Le plan de loi finance 2018 montre une hausse de 590 M € sur l’ensemble des neuf programmes relevant de la MIRES (Mission interministérielle pour la recherche et l’enseignement supérieur), ce qui témoigne d’un engagement louable du gouvernement pour soutenir ces activités.
Motion CNESER : un effort à accentuer
La CFDT est sensible à la hausse de 590 M € sur l’ensemble des neuf programmes relevant de la MIRES , tout en rappelant que cet effort doit encore être accentué puisqu’il faudrait une augmentation d’un milliard d’euros de ce budget pour atteindre à terme les objectifs fixés par la STRANES et la stratégie Europe 2020 de 3% du PIB consacré à la recherche et 2% à l’enseignement supérieur.
Ce qui permettrait au service public d’enseignement supérieur et de recherche d’assurer dans de bonnes conditions l’ensemble de ses missions, en contribuant notamment à augmenter le niveau de qualification de la population et à maintenir la France parmi les pays innovants en matière de recherche. Bref, à assurer l’avenir économique et la cohésion sociale du pays, par la création et le partage des connaissances.
Cependant, le CNESER tient à attirer l’attention sur plusieurs points :
Du côté de l’enseignement supérieur, l’essentiel des hausses des dotations sert simplement à compenser des hausses de charges pour les établissements résultant de décisions de l’Etat.
Le CNESER est satisfait de voir que l’Etat applique enfin pleinement le principe décideur-payeur, mais rappelle que cela devrait être l’ordinaire, pas l’extraordinaire, et espère donc que ces éléments continueront à être financés à hauteur des coûts réels dans les années qui viennent.
Par exemple, seront intégrées à l’avenir des compensations supplémentaires pour les droits à formation des jeunes maîtres de conférences dans les 5 années suivant leur titularisation.
Le CNESER note avec satisfaction les annonces de financements supplémentaires extrabudgétaires pour accompagner la réforme du premier cycle, et notamment financer des postes (pour améliorer l’accueil) et l’ouverture de places supplémentaires pour les étudiants (afin d’accompagner la hausse démographique). Cependant, il tient à rappeler, ici aussi, qu’un effort supplémentaire en faveur de l’emploi titulaire est indispensable, à l’heure où de nombreux postes sont occupés par des contractuels, y compris sur des fonctions pérennes, ce qui a un coût humain important.
Plus largement, du fait de l’insuffisance des budgets des dernières années, les conditions de travail des personnels se sont dégradées et il est urgent de prendre des mesures pour y remédier. Enfin, le CNESER souligne que les dotations liées à l’immobilier restent insuffisantes : à peine 60 millions, alors que les estimations chiffrent à 10 milliards d’euros les sommes nécessaires à la mise en conformité de l’ensemble des locaux universitaires.
Si le bilan, côté enseignement supérieur, va globalement dans le bon sens, le CNESER ne peut en dire autant pour la recherche publique.
En effet, l’essentiel de l’effort budgétaire se concentre sur le programme 193, avec + 155 millions d’euros dans le PLF, qui vont servir notamment à payer la dette de l’Etat sur le programme ESA. Les augmentations pour les autres domaines scientifiques semblent assez dérisoires, voire illusoires : pour le CNRS par exemple, on nous indique que la hausse du budget est de 20 millions d’euros. Mais le PLF chiffre l’augmentation de masse salariale à 27 M € ! On constate d’ailleurs que l’annonce « pas de perte d’emploi, remplacement de tous les départs à la retraite » est fausse pour certains établissements, dans la mesure où les départs hors retraites ne sont pas tous compensés : il est ainsi prévu de supprimer 100 postes sur 5 ans au CNES. Sans compter le fait que nombre d’EPST et d’EPIC ont déjà perdu des postes au cours des dernières années, et que ce budget ne permet pas de rattrapage en la matière.
Bref, le CNESER souligne que le budget de la recherche reste bien en-deçà des besoins et des enjeux et qu’il est urgent d’augmenter l’effort en la matière !