La proposition de loi pour la démocratisation du sport, adoptée au Sénat en janvier, vise principalement à développer les pratiques sportives dans les cadres associatifs et fédéraux. Le Sgen-CFDT a rappelé aux sénateurs les enjeux de l’EPS à l’École et ses propositions.
Avant d’envisager comment, de nouvelles instances, ou de nouveaux intervenants pourraient aider à développer les pratiques physiques (et pas seulement sportives) pour les jeunes dans les écoles, le Sgen-CFDT propose certaines pistes qui pourraient déjà permettre à chaque école :
- D’accorder une considération aux besoins physiques, psychiques, émotionnels, des élèves au sein des écoles et établissements scolaires.
- De développer l’expression corporelle sous toutes ces formes
- D’assurer les cours d’EPS, les temps d’AS (second degré) et les rencontres USEP dans de meilleures conditions pour les professeurs et les élèves.
Considérer la place du corps et de son expression à l’École
Pour le Sgen-CFDT, il ne suffit pas de faire porter à l’école les problèmes de santé des jeunes et leur manque d’activité. Il ne suffit pas non plus d’inventer en réponse, de nouveaux dispositifs « importés », qui s’empilent. La réflexion doit être plus large et englober plusieurs champs propre à l’École :
- les rythmes de la journée, les temps des récréations ou de la pause méridienne, l’aménagement des locaux et des cours de récréation…
- le développement de l’enfant, à envisager dans sa globalité et sa complexité (dans ses dimensions motrices, cognitives, émotionnelles, psychiques etc).
- des activités mobilisant le corps, les pratiques manuelles, artistiques etc.
Reconnaitre l’importance de EPS à l’École
L’essentiel de la communication et des encouragements à agir portent, depuis quelques années, sur les 30 min d’activités physiques par jour, les 2S2C du confinement, et les multiples essais de partenariats avec les fédérations sportives (une école-un club…), ainsi que sur les liens artificiellement construits en vue des JO 2024.
Cette juxtaposition de dispositifs, dont les finalités ne sont pas très claires, s’ajoutent, aux cours d’EPS, alors même que ceux-ci ont du mal à être assurés, notamment dans le premier degré. Toutes ces expérimentations aux finalités éparses, viennent accroître la confusion. Cela aboutit à des amalgames sémantiques sur les notions de « sport », de « santé », et pourrait à terme, fortement questionner la spécificité de l’EPS.
EPS à l’école : quels leviers d’action ?
Des besoins de reconnaissance : EPS à l’école sur quel temps ? Accompagnés par qui ? Le Sgen-CFDT propose
- Une formation initiale et continue des Professeurs des Écoles renforcée sur la question de l’EPS.
- Une reconnaissance des Conseillers Pédagogiques de Circonscription (CPC) EPS qui n’existent quasiment plus.
- Des budgets suffisants et/ou des procédures de mutualisation facilitées entre écoles, pour l’achat, le partage, le stockage de matériel. On pourrait tout à fait aussi imaginer cela entre les temps scolaires et périscolaires quand ceux-ci se déroulent sur le même lieu.
- La facilitation d’actions de réseau entre collège et écoles.
- L’aménagement de temps de concertation, et l’affirmation de la responsabilité pédagogique du PE, lorsque le choix de mise à disposition d’éducateurs sportifs par les municipalités est fait.
Des besoins de formations :
La formation continue des enseignants d’EPS pour, réfléchir à des objets d’enseignement ciblés dans des formes de pratiques scolaires (pour de réels pas en avant des élèves) relevant d’expériences motrices variées. Des formations pour favoriser l’inclusion des élèves à besoins éducatifs particuliers etc.
Des besoins humains :
- La mutualisation des compétences, et/ou des échanges de services possibles entre Profs des Ecoles volontaires, voire avec des profs d’EPS volontaires du réseau.
- L’implantation d’un(e) enseignant(e) surnuméraire, sur les temps d’EPS, (en natation et/ou d’APPN notamment) pour garantir la sécurité, faciliter la mise en oeuvre pratique (gestion de l’espace, des groupes, du matériel etc.) et avoir un regard plus fin sur l’enfant.
L’Association Sportive des établissements du second degré, et l’USEP :
Le Sgen-CFDT demande à ce qu’une attention particulière de la part des municipalités soit accordée aux AS (second degré) et rencontres USEP, pour favoriser l’accès aux installations notamment les mercredis.
Les rencontres USEP ont du mal à « vivre », car elles reposent sur du bénévolat des professeurs des écoles.
Pour le Sgen-CFDT, là encore des leviers pourraient être mobilisés :
- Relancer les missions des CPC sur cet objectif.
- Au mieux, accorder un temps de décharge aux PE volontaires et/ou, imaginer au moins des IMP (Indemnité de Moyens provisoires) ou des HSE (Heure supplémentaire effective) pour encadrer ces temps d’USEP.