CAPN des CPE du 7 mars 2018 : Déclaration préalable des élu·es du Sgen-CFDT.
Déclaration liminaire des élu·es CAPN du Sgen-CFDT
Nous tenons tout d’abord à remercier l’ensemble des personnels du Ministère pour le travail accompli sur le mouvement interacadémique 2018. Les documents initiaux et les différentiels qui nous ont été transmis témoignent comme les années précédentes de la compétence et du dévouement des services concernés.
Ce mouvement est marqué par quelques inflexions décidées à l’automne.
Le Sgen-CFDT se félicite ainsi de certains changements apportés cette année aux règles du mouvement. Nous pensons en particulier à l’alignement des bonifications pour autorité parentale conjointe sur celles liées au rapprochement de conjoint.
Le dialogue social doit pouvoir se mener dans un temps plus long que les quelques semaines précédant la publication de la note de service annuelle…
Au-delà de ce changement important, nous souhaitons qu’un dialogue social approfondi permette de construire d’autres évolutions dans l’intérêt des personnels et du système éducatif. Ce dialogue social doit pouvoir se mener dans un temps plus long que les quelques semaines précédant la publication de la note de service annuelle. Il doit pouvoir s’appuyer aussi sur des simulations afin d’envisager sereinement d’autres évolutions du barème, en assurant une visibilité aux candidats à mutation qui sont contraints de renouveler leur demande année après année avant de pouvoir espérer obtenir l’un de leurs vœux. En effet, si personne n’est propriétaire de son barème, chacun a besoin de visibilité et de ne pas avoir le sentiment que les probabilités de muter s’éloignent à chaque changement de règle. Humaniser davantage la gestion des personnels de l’Éducation Nationale, c’est aussi se poser la question de l’anticipation et de l’accompagnement de ces modifications de règles.
Construire une gestion plus humaine des personnels, c’est aussi permettre aux instances paritaires de mouvement d’avoir un réel débat sur les capacités d’accueil des académies. Celles-ci doivent pouvoir être envisagées en séance si cela permet d’éviter des situations RH difficiles dans les mois qui viennent. Il serait judicieux de chercher par le dialogue social les moyens de redonner espoir à certains de nos collègues qui, de fait, n’accèdent pas au droit à mutation.
Depuis le début de la nouvelle mandature, nous constatons que la plupart des décisions concernant les agents publics sont négatives…
Sur d’autres sujets, nos collègues ont du mal à croire à la volonté du gouvernement d’avoir une gestion plus humaine des agents publics. Alors que le ministre évoque la nécessité de revaloriser les enseignants, il semble parfois prêt à se contenter de reconnaissance symbolique. En réalité, depuis le début de la nouvelle mandature, nous constatons surtout que la plupart des décisions concernant les agents publics sont négatives, sans compter les propos relevant de la provocation d’un ministre transformant l’indemnité de départ volontaire en plan de départ volontaire :
- gel du point d’indice,
- rétablissement du jour de carence,
- report des mesures 2018 de PPCR,
- refus pour le moment de tenir le rendez-vous salarial à une date utile c’est-à-dire au printemps,
- diminution des recrutements de personnels du second degré, et suppression de postes dans les académies, sur fond de suppressions de postes dans les fonctions publiques,
- tentation de recourir plus largement à l’emploi non titulaire.
Pour donner confiance aux agents publics, pour attirer dans la fonction publique, et l’Éducation nationale a cruellement besoin d’attirer de nouveaux personnels, notamment enseignants, c’est une tout autre politique qu’il faudrait mener.
La CFDT tout entière le rappelle constamment et continuera de le faire tout au long du mois de mars pour infléchir fortement les décisions gouvernementales qui feront suite aux travaux d’un comité action publique 2022. Nous ne laisserons pas le gouvernement contourner le dialogue social ni dégrader les services publics et l’image de celles et ceux qui y travaillent au service de la population.
Comment rendre Mayotte attractif, malgré les conditions professionnelles et des conditions de vie difficiles ?
Concernant le mouvement de Mayotte, comme chaque année, des postes restent vacants après le mouvement. Comment rendre Mayotte attractif, malgré les conditions professionnelles et des conditions de vie difficiles ? Il devient urgent de trouver des évolutions.
Depuis 2015, le Sgen-CFDT réclame la fin du particularisme CPE à Mayotte au niveau de la gestion des carrières individuelles des personnels. Alors que toutes les catégories (enseignants, Psy-En…) sont gérées localement en CAPA dans cette académie, seule celle des CPE se fait au niveau national en 29ème base. Vos services semblaient plutôt favorables à cette proposition de bon sens, où en sommes nous sur l’avancement de ce dossier ? Nous espérons que les élections 2018 se feront sous le signe de l’autonomie et que nos collègues CPE de Mayotte pourront s’organiser sur leur territoire.
8 académies ont une barre d’entrée supérieure à 600 points, dont 4 à plus de 1000 points
Comme d’habitude, nombre de stagiaires se voient affectés dans 3 académies dans le cadre d’une extension. Cette année, nous avons des collègues ayant demandé Créteil qui obtiennent en extension Amiens (16 entrants en extension cette année). 35 % des entrants de cette académie le sont par extension (contre 17 % pour Créteil et 11 % pour Versailles. Dès lors, nous pensons qu’il faudrait renforcer l’accompagnement professionnel à la fois dans les ESPE en préparant la probable mobilité géographique, et dans les premières années de carrière avec un accompagnement professionnel spécifique à l’entrée dans le métier et à la prise de fonctions. Sans préparation, ces entrants sont fragilisés par cet éloignement subi.
En effet, les mouvements inter et intra sont liés. Concernant les postes vacants à l’issue de l’intra, les collègues ne comprennent pas de ne pas entrer au mouvement inter dans des académies qui recrutent ensuite des contractuels pour pourvoir ces postes demeurés vacants. C’est pourquoi nous insistons sur la nécessité d’un travail sur le calibrage dans le cadre du dialogue social. Cette année, 8 académies ont une barre d’entrée supérieure à 600 points, dont 4 à plus de 1000 points. Et que dire de la Corse, département pour lequel il n’y a qu’une entrée cette année ?
Enfin, nous devons avoir une attention particulière au contexte difficile en Guyane où les manques en personnels éducatifs de vie scolaire mettent aussi bien les agents que les usagers en situation de tension.