Un aperçu du métier d'enseignant d'EPS, souvent mal connu, et des revendications du Sgen CFDT pour l'EPS...
Une EPS à qui l’on demande beaucoup…
Au sein de l’École, l’EPS tente de répondre à de nombreux défis. Elle a une finalité, consignée par les programmes : « tout au long de la scolarité, l’éducation physique et sportive à pour finalité de former un citoyen lucide, autonome, physiquement et socialement éduqué, dans le souci du vivre ensemble ».
Toutefois la réalité n’est pas si simple et bon nombre d’enseignant·es d’EPS pourront attester du fait qu’il ne suffit pas de proposer un sport collectif aux élèves pour les sociabiliser, bien au contraire.
…dont l’objet est source d’ambiguïté
Tout comme les autres disciplines scolaires, l’EPS transmet des savoirs. Mais si les professeurs de maths enseignent les maths, ceux de français le français, les enseignant·es d’EPS n’enseignent pas le sport. Autrement dit: ils ne sont pas des « profs de sport » ! D’ailleurs dans les programmes, les enseignant·es ne s’appuient pas sur des sports mais sur des APSA (activités physiques sportives et artistiques).
Cependant, soyons honnêtes, ces APSA restent fortement marquées par l’empreinte culturelle des sports fédéraux qu’elles véhiculent, tant pour les élèves que pour les profs eux-mêmes…
Le Sgen-CFDT pointe du doigt cette ambiguïté. On ne peut demander à l’EPS d’être à la fois une passerelle vers le sport de haut niveau, de favoriser les effets d’une pratique sportive tout au long de la vie, de lutter contre les discriminations et les inégalités.
Il est donc important de définir clairement le rôle de l’EPS en tant que discipline scolaire.
Nous avons ainsi des choix à opérer… et contrairement à notre Ministre, nous ne pensons pas que la compétition puisse être un des enjeux de l’école, comme c’est celui du sport fédéral… « Quand il s’agit de sport, le mot n’est plus tabou ; il y a des compétitions, des évaluations, et tout le monde comprend que l’on mette la barre haut, à commencer par les enfants. Il n’y a pas de raison de ne pas faire de même pour les enjeux scolaires, dès lors que l’on n’entre pas dans des caricatures qui n’ont jamais correspondu à mes idées ».
Au contraire, dans nos choix pédagogiques, l’organisation compétitive des relations humaines entre élèves peut être évitée (ce qui n’a rien à voir avec l’évaluation, rappelons-le). Il s’agit dans un premier temps de ne pas surenchérir dans la gloire de la victoire, et l’humiliation de la défaite… dans la hiérarchisation des productions… voire la hiérarchisation des élèves…
Et si les pratiques dites coopératives peuvent, sans doute, être plus à même d’éviter ces registres de comparaisons, tri, hiérarchisation… il ne faut pas réduire la compétition aux seules pratiques dites d’opposition. On peut très bien classer des productions artistiques… Être encouragé à coopérer pour mieux battre une autre équipe, etc.
C’est bien tout ce travail de réflexion autour des pratiques corporelles qui définit notre discipline scolaire.
«Notre syndicat saura démontrer que le cœur du métier c’est la pédagogie et non le sport». Michel Lafargue (Le corps enchainé, blog EPS du Sgen CFDT, 40 ans de pratiques syndicales 1976-2016)
La recherche d’une véritable éducation corporelle et de l’émancipation de l’individu.
Depuis 40 ans le Sgen-CFDT milite pour une véritable éducation corporelle à l’école.
L’EPS en tant que discipline scolaire doit être juste, et s’adresser à tous les élèves, indépendamment de leurs performances et aptitudes physiques. Elle doit permettre l’accès à une pratique corporelle pour bien grandir et vivre. Pour cela elle propose aux élèves l’ouverture aux différents aspects d’une activité physique.
Elle doit créer les conditions de la réussite de chacun par la tolérance envers et au delà des performances sportives et des aptitudes physique de chacun.
Ces revendications sont celles que nous portons pour ces élections professionnelles.
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