L'inflation galopante attire de plus en plus d'étudiants se retrouvant en situation précaire. L'offre et la volonté politique d'offrir de meilleures prestations et de services tant au niveau de la restauration que de l'hébergement accroît sensiblement la charge de travail des agents des CROUS.
Des personnels des CROUS en souffrance
Les plafonds d’ETP des CROUS sont identiques malgré une activité en nette hausse, les budgets suivent à peine le rythme de l’inflation.
La cadence du travail des agents s’accélère du fait d’une diminution des horaires journaliers imposée par les DG des CROUS.
Cela use les personnels qui perdent une part non négligeable de leur congés qui faisaient la grande attractivité des CROUS pour le recrutement.
Les différentes directions régionales (CROUS) et le CNOUS jouent au jeu des chaises musicales sur les ETP compte tenu d’un dispositif national immuable.
Le recrutement sur certaines régions est un vrai problème avec des postes vacants d’année en année.
Les salaires n’évoluent pas avec un écrasement des grilles indiciaires et toute négociation sur l’indemnitaire reste un sujet tabou compte tenu de la part de la masse salariale dans les budgets étriqués en manque de subventions pour charge de service public et les dépenses de fonctionnement qui augmentent plus vite que les recettes.
De nombreux agents quittent le CROUS soit en demandant leur mutation ou en négociant leur départ.
La future loi AGEC sur la transition écologique doit être anticipée afin de ne pas rajouter encore de la pénibilité au travail et de pouvoir offrir le meilleur service public à nos étudiants. C’est une inquiétude des agents qui se sentent concernés par ces enjeux, Ils seront en première ligne et ont conscience du manque de moyens humains et matériels au sein du réseau des œuvres pour le 1er janvier 2025.
Restauration : un manque criant d’ETP
Fréquentation à la hausse dans les RU depuis la décision du repas à 1euros pour les boursiers, entraînant un épuisement généralisé des agents compte tenu de la faible dotation en ETP.
En plus d’une surfréquentation des étudiants, les directions acceptent la réalisation de prestations exceptionnelles sur les plages horaires dues aux étudiants qui sont consommatrices d’ETP.
Au sein des RU, le respect des menus devient très compliqué avec des ruptures de livraison de marchandises fréquentes. Pour avoir les produits demandés par les chefs de cuisine, les magasiniers sont obligés de surstocker de la marchandise dans des magasins surchargés.
Pour absorber la charge de travail supplémentaire dans les RU et cafétérias les directions recrutent des CDD horaires étudiants à la dernière minute que les agents doivent former sur leur propre temps de travail. Bon nombre d’ETP permanents sont transformés en ETP non permanents pour pallier un taux d’absentéisme endémique.
Des ETP non permanents sont créés sur le quota des ETP permanents vacants non remplacés.
Hébergement : également source de travail supplémentaire pour les personnels des crous
Les nouvelles procédures pour l’hébergement et la restructuration des bourses apportent aussi une charge de travail supplémentaire aux agents sans moyens humains et matériels supplémentaires.
Avec les nouveaux programmes universitaires et des turn-over dense, l’entretien des résidences universitaires devient de plus en plus compliqué pour les agents de service à bout de force.
Les baux court jusqu’au 31 août et les chambres sont à relouer au 1er septembre. Les agents de service doivent faire les états des lieux et en même temps nettoyer les chambres.
Très souvent, des étudiants qui ne peuvent pas libérer leur chambre au 31 août font retarder la remise en état des chambres pour les entrées prévues en septembre. Sans oublier le linge, les rideaux de douche, les housses à matelas, les alèses à nettoyer pour une rentrée convenable, tâches confiées de plus en plus aux agents de service en remplacement des lingères en voie de disparition dans les CROUS.
Des services centraux saturés
Beaucoup de tâches administratives des catégories supérieures sont demandées aux catégories inférieures. Beaucoup de postes administratifs sont non pourvus. Les assistantes sociales des CROUS sont complètement saturées par les demandes d’entretien d’étudiants de plus en plus en difficulté financière.
La volonté politique autour du bien-être des étudiants est une très bonne chose mais elle doit être suivie par des moyens humains et matériels ( ETP, budgets, salaires, reconnaissance etc.….).
Courrier du Sgen-CFDT à Madame Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche