L’EPS  : l’importance de la dimension éducative

Pour le Sgen-CFDT, il faudra prendre le temps d’analyser les conséquences de cette période, sur l’école, sur nos élèves, sur les enseignants etc.

L’EPS, en tant que discipline scolaire a toute sa place à prendre dans cette école de demain

• Les équipes ont souvent pu montrer la force de leur collectif et de leurs habitudes de partage entre professionnels (que ce soit au sein de leurs équipes, ou de collectifs autres).
• Les enseignants ont également fait preuve d’une grande adaptation. Que ce soit pour faire des propositions en lien avec l’activité physique, ou pour participer au suivi des élèves au sein des équipes éducatives. Leurs formations et leur expertise dans l’observation des élèves, l’analyse de leurs difficultés ont pu s’avérer utiles au collectif.
• D’autre part, les équipes ont pu constater, que sans EPS en présentiel, les élèves ont bien souvent eu du mal à établir une pratique physique autonome … Et cette rupture éducative comme on l’a souvent dit, a, là aussi été plus marquée dans les familles les plus éloignées de l’école et de ses codes.

L’EPS nécessite le présentiel,
et c’est l’une de ses richesses !

Lors de la reprise, nous avons pu constater que de nombreux acteurs sociaux relèvent l’importance de l’activité physique dans notre développement et nos relations sociales. Paradoxalement l’EPS et l’UNSS / USEP ont peiné et peinent à reprendre toute leur place dans chaque établissement et chaque école. Les  contraintes des protocoles sanitaires et les organisations d’établissement successives n’ont pas toujours  permis à l’EPS de reprendre, alors même que d’autres dispositifs voyaient le jour.

Le Sgen-CFDT a dénoncé cette incohérence, ces superpositions de dispositifs et ces injonctions contradictoires qui ne peuvent que créer de l’inquiétude dans la profession. Travailler cette reprise de l’activité physique, au préalable, avec les enseignants d’EPS auraient sûrement permis d’envisager les enjeux et les modalités de cette reprise de façon plus cohérente.

Renforcer la place de l’EPS et du corps en général, de la maternelle à l’université

Une EPS pour tous. Une EPS avec des contenus ciblés. Une EPS de la rencontre.

Une EPS qui se distingue du sport de haut niveau, et de l’animation. Une EPS proposée à tous et toutes, sur le temps scolaire, pour un épanouissement global de l’enfant, en lien avec toute la communauté éducative.

Une EPS qui vise des apprentissages moteurs ciblés et adaptés, pensés à l’échelle d’un parcours scolaire. Apprentissages qui passent par la rencontre avec différents contextes de pratique physique.

Une EPS qui se décline sous forme de rencontre… Notion autour de laquelle nous proposons quelques pistes de réflexions « déconfinées ».

• Rencontre avec le milieu naturel notamment. Les bienfaits des pratiques physiques en milieu naturel ont été mis en avant durant cette crise. L’un des premiers besoins du déconfinement a été d’aller « prendre l’air », de se reconnecter avec la nature, avec son environnement proche en général, et d’en prendre soin… Les Associations Sportives s’ouvrent aussi de plus en plus à ce souhait des élèves.
• Rencontre avec l’autre, différent de soi. Le confinement a de fait impliqué des formes d’isolement, et renforcer les pratiques individuelles. Le besoin d’évoluer avec l’autre, par et pour l’autre est parfois coûteux, moins confortable dans une certaine mesure, mais c’est bien dans la rencontre que l’on peut évoluer.
• Rencontre dans un engagement moteur, cognitif et émotionnel qui engage toute la personne. Les activités dîtes d’expression ont elles aussi été favorisées lors du confinement-déconfinement quand cela a été possible. Le besoin de laisser libre cours à sa créativité, sous différentes modalités d’expression nous semble essentiels. Et l’EPS a sa place à jouer dans cette recherche.

L’EPS gagnera donc à définir ses objets d’apprentissage, propres, dans ce contexte scolaire. Crise sanitaires, ou jeux olympiques ne doivent pas être nos boussoles…