Moins de 48 heures avant la reprise, des consignes pour l’EPS arrivaient enfin… L’ensemble des enseignants d’EPS étant resté jusqu’ici dans le flou total sur le protocole sanitaire et la faisabilité de leur enseignement. Quelles sont les nouvelles règles ?
Pour rappel :
- L’EPS est la seule discipline où les enfants peuvent se mouvoir, se rencontrer, se réengager dans des apprentissages moteurs. C’est précieux !
- L’EPS, depuis le déconfinement, est la seule discipline qui se pratique sans masque pendant l’activité physique.
- Comme dans toutes les disciplines, les enseignants d’EPS portent un masque. Son efficacité a été largement questionnée… En effet les masques en tissu proposés, au-delà des autres soucis de confection, ne protégeraient pas suffisamment les personnes, si une seule d’entre elles porte le masque. La voix est en outre très difficile à porter, à travers ces masques, en extérieur et/ou dans les gymnases.
- L’enseignement de l’EPS se fait en grande majorité dans des installations municipales, qui pour la plupart ont annoncé leur fermeture ce jeudi.
- L’EPS au-delà des installations nécessite l’accès à des vestiaires, qui, pour la plupart sont déjà fermés depuis quelques mois, ce qui déjà, a posé des soucis d’hygiène.
Tous ces éléments sont connus depuis mars dernier. Cela aurait du permettre d’anticiper les modalités de pratique… Le Sgen-CFDT avait par ailleurs demandé un report de cette rentrée pour permettre d’accueillir au mieux les élèves.
Or, si l’on se réfère au protocole « général », aucun mot n’était prononcé sur l’EPS…
Le protocole spécifique arrive ce 31 au soir
Le protocole rappelle la nécessité de l’EPS
« La pratique physique est une nécessité dans le respect de règles sanitaires renforcées » et pose « l’EPS, comme facteur d’épanouissement et d’esprit d’équipe ».
Ces deux premiers points affirment un choix fort de maintien de notre discipline, et de l’importance faîte à l’activité physique et aux apprentissages moteurs.
Le texte lève aussi un point fondamental : l’accès aux installations.
« Les élèves pourront en effet continuer à utiliser les équipements sportifs extérieurs ainsi que les équipements sportifs couverts (gymnases), incluant les piscines ».
Ce point était important à poser pour ne pas rendre de fait impossible toutes les autres propositions… Il s’agit alors de contacter rapidement les collectivités pour ajuster la mise en œuvre de cette mise à disposition, en collaboration avec les agents etc.
Ensuite, les éléments détaillés traduisent, en fait, une application plus « stricte » des recommandations précédentes.
Le strict respect de la distanciation physique…
« Le port du masque n’étant pas possible lors d’une activité physique, le strict respect de la distanciation physique doit alors être assuré. Les avis du Haut conseil de la santé publique prévoient une distanciation d’au moins deux mètres en cas d’activité sportive, règle que la pratique de certains sports ne permet pas ».
« Les élèves qui ne sont pas momentanément en activité physique (juges, observateurs, etc.) doivent porter leur masque et respecter, dans la mesure du possible, la distance d’un mètre, définie pour les personnes en position statique« .
Pour le Sgen-CFDT, nous entendons cette recommandation, mais dans des groupes à effectifs importants, ou dans des espaces de pratique restreints, il sera de fait, très difficile, voire impossible de garder ces distances de 2m. C’est d’ailleurs sans doute pour cela que ce point n’a pu être que peu ou pas respecté jusqu’ici. La possibilité de diviser le groupe en deux devrait être envisagée en équipe, et soumise aux échanges avec la direction. Mettons en avant les besoins des élèves.
Limitation du brassage entre groupes d’élèves.
Cette fois-ci, on ne brasse « vraiment » plus.
« La limitation du brassage entre groupes d’élèves étant renforcée, les rencontres entre établissements ou entre différents groupes d’élèves sont à proscrire. Les déplacements d’élèves doivent être limités au strict nécessaire ; ils doivent être organisés et encadrés, de manière à limiter les croisements, et respecter les distances physiques ».
Et pour l’AS…
« Les activités de l’association sportive, des sections sportives scolaires et des sections d’excellence sportive sont organisées sous réserve qu’elles concernent des élèves relevant d’un même groupe tel que défini à l’école ou dans l’établissement (classe, groupe de classes ou niveau) et ne se traduisent pas par le brassage de plusieurs groupes d’élèves. Comme indiqué plus haut, les rencontres entre établissements ou entre différents groupes d’élèves sont à proscrire« .
Ces formulations laissent penser que les regroupements choisis par exemple pour les récréations (6è avec les 5ème par exemple) puissent être reconduits à l’AS…
Une réorganisation et des demandes à formuler.
- Au regard de ces points, il s’agit pour chaque équipe d’avoir un temps en ce début de période, d’échange avec la direction et les collectivités pour se réorganiser.
- Les consignes sur les vestiaires et l’utilisation du petit matériel restant identiques. Il convient là aussi de rendre applicable dans les faits les mesures sanitaires préconisées, tout en permettant un accès réel aux vestiaires.
« Si le recours aux vestiaires est inévitable, et à défaut de vestiaires individuels, il convient alors de respecter, en tout état de cause la réglementation ou le protocole sanitaire applicable ».
Les masques
Il nous semblerait important, si l’usage des masques est établi comme nécessaire à plusieurs moments de la séance, de réellement penser les modalités de « rangement » de ces masques qui seront souvent manipulés, et de communiquer avec les familles sur l’importance d’apporter a minima deux masques les jours d’EPS.
Concernant le masque pour les enseignants, le Sgen-CFDT continue de revendiquer la distribution de masque chirurgicaux, notamment pour les enseignants d’EPS qui sont au contact d’élèves sans masque.
Pour les examens, « pas de préoccupation certificative à court terme ».…
« L’évaluation certificative au baccalauréat prévoit la possibilité exceptionnelle de proposer deux activités « en cas d’impossibilité de proposer l’une des trois activités ». La période d’état d’urgence sanitaire et de confinement a un caractère exceptionnel : la possibilité doit être laissée de poursuivre l’EPS sans préoccupation certificative à court terme. Cette possibilité doit aussi être offerte pour les examens de la voie professionnelle. »
Les annonces tardives, et la journée de lundi déjà bien chargée, ne vont pas faciliter la réflexion des équipes. Il nous semblerait important de prendre la semaine au moins pour mettre ces mesures à l’épreuve de la réalité, avant de faire un vrai point de ce qui est souhaitable et possible.