La mise en œuvre de la loi Orientation et Réussite Étudiante va impacter les services de la scolarité dans les établissements. Pour le Sgen-CFDT, le ministère et les établissements doivent accompagner les personnels et reconnaitre leur investissement.
Les services de scolarité : les laissés pour compte des universités
L’autonomie des universités a nécessité une transformation quantitative et qualitative des différents services universitaires. Le passage au RCE a permis une meilleure reconnaissance des services des ressources humaines et des services financiers. Les directions des systèmes informatiques, des relations internationales et de la communication bénéficient également d’une image positive. Et c’est tant mieux !
Mais avec l’augmentation du nombre d’étudiants, la charge de travail et la technicité liées aux missions des services de scolarité ont bien souvent été oubliées.
C’est dans les services de scolarité que l’on retrouve le plus d’agents contractuels et d’agents de catégorie C. Ces fonctions n’ouvrent que très rarement à des possibilités d’évolution de carrière.
Les effets de la loi ORE sur les personnels de scolarité
Le changement des modalités d’accès en master a globalement été bien absorbé par les services de la scolarité. Mais il s’agit numériquement de petites cohortes. Les agents auraient cependant apprécié que ce travail de qualité soit spécifiquement reconnu…
Les effets de loi ORE seront d’une toute autre nature. Les masses ne sont pas comparables entre le master et la L1 …
Un service plus personnalisé nécessite du temps et de la technicité…
Parcoursup et la loi ORE promettent aux agents de la scolarité un surcroît d’activité. Ils entraineront également une transformation de leur mission. En effet, il va falloir passer de la gestion de cohortes d’étudiants, insérées dans une maquette d’enseignement précise et gérées grâce à un système d’information fiable et adapté (Apogée par exemple), à la gestion de parcours individualisés, multiples, compliqués.
Il faudra :
- identifier tous les interlocuteurs (responsables de diplôme, président et membres des jurys, membres des commissions pédagogiques…),
- maîtriser toutes les offres de formation,
- organiser les inscriptions, les soutenances et les examens en conséquence, etc.
Plus les parcours sont individualisés, plus les étudiants (et les enseignants) attendent des personnels de scolarité un service personnalisé. Cela nécessite du temps et de la technicité.
Or l’attribution de postes en services de scolarité est traditionnellement basée sur le nombre d’étudiants inscrits. Le ministère comme les chefs d’établissement considèrent que « plus il y a d’étudiants inscrits dans un diplôme, plus il faut de personnels ». A contrario, moins il y a d’étudiants moins il faut d’agents… Cela doit changer !
Les revendications du Sgen-CFDT :
Pour le Sgen-CFDT, il est indispensable que le ministère prenne en compte ces nouvelles réalités. Il doit reconnaitre le rôle indispensable des agents des services de la scolarité.
L’accompagnement et la reconnaissance doivent s’exprimer de différentes façons :
- Le ministère doit organiser et proposer aux personnels de la scolarité une formation adaptée à la réforme en cours. Elle doit être ouverte à tous les agents en faisant la demande. Elle doit avoir lieu sur leur temps de service avec une prise en charge des frais afférents.
- Il doit également mettre à disposition des agents de la scolarité les informations indispensables. Le Sgen-CFDT propose : une foire aux questions sur un espace numérique dédié, un « pool » de spécialistes de la réforme pouvant répondre rapidement par téléphone ou par mail aux questions des agents.
- Le ministère doit pouvoir proposer un outil numérique adapté aux nouvelles conditions d’inscription et de suivi des étudiants de licence.
- Le renforcement de la qualification des personnels doit être enfin reconnu. Il doit l’être bien sûr par le versement d’un complément indemnitaire mais aussi par un repyramidage des postes menant à des promotions.
- Les services de scolarité doivent être pourvus en postes supplémentaires.
Pour aller plus loin :