enseignement supérieur et de recherche qui se sont mobilisés rapidement et massivement pour dénoncer l’invasion militaire de l’Ukraine doivent recevoir les moyens permettant d’accueillir les scientifiques, les enseignants et les étudiants ukrainiens et de leur offrir les meilleures conditions d’accueil possibles. Le dispositif PAUSE doit également être soutenu.
Mettre des moyens à disposition de l’accueil
L’accueil et la scolarisation de tous les enfants et tous les jeunes, quelle que soit leur nationalité et leur situation administrative, est une ardente obligation qui tient à cœur des personnels de notre système éducatif.
Des moyens devront être mobilisés pour leur permettre de mener au mieux cette mission dans le contexte d’arrivée importante d’élèves en provenance d’Ukraine.
Nous réaffirmons notre attachement aux valeurs essentielles de l’hospitalité, du droit d’asile et de la protection des droits de l’enfant, raison pour laquelle nous invitons l’ensemble des usagers et usagères de l’École à interpeler Recteurs, Rectrices, DASEN pour que des moyens soient déployés, sur nos territoires, pour garantir l’accueil et l’accompagnement éducatif et social des enfants réfugiés et de leur famille.
À très court terme d’abord, le Sgen-CFDT demande qu’une partie des ETP mis de côté pour les ajustements de rentrée soient mobilisés à cet effet.
Mais dans une perspective de plus long terme aussi car, on le sait, les déplacements de population du fait de conflits armés, et sans doute demain des conséquences du dérèglement climatique devraient devenir plus fréquents.
Il s’agit aussi d’améliorer de manière structurelle la capacité de notre société à faire du droit à l’éducation une réalité tangible pour l’ensemble des enfants migrants.
Il est aussi indispensable de dégager le temps nécessaire à la formation des équipes, aux rencontres des partenaires, à l’accompagnement des personnels accueillant des élèves allophones, qu’ils exercent en classes ordinaires ou en UPE2A.
Le Sgen-CFDT rappelle ses revendications de multiplication des outils mis à disposition des équipes : FLE, FLS, de création de dispositifs tels UPE2A à hauteur des besoins, de développement de l’accompagnement par les CASNAV et les CIO.