Modification du protocole d’accueil des élèves : des annonces pas si claires

Pour le Sgen-CFDT, les annonces concernant la modification du protocole d’accueil dans les écoles ne sont pas si claires que cela. Il manque des éléments pour que les personnels, les parents d’élèves perçoivent bien comment les choses doivent s’organiser.
Le Sgen-CFDT constate en outre une fois de plus que de trop nombreuses questions sont laissées sans réponse.

Les annonces et informations données par le ministère

• Pas de passage au niveau 3 du protocole à ce stade ;
• Généralisation de la stratégie de tests massifs réactifs dans le 1er degré.
  Les points de situation faits avec les ARS concluent que les tests à J0 et à J7 ne montrent pas que cette procédure a un effet d’amplification de la transmission du virus (les études scientifiques ne seront disponibles que dans quelques mois) : le taux de positivité des tests à J7 est faible ;
• Dans ce cadre, les parents devront faire tester les enfants (soit parce qu’il y aura une équipe de test à l’école, soit en faisant le test en ville) et les enfants ne restent en classe que si test négatif ;
• Il faudra vérifier que les laboratoires parviennent à répondre aux besoins ;
• Il y a quand même des fermetures de classe avec ce dispositif :
  quand il n’y a pas la possibilité de faire les tests et quand les tests font état de plusieurs cas positifs dans la classe;
• Les capteurs de CO2 doivent arriver puisque le ministère reçoit des factures de collectivités territoriales;
• La vaccination des élèves (à partir de 12 ans) atteint un niveau élevé :
  77% de primo-vaccinés, 75% ont un schéma vaccinal complet, davantage en lycée qu’en collège;
• Relance de l’utilisation des auto-tests :
  il y a des stocks dans les collèges et les lycées pour que les personnels et les élèves puissent en effectuer, il faudra prioriser en direction des élèves de 6ème qui ne sont pas vaccinés;
• 1,7 millions de masques transparents ont été achetés et sont en cours d’acheminement dans les académies.

Les remarques et questions du Sgen-CFDT

Une modification du protocole d’accueil dans le premier degré qui  n’est sans doute pas viable

La modification du protocole d’accueil dans le premier degré va être perçue comme un allègement alors même que la dynamique épidémique est fulgurante.

Au cours des deux dernières semaines, nous assistons en métropole à un doublement (a minima) du taux d’incidence chez les 0-9 ans et les 10-19 ans dans toutes les régions.

Alors que les tests massifs réactifs n’ont pas fonctionné partout dans les 10 départements expérimentateurs car les laboratoires d’analyse ne parviennent pas toujours à suivre la demande, tout porte à craindre que l’on ne parvienne pas à réaliser assez de tests assez vite partout sur le territoire alors que l’épidémie s’emballe et que la demande de test va fortement augmenter.

Aussi le Sgen-CFDT a demandé que lorsque les tests massifs réactifs ne sont pas possibles, ce soit la règle de fermeture de la classe dès qu’un cas positif est confirmé qui s’applique dans le 1er degré.

Nous avons soutenu une proposition visant à préférer une fermeture de 24 ou 48 heures le temps d’avoir le retour des tests avant de reprendre en présentiel avec les enfants dont les tests sont négatifs. Les élèves positifs au Covid étant soumis à la règle d’isolement classique.

En l’état des annonces, il reste beaucoup de flou sur la mise en œuvre opérationnelle.

Nous avons aussi insisté sur la charge de travail qui pèse sur les directeurs et directrices d’école et sur les enseignant.e.s dans ce contexte.

Nous avons rappelé qu’il ne fallait pas attendre des enseignant.e.s qu’ils effectuent à la fois l’enseignement en présentiel et la continuité pédagogique pour les élèves qui ne peuvent assister aux cours en présentiel.

Toujours des lacunes pour une réelle prévention combinée

Depuis plusieurs mois maintenant le Sgen-CFDT réitère sa demande d’une stratégie de prévention combinée plus structurée :

• développement au maximum de la vaccination;
• port du masque en lieu clos dès le CP;
• amélioration de la qualité de l’air dans les espaces scolaires clos :
  réparation et changement des fenêtres là où c’est nécessaire, installation de systèmes de ventilation et purification d’air adaptés et performants là où c’est nécessaire, déploiement de capteurs de CO2 pour suivre la qualité de l’air et adapter la ventilation;
• maintien d’un lavage ou d’une désinfection fréquente des mains, et d’un nettoyage régulier des surfaces et poignées utilisées par tout un chacun.

Dans ce cadre, nous avons rappelé que de nombreuses salles de classes ne peuvent toujours pas être ventilées correctement, et que les masques fournis aux personnels ne sont pas adaptés à la situation (en termes de qualité et de nombre).

Par ailleurs, pour le Sgen-CFDT, ce sont des tests RT-PCR qu’il faut pratiquer lorsqu’un cas positif est constaté. Les tests antigénique peuvent déboucher sur des « faux négatifs » en particulier pour les personnes porteuses du virus et asymptômatiques, et pour les personnes ayant un schéma vaccinal complet.

Sur ces différentes questions, à part le fait que le ministère va faire un point sur le déploiement des capteurs de CO2 et l’ouverture des fenêtres, nous n’avons toujours pas de réponse.

Et dans le second degré ?

A part la relance des auto-tests le ministère ne change rien.

Pour le Sgen-CFDT, il faudrait appliquer dans le cadre scolaire la même règle qu’en population générale : les cas contacts doivent se faire tester quel que soit leur statut vaccinal. C’est ce que nous revendiquons depuis des mois.

Alors que la vague actuelle résulte aussi de la circulation active du virus chez les personnes vaccinées, le maintien de cette exceptions scolaire est incompréhensible.

Et maintenant ?

Le Sgen-CFDT va continuer à faire entendre sa voix auprès du ministère, à faire entendre les témoignages des agents sur leurs réalités de travail, et demander des précisions sur la mise en œuvre de ces annonces sur la modification du protocole d’accueil des élèves.

Le Cabinet du ministre a prévu une nouvelle réunion de suivi de la situation sanitaire dans les semaines qui viennent.