L'orientation et l'information des jeunes issus de l’Éducation Nationale (3è de collège) est un enjeu majeur pour l'enseignement agricole qui peine à recruter et à faire connaitre son offre de formation. Depuis 3 ans, une coopération est engagée avec l’Éducation Nationale sur ce sujet stratégique.
Orientation, depuis 2018, la DGER est passée à l’offensive.
Depuis 2018, la DGER (direction générale de l’enseignement et de la recherche au ministère de l’agriculture) a engagé un travail visant à assurer une meilleure information sur les possibilités offertes aux jeunes par l’enseignement agricole durant les différents temps consacrés à l’information et à l’orientation des élèves.
La DGER avec la DGESCO (direction générale de l’enseignement scolaire de l’Éducation Nationale) a ouvert un dialogue afin de mieux faire connaitre l’offre de formation de l’enseignement agricole aux jeunes de collèges et de lycées issus à l’Éducation Nationale. La signature le 27 février 2018, d’une convention entre les 2 ministères sur la place de l’enseignement agricole au sein du service public d’éducation et de formation a permis de mettre en œuvre :
- une politique de communication active « l’aventure du vivant » (site, réseaux sociaux et camion de l’aventure du vivant),
- une concertation régulière entre la DGER et la DGESCO avec formalisation d’instructions cosignées,
- la formalisation des conventions en région entre les DRAAF/DAAF et les Rectorats,
- une harmonisation des modalités d’identification des établissements entre les 2 dispositifs de formation,
- la signature de conventions multi partenariales entre l’État, les collectivités, les Rectorats et les DRAAF/DAAF,
- la prise en compte dans les organisations administratives du niveau national (DGER) et du niveau régional (DRAAF/DAAF) de la mission orientation par des agents dédiés.
L’enseignement agricole souffre encore d’un déficit d’image et d’un manque de connaissance des métiers auxquels ils préparent.
Pour le Sgen-CFDT, le travail qui a été réalisé est une première étape. L’enseignement agricole est considéré comme étant désormais un « partenaire » de l’Éducation Nationale (EN) et non un « concurrent ». Sur le terrain, l’expérience de ces dernières années indique que les bonnes intentions actées au niveau de l’administration centrale ne « percolent pas toujours ». L’enseignement agricole souffre encore d’un déficit d’image. Trop souvent, des élèves des collèges sont mal informés ou détournés des parcours de formation offerts par l’enseignement agricole. Ce constat est partagé par la DGER qui a réagi.
Mieux orienter les jeunes vers l’enseignement agricole, acte 2.
Pour 2021, 3 axes de travail avec l’Éducation Nationale sont renforcés.
- Sur l’accompagnement à l’orientation et l’affectation des élèves : amélioration et développement des modalités de travail entre les Rectorats et les DRAAF. Des temps d’information des professeures et professeurs principaux de collège et de lycée seront organisés autour des filières de formation de l’enseignement agricole.
- Projet de développement de « Campus des métiers et des qualifications » dans la filière agricole en développant les synergies et les complémentarités avec l’EN pour faire émerger de nouveaux projets. L’idée est de proposer de nouveaux projets de campus des métiers et des qualifications centrés sur les enjeux de transition écologique et solidaire dans les filières concernées (agriculture, agro-alimentaire, forêt et bois, agro-carburant…),
- Sur la place de l’enseignement agricole dans les bassins d’éducation et formation et relations avec les directions des services départementaux de l’Éducation Nationale (DSDEN) : associer les actrice et les acteurs de l’enseignement agricole sur l’ensemble du dispositif éducatif.
- Au niveau du département, consolidation des liens entre le directeur.trice académique des services de l’éducation nationale (DASEN), l’inspecteur.trice de l’éducation nationale en charge de l’information et de l’orientation (IEN-IO) et les chef.fes d’établissement de l’enseignement agricole de chaque département par des relations de travail régulières notamment dans le domaine de l’orientation.
Pour le Sgen-CFDT, ces axes sont pertinents. Localement, ces actions sont souvent déjà mises en œuvre. Pour suivre ces actions et participer au niveau départemental aux réunions de concertation, il faut créer un poste en DRAAF-Srfd. Les seules bonnes intentions ne suffisent pas. Il faut plus de moyens humains car l’enjeu du recrutement est primordial pour la survie de l’enseignement agricole et les SRFD manquent d’effectifs.
Autres pistes évoquées au CNEA pour doper l’orientation.
Un chargé de mission (Marc CHILE) a conduit une série d’interviews (directeurs.trices, inspecteurs .trices, etc) afin d’identifier de nouvelles initiatives pouvant être mises en œuvre autour de cet objet.
- Développer les conventions et les modalités de travail entre les DRAAF et les Rectorats en associant pleinement les agents DRAAF aux procédures d’orientation et d’affectation.
- Développer un plan de formation des équipes de direction et des enseignant.es en lien avec l’Inspection de l’Enseignement Agricole permettant de mieux connaitre les procédures d’orientation et le rôle des différentes instances.
- Resserrer les liens entre la mission communication « L’aventure du vivant » et la mission orientation et notamment par un suivi en concertation de l’action « l’aventure du vivant » en relais avec les chef.fes d’établissement et les autorités académiques,
- dans les bassins de formation, les établissements d’enseignement agricole doivent être associés aux différentes réunions et modalités de travail de bassin organisées par les DASEN et l’IEN-IO.
Pour le Sgen-CFDT, il ne faut pas oublier les élèves à besoins particuliers dans ce dispositif toujours en construction. Il faut des moyens pour que leur orientation, leur suivi, soit une réussite. La formation des équipes est une nécessité, la création d’un pôle de compétences partagé dans les EPL dans le domaine de l’orientation sera un élément positif contribuant à renforcer la professionnalisation de ces acteurs.
Pour le Sgen-CFDT, les efforts doivent se concentrer sur l’information sur – l’accueil dès la classe de 4é – la diversité des métiers préparés (filières production, transformation et commercialisation) – l’important éventail des BTS proposés qui de plus ont un excellent taux d’insertion ou de poursuite d’étude. Pour accrocher l’attention des jeunes, la mise en avant des métiers est plus porteuse que celle des formations.