La loi de refondation affirme la volonté de mettre en place une école inclusive qui fait le pari de la réussite de tous.
La loi de refondation du 8 juillet 2013 affirme la volonté de mettre en place une école inclusive (« le service public d’éducation veille à l’inclusion scolaire de tous les enfants sans aucune distinction ») qui fait le pari de la réussite de tous (« tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser »).
Clis-Ulis – Le respect des engagements pour l’école inclusive
Elle cherche à concrétiser toujours plus l’engagement pris par la Nation dans le cadre de la loi de 2005 d’adapter l’environnement aux personnes en situation de handicap. Depuis dix ans, l’État a développé les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves en situation de handicap dans le premier degré (élèves accueillis dans les classes d’intégration scolaire, ou Clis) comme dans le second degré (élèves accueillis en unités locales d’inclusion scolaire, ou Ulis).
Les dispositifs se sont plus particulièrement développés dans le second degré, où le nombre d’élèves pris en charge a été multiplié par trois, en collège d’abord, puis en lycée professionnel ou général.
UNE AMBITION DE LISIBILITÉ
Depuis la rentrée 2015, le ministère entreprend de clarifier la lisibilité des dispositifs en utilisant la même dénomination pour l’ensemble de ceux-ci, qui deviennent donc Ulis école, collège et lycée. La circulaire publiée cette année insiste sur cette question de l’inclusion et de la portion de temps proposée aux élèves dans une classe « ordinaire ».
Dans le second degré, les élèves doivent d’ailleurs être inscrits dans leur « classe de référence ».
Mais une mise en oeuvre correcte des parcours inclusifs dans le cadre de ces dispositifs dépend de plusieurs facteurs. Elle nécessite à la fois la formation de l’ensemble des personnels à la différenciation pédagogique et à la prise en charge du handicap, la présence renforcée de personnels accompagnant les élèves en situation de handicap, et la capacité donnée aux enseignants coordonnateurs de s’inscrire complètement dans les équipes des établissements.
Mais pour l’instant, parallèlement à l’augmentation du nombre d’Ulis, on assiste à une baisse des volumes horaires d’accompagnants intervenant dans ces dispositifs, ce qui alourdit le travail de l’enseignant référent et ne simplifie pas l’inclusion des élèves en classe.
Des personnels sous tension
Les personnels qui interviennent dans le cadre de la scolarisation des élèves en situation de handicap ont différents profils : enseignants référents chargés, pour un secteur donné, d’instruire pour la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) les dossiers des élèves et d’assurer la liaison avec les coordonnateurs et les familles dans le cadre du suivi de la scolarité ; enseignants coordonnateurs qui prennent en charge, dans les établissements, les élèves en Ulis, assurant pour partie l’enseignement et préparant les temps d’inclusion avec le reste de l’équipe pédagogique ; accompagnants de vie scolaire qui aident l’enseignant coordonnateur dans la prise en charge du groupe « Ulis » et dans les temps de « décloisonnement » en cours ordinaire.
Ces personnels sont sous tension, car leur nombre n’a pas complètement suivi la forte augmentation du nombre d’élèves pris en charge ; en outre, la professionnalisation des personnels accompagnants tarde à se mettre en place, puisque seuls 5 000 accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) sont maintenant en CDI, et que deux tiers de ces personnels n’ont encore que des contrats aidés.
Pour aller plus loin
> Une école inclusive pour une éducation inclusive…
> Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire (ULIS) premier et second degré : quelles implications pour les collègues ?
> Voir également « Inclure tous les élèves », Cahiers pédagogiques n° 526, janvier 2016.