Le Sgen-CFDT avait conditionné sa participation aux discussions sur la réforme de l'accès au premier cycle de l'enseignement supérieur aux moyens alloués à sa mise en œuvre. Le temps est venu de faire un premier point d'étape.
Premier bilan des moyens débloqués :
Les places supplémentaires :
A ce jour, 19 000 places supplémentaires ont été ouvertes dans les filières post bac dites « en tension », principalement en STAPS.
Mais ouvrir des places supplémentaires cela suppose de donner les moyens nécessaires à l’encadrement de ces étudiants supplémentaires.
Pour cela 350 emplois ont été créés ce qui représentera 7 millions d’euros pour la période de septembre à décembre 2018 et 21 millions d’euros en année pleine. A cela s’ajoute 6 millions d’euros pour 2018 pour rémunérer des heures complémentaires en attendant les création d’emplois pour 2019.
Les nouvelles missions induites par la réforme :
Le Sgen-CFDT revendiquait que le ministère reconnaisse le travail supplémentaire généré par la mise en œuvre de la loi ORE.
Concernant la participation aux commissions d’accès à l’enseignement supérieur organisées par les rectorats, le ministère a débloqué 650 000 euros pour payer des vacations aux personnels y participant.
5,7 millions d’euros sont consacrés à l’examen des dossiers des candidats pour la rentrée 2018. La somme s’élèvera à 11,1 millions d’euros pour l’année 2019 car elle servira également à rémunérer les missions de directeur des études.
Enfin, 2 millions d’euros sont consacrés à l’investissement pédagogique.
Les « OUI si » :
Pour le Sgen-CFDT, le repérage et l‘accompagnement des étudiants en difficulté constituent le cœur de la réforme. Car c’est ce qui devrait permettre de réduire les inégalités de réussite entre les étudiants en fonction de leur parcours scolaire antérieur et de leur origine sociale. Il faudra donc des enseignants, enseignants-hercheurs et d’autres types de personnels pour concevoir et faire vivre les dispositifs d’accompagnement.
8 millions d’euros seront débloqués sur la période septembre et décembre 2018 et 24 millions d’euros en année pleine.
Le repérage et l’accompagnement des étudiants en difficulté constituent le cœur de la réforme…
Le total des sommes consacrées au financement de la mise en œuvre de la réforme est donc de 29,3 millions d’euros pour les quatre derniers mois de 2018. Il sera de 58,6 millions pour l’année 2019.
Ces sommes doivent être exclusivement consacrées à la mise en œuvre de la réforme. Il n’est donc pas pertinent d’en diviser le montant par le nombre total d’étudiants inscrits sur les années de la licence, par exemple.
L’augmentation du budget global de l’ESR reste une priorité du Sgen-CFDT
Pour le Sgen-CFDT, ces moyens supplémentaires constituent un premier pas mais ils sont encore insuffisants. C’est pourquoi, le Sgen-CFDT négocie actuellement avec le gouvernement pour qu’ils soient augmentés.
Ces moyens complémentaires ne doivent pas fermer le débat sur le budget global de l’ESR qui reste très insuffisant pour accueillir et former tous les étudiants dans un contexte de hausse des effectifs. Il reste aussi très insuffisant pour améliorer les conditions de travail de tous les personnels.
C’est pour cela que le Sgen-CFDT agit auprès des parlementaires, des ministères et du gouvernement pour les convaincre d’investir dans l’ESR.
Le Sgen-CFDT n’exclut aucune forme d’action, y compris la grève, si ses revendications ne sont pas entendues.
Pour en savoir plus :
- Comité de suivi de la loi ORE : Une composition plutôt satisfaisante
- Loi ORE : reconnaître le rôle des personnels de scolarité
- Loi ORE* : des garanties sur les capacités d’accueil et les mesures catégorielles pour les personnels
- Loi ORE : des revendications entendues pour les personnels