Dès le début de la concertation sur la réforme de l'accès au premier cycle qui a donné naissance à la loi ORE (Orientation et réussite des étudiants), le Sgen-CFDT a énoncé des revendications pour les personnels investis dans la mise en œuvre de la réforme. Où en sommes-nous ?
Reconnaitre TOUS les personnels investis dans la mise en œuvre de la loi ORE…
Le Sgen-CFDT a porté des revendications pour les personnels dès le début des discussions. En effet, pour le Sgen-CFDT, la réforme de l’accès au premier cycle et la mise en place des parcours personnalisés ne doit pas se faire au détriment des conditions de travail des personnels. Aucune réforme ne peut aboutir, aussi juste soit telle, sans l’adhésion et la reconnaissance de celles et ceux qui, au quotidien, dans leur établissement, avec les étudiants, sont chargés de la faire vivre.
C’est pour cela que le Sgen-CFDT avait conditionné son avis sur le projet de loi ORE à l’accompagnement financier de la réforme.
Pour en savoir plus :
- Loi ORE : reconnaître le rôle des personnels de scolarité
- Pour une meilleure reconnaissance de l’activité de formation !
Les revendications du Sgen-CFDT :
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Une indemnité spécifique pour les personnels investis dans la mise en œuvre de la réforme obtenue
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La création de postes obtenue
La création de postes est le seul moyen de permettre la mise en place des parcours individualisés sans alourdir la charge de travail des personnels.
Des chiffres ont été avancés lors des discussions avec le cabinet de la ministre qui varient entre 750 et 1000 postes sur 4 ans. Pour le Sgen-CFDT, 1000 ce n’est pas assez, donc un chiffre inférieur à 1000 serait inacceptable. Ces postes doivent réellement être pourvus. L’État doit donc pouvoir vérifier la réalité des recrutements et sanctionner les établissements qui ne joueraient pas le jeu. Les recrutements doivent être possibles aussi dans les services de scolarité, et également dans les services d’information, d’orientation et d’insertion durement éprouvés. La question du recours massif aux personnels contractuels dans ces services doit être traité.
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L’augmentation significative du nombre de Congés pour recherches ou conversions thématiques – CRCT obtenue
L’augmentation du nombre de CRCT doit permettre de motiver et reconnaitre les enseignants-chercheurs investis dans les activités de formation, en particulier en premier cycle, mais aussi de permettre le développement de la recherche en et sur la pédagogie. Il n’est pas acceptable que des collègues ne puissent plus consacrer un temps suffisant à la recherche parce qu’ils acceptent de s’investir dans les missions d’accompagnement des étudiants en difficulté, dans l’ingénierie de dispositifs d’accompagnement à la réussite de tous les étudiants, etc. Le nombre de nouveaux semestres de CRCT est en cours de calcul.
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Une hausse du budget de l’enseignement supérieur et de la recherche obtenue
Une hausse du budget de l’enseignement supérieur et de la recherche, et en particulier des universités, est indispensable pour faire face à la hausse démographique des étudiants et mettre fin à la politique d’asphyxie des universités des mandatures précédentes. Le Premier ministre s’est engagé à accompagner l’augmentation du nombre d’étudiants sur la durée du mandat.
Le Sgen-CFDT a pris acte des annonces de la ministre qui dit avoir entendu ses revendications. Les premières annonces vont dans le bon sens. Mais le Sgen-CFDT attend un chiffrage précis pour se prononcer définitivement.
Au moment où ce même gouvernement s’apprête à prendre des décisions sur le Service National Universel (SNU) dont le coût direct est estimé à 3 milliards d’euros, le Sgen-CFDT rappelle que la priorité doit être donnée aux universités qui sont au bord de la rupture. Il rappelle également son attachement au modèle universitaire publique, libre d’accès.
Il condamne toutes les formes de violence y compris les blocages des établissements et des examens qui nuisent gravement à l’image des universités et des personnels qui œuvrent au quotidien à la réussite des étudiants.
En donnant la consigne de refuser d’examiner les dossiers des candidats, de refuser de mettre en place des dispositifs d’accompagnement…, certaines organisations donnent à montrer des personnels des universités qu’ils seraient indifférents à l’échec des étudiants, dont la grande majorité sont issus des familles populaires. Elles renforcent le sentiment d’abandon des plus pauvres par des élites insensibles. Elles nourrissent le discours des populismes.
Pour en savoir plus :