L'école maternelle, spécificité française, accueille près de 100% des enfants dès trois ans. Elle constitue aujourd'hui un cycle à part entière. Il importe de conforter sa place dans le parcours de l'élève.
Éducation et accueil des jeunes enfants (EAJE)
Dans la plupart des pays d’Europe, l’accueil des jeunes enfants est considéré dans sa globalité.
En France, l’école maternelle se distingue de la crèche, du jardin d’enfant comme une école de plein exercice. L’école maternelle fonctionne à l’intérieur d’un système élargi de la communauté éducative dans lequel les parents, les ATSEM mais aussi les professionnels de la petite enfance jouent un rôle essentiel qui nourrit d’une certaine manière l’ensemble des actes d’enseignement. Pourtant, les clivages qui traversent notre système d’EAJE sont des obstacles à dépasser : entre l’accueil des 0 – 3 ans et 2 – 6 ans, entre le ministère des Affaires sociales et le ministère de l’Éducation nationale.
Le cycle 1
L’école maternelle est désormais une école de plein exercice. Les programmes, qui indiquent des compétences pour la fin de l’école maternelle, le confirment. Ils rappellent que la grande section, tout en amorçant les apprentissages du cycle 2, est incluse dans l’école maternelle.
En éducation prioritaire, l’accueil des enfants de deux ans est instauré à l’école maternelle. Il peine cependant à se développer. Pourtant, les priorités données à l’école primaire et aux zones sensibles, à la formation des enseignants et à la lutte contre l’échec scolaire sont des objectifs clairement affichés.
Un enjeu primordial
Les textes en vigueur insistent sur la part de l’enfant à l’école maternelle et sur sa spécificité pédagogique, on peut cependant parfois observer une tendance à l’oubli de l’enfant derrière l’écolier en devenir.
En effet, l’école maternelle porte une double responsabilité : d’une part, mener à bien les apprentissages premiers, d’autre part, engager tous ses élèves sans exception dans cette première étape des apprentissages fondamentaux sans laquelle l’entrée dans l’écrit ne saurait être réussie. L’école doit s’attacher à ménager des avancées afin que les enfants et les élèves des écoles maternelles puissent construire des repères et être accompagnés dans ces apprentissages.
Le rapport de l’OCDE pointe les difficultés des élèves les plus fragiles qui s’amplifient durant la scolarité en maternelle. 20% des élèves qui entrent au CP en France ne maitrisent qu’entre 200 à 250 mots de vocabulaire quand les autres en sont déjà en moyenne à 1 200 mots. Les jeunes enfants prennent du retard dans le développement du langage dès les premières années de vie. Ainsi, l’école maternelle a un rôle essentiel dans le parcours de réussite de l’élève.
Dans les pays nordiques, l’accent est mis sur le jeu et sur le développement socio-émotionnel, qui consiste à cultiver l’attention aux autres, à entretenir la coopération dans une perspective de relations démocratiques. Pour le Sgen-CFDT, le statut de l’enfant comme celui du futur citoyen actif dans une société démocratique est un enjeu essentiel.
Travailler en équipe
Pour atteindre ces objectifs, le travail en équipe et par cycle, la culture d’une évaluation collective dans l’ensemble d’une école, celle d’une équipe par rapport à son projet d’école, doivent encore se développer. Elle inclut les enseignants mais aussi les ATSEM, les accompagnants du handicap, les familles.
En effet, bien que les parents fassent officiellement partie de l’équipe éducative de l’école, il faut encore aller de l’avant de façon à créer avec eux un espace commun, une culture partagée.
Le bien-être de l’enfant est primordial, c’est la condition préalable à l’acquisition de connaissances. Il convient aussi de conforter l’accueil des enfants de. deux ans en éducation prioritaire. Pour le Sgen-CFDT, il convient donc de réfléchir à une politique globale pour la petite enfance, reliant les crèches et les écoles.