Le 29 mars, Frédérique Vidal a lancé une concertation en vue d'assurer une meilleure reconnaissance de l'investissement dans les activités de formation des enseignant·es, des enseignantes-chercheuses et des enseignants-chercheurs.
Cette concertation permettra également d’ouvrir enfin le dossier des enseignant·es, des conseillères principales d’éducation et des conseillers principaux d’éducation exerçant dans l’enseignement supérieur.
Frédérique Vidal a annoncé la création d’une mission qui devra rendre fin juin des préconisations sur le volet indemnitaire. Elle aura plus de temps pour élaborer des propositions sur le déroulé de carrière.
L’ouverture de ces discussions constitue un élément important de la reconnaissance du travail des enseignant·es des enseignantes-chercheuses et des enseignants-chercheurs. Elles doivent permettre de faire progresser le pouvoir d’achat des personnels concernés et de reconnaître comme aussi « noble » l’activité de formation et l’activité de recherche. Le Sgen-CFDT est très attaché à l’existence de ces deux éléments qui fondent le statut d’enseignant-chercheur. Car sinon, pourquoi ne pas se « satisfaire » de l’existence d’un côté d’un corps de chercheurs et de l’autre d’un corps d’enseignants. Ce n’est pas un projet que porte le Sgen-CFDT.
C’est pourquoi le Sgen-CFDT avait demandé à la ministre d’agir sur deux leviers :
- par un indemnitaire spécifique égal à celui consacré à la recherche
- par des mesures pour le déroulement de carrière
Reconnaissance indemnitaire de l’activité de formation
Concernant l’indemnitaire, les montants versés aux agents doivent être équivalent à ceux versés dans le cadre de la Prime d’encadrement doctoral et de recherche – PEDR . En effet, si le ministère veut donner le signal d’une véritable reconnaissance de l’activité de formation et susciter, développer les « vocations », il doit y mettre les moyens !
Il doit également afin d’éviter les inégalités entre établissements, assurer la transparence :
- sur les montants versés à chaque établissement
- sur les modalités et les critères de répartition entre établissement
Le ministère doit aussi être en capacité de garantir les modalités de répartition dans les établissements, entre agents. Il est indispensable que les biais de la PEDR ne se reproduisent pas sur une future prime pédagogique : discrimination femmes/hommes, discrimination MCF/PR …
Sur ce point, le ministère veut pouvoir aboutir avant les vacances d’été, pour une mise en œuvre du volet indemnitaire dès la rentrée 2018. C’est aussi une demande du Sgen-CFDT pour permettre une juste répartition des 8 millions d’euros d’indemnitaire déjà prévus pour la période de septembre à décembre 2018 dans le cadre du financement de la loi ORE.
Le Sgen-CFDT lors d’un échange avec le cabinet du Premier ministre le 24 avril dernier a rappelé qu’il souhaitait que cette enveloppe soit augmentée.
Reconnaissance de l’activité de formation dans le déroulement de carrière
Sur les éléments devant entrer dans le déroulé de carrière, la concertation s’étalera sur un temps plus long.
Les réponses sont en effet plus complexes à trouver et à mettre en œuvre. En particulier, parce qu’une partie des actions de promotion des enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs est gérée par les sections CNU et ne dépend donc pas des seules décisions ministérielles contrairement à celle des enseignant·es du second degré exerçant dans le supérieur.
Le Sgen-CFDT a rappelé sa revendication d’une fusion des corps de MCF et PU. Cela nécessite bien sûr de revoir la question de l’habilitation à diriger des recherches.
Dans l’attente de voir cette revendication aboutir (elle ne pourra se faire du jour au lendemain), le Sgen-CFDT a évoqué plusieurs autres pistes de travail : augmenter le nombre de collègues pouvant accéder à l’échelon exceptionnel, créer un nouvel échelon exceptionnel, faciliter le passage entre corps des MCF et corps des PU.
D’autres éléments sont à prendre en considération. Ainsi, le Sgen-CFDT demande une réflexion sur les Congé pour Recherches ou Conversions Thématiques (CRCT). Le contingent doit être augmenté pour permettre aux collègues investis dans l’activité de formation d’y accéder plus facilement. Ils doivent pouvoir faire en amont ou en aval de leur investissement un CRCT pour faire de leur investissement un objet de recherche et ainsi faire avancer ce sujet.
Situation des PRAG/PRCE/PREC et CPE
Pour les PRAG/PRCE/PREC et CPE, le Sgen-CFDT revendique un alignement des PRCE/PREC et CPE sur la rémunération des PRAG. Le Sgen-CFDT a toujours revendiqué qu’à travail égal, rémunération égale. Il demande également un accès supplémentaire à la classe exceptionnelle. Mais il est également indispensable que le référentiel des tâches s’applique dans tous les établissements aux PRAG/PRCE/PREC et CPE ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Enfin, il est temps que la gestion de leur carrière permette une juste reconnaissance de leur investissement par les Commissions administratives paritaires.
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