Le ministère des sports, la DJEPVA et la DRH des ministères sociaux organisent des groupes de travail Jeunesse et Sports sur les métiers, les parcours et l'organisation territoriale ». Le Sgen-CFDT y porte son analyse des conditions de travail des personnels et ses propositions.
Pour le Sgen-CFDT, l’organisation des missions Jeunesse et Sports doit permettre d’améliorer les conditions de travail et le service rendu aux usagers. Les échanges que nous avons avec les personnels techniques et pédagogiques (Professeur.e.s de sport et Conseiller.ère.s d’éducation populaire et de jeunesse), croisé.e.s lors de réunions, de formations et dans les services nous permettent de faire un état clair et sans concession des dysfonctionnements et des mauvaises conditions de travail.
Constats
Aujourd’hui, les Personnels Techniques et Pédagogiques (PTP) sont en souffrance car perpétuellement en quête de sens dans les missions qu’ils occupent, s’éloignant un peu plus chaque jour de ce pourquoi ils ont été recrutés.
Les multiples niveaux d’interventions des PTP (directions départementales, directions régionales, établissements , administration centrale) sèment le flou et vont à l’encontre d’un collectif de travail cohérent.
De plus, la distribution des tâches entre PTP et inspecteurs jeunesse et sports est souvent confuse.
Exemple : le débat sur l’inspection contrôle pour lequel il semble nécessaire de définir précisément la répartition effective des tâches de chacun dans le respect des décrets statutaires en vigueur.
Aujourd’hui, Conseillers d’Éducation Populaire et de Jeunesse (CEPJ) et Conseillers d’Animation sportive (CAS) ne sont plus des « spécialistes » (comme le concours de CEPJ le laisse encore imaginer).
Les effectifs sont en baisse, il arrive qu’un CAS ou un CEPJ se retrouve seul à mettre en œuvre l’ensemble des politiques publiques liées au sport, à la jeunesse et à la vie associative en direction départementale interministérielle !
Les PTP sont devenus des « généralistes », c’est une réalité qu’il serait illusoire de vouloir remettre en cause dans le contexte actuel.
Mais si l’interministérialité, qui relève des conditions d’exercice d’un PTP, ne nous fait pas peur, nous nous opposons fermement au développement d’une transversalité forcée avec les autres services, qui aboutit à la négation de nos identités professionnelles porteuses de valeurs et sources de motivation.
Enfin, aujourd’hui, un PTP a du mal à se situer dans son environnement professionnel, la pression préfectorale freine la mise en œuvre des politiques publiques ministérielles.
Il n’y a plus de logique de projets de service mais du travail à la petite semaine pour répondre aux urgences.
La charge administrative l’emporte sur le travail de terrain et le PTP qui devrait être reconnu comme un expert par ses interlocuteurs ne l’est plus car il ne peut plus mettre en œuvre les
compétences pour lesquelles il a été recruté, à savoir : capacité d’analyse, de positionnement, de formation, de connaissance des acteurs et des enjeux, de mobilisation de réseau.
Il nous apparaît aujourd’hui difficile de pouvoir assurer et exercer une réelle mission de service public en continuant sur le chemin qui est celui pris depuis 2010.
Les services Jeunesse et Sports, ne sont plus repérés par les usagers, ce qui questionne la première de nos missions qui est de servir le public.
Les PTP doivent, pour être reconnus dans leur champ d’expertise et ainsi répondre aux besoins territoriaux, conserver leur posture technique et pédagogique et continuer à être des acteurs de terrain.
Les PTP ont besoin de savoir pour qui ils travaillent, à qui ils doivent rendre des comptes et ce qu’on attend vraiment d’eux.
Propositions
Dans un contexte d’effectifs en baisse, il est opportun de questionner les métiers de CAS et de CEPJ et de les faire évoluer. Le PTP œuvrant sur son champ d’expertise et au sein d’un collectif de travail Jeunesse et Sports doit permettre une mise en œuvre efficace des politiques publiques ministérielles à travers un véritable projet de service.
Loin est le temps où chacun pouvait exercer sa spécialité ! Le concours doit s’organiser avec la réalité du terrain et l’organisation des services.
Les dossiers JS relèvent donc exclusivement de la compétence des PTP : Stop à l’occupation « sauvage » de leurs postes!
Il est également important et primordial de redonner aux PTP les moyens de faire leurs métiers en rappelant les compétences statutaires bafouées par l’organisation des services actuels.
Pour aller plus loin encore dans l’optimisation des moyens humains, la création d’un corps unique pourrait-être une réponse : Tous CTPS (Conseiller Technique et Pédagogique Supérieur)!
Le projet de service serait alors le socle et l’élément clé de la réussite du projet : redonner de la lisibilité aux services JS et optimiser le service rendu à l’usager.
Pour garantir cette mise en œuvre, doivent être repensées la place et l’organisation des services JS. Force est de constater que l’organisation actuelle est loin d’être pertinente . Les signaux sont à l’orange, presque au rouge et il est urgent d’agir !
Sortons des DDI (Directions Départementales Interministérielles) !
Organisation territoriale
Nous proposons la mise en place d’ Unités Territoriales Jeunesse et Sports et Cohésion Sociale (UT JS CS) à l’échelon le plus pertinent du territoire considéré qui garantirait :
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D’être mieux identifié des partenaires
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De redonner du sens aux missions confiées aux personnels JS
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Une gouvernance verticale excluant le corps préfectoral qui parasite notre quotidien.
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Un renforcement de l’échelon territorial par une présence optimale auprès des usagers.
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Une autonomie centrée sur des missions autour d’un projet de territoire garantissant le partage des compétences entre collectivités locales et services déconcentrés.