Lundi 14 juin s’est tenue au ministère une multilatérale relative à la revalorisation au titre de l’année 2022 pour la filière enseignante et plus précisément sur la prime d’attractivité.
Revalorisation : Ce qui est acté en termes de volumes financiers
Le Ministre de l’Education Nationale a annoncé une enveloppe de 700 millions d’euros pour la revalorisation des personnels titulaires et contractuels lors de l’annonce des conclusions du Grenelle de l’Education :
- 100 millions sont liés à la montée en charge des mesures de 2021,
- 200 millions sont d’ores et déjà fléchés pour la participation de l’État à la protection sociale complémentaire de ses agents,
- il reste donc 400 millions d’euros pour de nouvelles mesures de revalorisation pour l’ensemble des personnels.
245 millions en année pleine (190 environ pour 2022) seront fléchés en direction des professeurs titulaires, quasi titulaires et contractuels de l’enseignement public et de l’enseignement privé sous contrat et constitueront l’enveloppe allouée à la prime d’attractivité.
Les plus de 200 millions d’euros restant pour 2022 serviront à des mesures catégorielles qui ne sont pas encore fléchées finement à l’heure actuelle et qui feront l’objet d’échanges ultérieurs avec les organisations syndicales.
L’engagement financier sera pluriannuel mais la plupart des organisations syndicales regrettent qu’une loi de programmation n’est pas été mise en place pour assurer la pérennité des engagements, quelle que soit l’issue politique de l’élection présidentielle de 2022.
Le Sgen-CFDT a répété au ministère que l’attente des personnels en termes de revalorisation était grande et a insisté sur le fait qu’à défaut d’une loi de programmation, la réflexion sur ce sujet devait bien rester pluriannuelle, ce temps long participant de la confiance des personnels. Elle doit permettre que tous les personnels soient servis d’une manière ou d’une autre.
Les scénarios de la revalorisation proposés par le ministère
La DGRH a présenté, aux organisations syndicales, lors de cette première réunion, trois scénarios pour la ventilation de cette revalorisation, cette dernière étant différente suivant les échelons (pas de distinction de corps dans ces propositions) :
Le premier scénario vise à revaloriser les personnels de l’échelon 2 à 7 de la classe normale (comme en 2021), dans ce scénario 34 % des enseignants et assimilés (titulaires et contractuels) seraient concernés, cela représenterait un montant annuel brut allant, suivant les échelons, de 500 € à 1050 €.
Le deuxième et troisième scénario visent à revaloriser les personnels de l’échelon 2 à 8 de la classe normale, dans ce scénario 43 % des enseignants et assimilés seraient concernés, suivant la répartition dans les échelons les montants seraient différents selon les scénarios :
- Scénario 2 : cela représenterait un montant annuel brut allant de 500 à 800 € brut annuel
- Scénario 3 : la revalorisation serait plus importante sur les échelons 2 et 3 que dans la proposition précédente et donc moins importante sur les échelons suivants, le montant sur l’ensemble des échelons irait alors de 400 € à 900 € brut annuel.
Le ministère n’a pas souhaité proposer de scénario incluant l’échelon 9 car, à enveloppe constante, cela aboutirait à une prime inférieure à 400 € brut annuel pour l’échelon 9, seuil qu’il s’est fixé pour rendre réellement visible cette revalorisation. Lors de la prochaine réunion une simulation incluant l’échelon 9 sera proposée aux organisations syndicales pour illustrer la situation.
Premières réactions
Le Sgen-CFDT a indiqué que les milieux de carrière était un sujet à prendre en compte mais qu’effectivement plus la revalorisation touche de personnels moins cette dernière est ressentie.
L’écart de rémunération entre l’échelon 1 et l’échelon 2 (l’échelon 1 n’a pas été concerné par les mesures 2021 et n’est pas non plus concerné par le projet des mesures 2022) est un sujet. L’objectif des 2000 € à l’entrée dans le métier d’ici 2026, annoncé lors de la conclusion du Grenelle de l’Education, risque de comprimer les progressions de carrière en termes de rémunération
des échelons 3, 4, 5 et suivants, c’est un sujet auquel nous serons attentifs.
Le ministère a indiqué qu’il reste attentif au milieu de carrière et que les modalités de passage à la hors classe et à la classe exceptionnelle sont un autre levier qui pourraient faire l’objet de discussions afin d’éviter la stagnation des carrières en termes de rémunérations.
Et ensuite…
Cette première multilatérale sera suivie de deux autres (28 juin et 5 juillet 2021) afin d’affiner ce qui sera retenu en termes de revalorisation de la filière enseignante pour l’année 2022.