Pendant la période du confinement, sans le travail à distance des personnels des services administratifs - services centraux, services déconcentrés, établissements - la continuité administrative n'aurait pas pu se faire.
Cela s’est passé d’autant mieux que le télétravail pré-existait dans les services. Mais, en cette rentrée, les freins au télétravail ressurgissent. Pour le Sgen-CFDT, ils doivent faire l’objet de discussions pour être dépassés au plus tôt.
Dans chaque service des cadres protecteurs pour les agents et les équipes de travail doivent être posés. C’est d’autant plus essentiel que nous ne sommes pas à l’abri de revenir à des situations de travail à domicile imposées par la situation sanitaire.
Télétravail : tirer les leçons de la période de confinement
La période de confinement a permis de dégager un certains nombre de constats. Un bon nombre d’agents ont pu découvrir tout l’intérêt du travail à distance. Le télétravail est de plus en plus plébiscité. Dans une académie, par exemple, on relève que près d’un agent sur deux a demandé à bénéficier de ce mode d’organisation pour cette année scolaire.
Mais la période d’un travail à distance à 100% a aussi montré des limites. Ce sont notamment des difficultés liées au temps de travail et à sa dérégulation, au droit à la déconnexion, aux difficultés d’adapter l’organisation de l’équipe de travail… Se pose alors la question du nombre de jours possibles pour le télétravail. Le texte fonction publique autorise jusqu’à trois jours pour un temps complet pour permettre justement de conserver deux jours sur son lieu habituel de travail. Cela garantit aussi le lien social si nécessaire à chacun.
En termes d’équipement des agents mais aussi de sécurisation des environnements de travail, la période a été vecteur d’accélération. Ainsi, ce qui nous était parfois opposé comme impossible l’est devenu. C’est par exemple le cas de l’usage de Chorus de manière sécurisée à distance. Désormais les agents qui travaillent sur cette plateforme peuvent donc prétendre au télétravail.
Le Sgen-CFDT a demandé que tous ces points puissent être discutés au plus près des lieux de travail, à savoir dans les comité techniques spéciaux (CTSA).
Le Sgen-CFDT a demandé que dans chaque académie une circulaire soit en place avant la fin décembre.
Miser sur les équipes de travail
Il arrive qu’au sein même d’une équipe de travail, tous les agents souhaitent travailler à distance. Comment maintenir alors une cohérence ?
Le télétravail interroge les organisations du travail, la manière dont les tâches et les missions sont prises en charge par chaque équipe de travail. Cela interroge aussi la place des collègues en responsabilité de la gestion de ces équipes.
Le Sgen-CFDT réaffirme que les personnels sont ceux qui connaissent le mieux le travail et la manière de répondre au mieux aux exigences du service public. Dès lors, ils sont à même de trouver, d’élaborer ensemble les organisations qui conviennent en tenant compte des modes de travail différenciés et des quotités de chacune des personnes de l’équipe.
Des réunions d’équipe pour l’organisation du travail et l’articulation du télétravail doivent être organisées. D’autres part mieux communiquer entre agents nécessite aussi des outils numérique comme le « chat » par exemple.
Le Sgen-CFDT demande que cette dimension soit inscrite dans les circulaires académiques sur le télétravail.
Qui décide du droit au télétravail ?
Une des difficultés dans la mise en place des protocoles de télétravail peut être de savoir qui accorde le télétravail à un agent. Il arrive que ce soit le supérieur hiérarchique. Mais il arrive aussi que la décision finale soit prise au niveau du secrétariat général, voire par une commission associant les représentants du personnel. La demande de l’agent et l’avis du supérieur hiérarchique sont à exposer, mais la décision d’accorder le travail doit être indépendante de la relation agent – supérieur hiérarchique.
Rappelons aussi que la CFDT Fonctions publiques a obtenu, dans la loi de transformation de la fonction publique, que les agents puissent recourir à la Commission Administrative Paritaire (CAP) de leur corps d’appartenance en cas de refus du télétravail.
Le télétravail nécessite des investissements
Télétravailler nécessite des équipements matériels mais aussi logiciels. Ces deux dimensions doivent être prises en compte pour que le plus grand nombre d’agents puissent réellement accéder au télétravail. Le télétravail est basé sur les tâches des agents qui doivent être « télétravaillables », cette notion est fortement liée aux applications sécurisées et accessibles depuis le domicile.
Concernant le matériel, la fourniture de l’ordinateur portable associée à une solution de téléphonie est la base. Cela demande un investissement massif.
D’autres matériels doivent être fournis comme par exemple un double écran et un casque.
D’autres part, le télétravail amène souvent l’agent à s’équiper lui même ou à adapter son équipement (changement d’abonnement internet, siège adapté etc.). Le Sgen-CFDT demande à l’employeur d’assurer financièrement ces équipements supplémentaires via une prime d’équipement.