Beaucoup d’enseignants qui surfent sur Twitter connaissent le pseudo : Parcamatt. Derrière ce nom se cache, en réel, Matthieu Parcaroli, enseignant, directeur d’école en Lorraine et militant du Sgen-CFDT. L’une des autres passions de Matthieu est l’écriture.
Après plusieurs livres pour enfants, Matthieu Parcaroli vient de publier son premier roman : Le cri des corbeaux aux Éditions du Masque, un thriller qui se déroule dans une villa à la montagne. Le Sgen-CFDT a voulu en savoir plus sur l’auteur, son parcours, ses envies. Alors, avant de vous ruer sur son roman, faisons connaissance avec Matthieu…
Peux-tu nous dire quel est ton parcours professionnel, personnel et en quoi il t’a aidé à l’écriture de ton livre ?
J’ai passé une licence pluridisciplinaire en 2001 après avoir obtenu un DEUG de maths. Je devais me « prendre » une année sabbatique pour réfléchir à la voie professionnelle que j’emprunterai et surtout pour prendre du temps pour écrire. C’était sans compter l’amour : j’ai rencontré celle qui est devenue ma femme en août de cette année-là. Elle devait préparer le concours de professeurs des écoles en candidate libre et pour la séduire, j’ai dit que j’allais l’aider. Elle a fini sur la liste principale en 2002 et moi liste complémentaire.
J’ai donc eu ma première classe en septembre 2002 et mis l’écriture de côté en me consacrant à la plus belle histoire de ma vie. Je me suis marié, j’ai eu deux filles, un chien, construit une maison. J’ai été quelques années remplaçant puis je me suis posé en 2009 dans l’école dont je suis devenu le Directeur en septembre 2010. En 2013, je tombe sur un message sur Facebook : un concours est organisé et Maxime Chattam en est le parrain. Ce fut l’occasion rêvée de me remettre au clavier. Je n’ai pas gagné mais l’histoire que vous découvrirez le 20 mars est inspirée de la nouvelle écrite à l’époque.
Tu es directeur d’école, enseignant du premier degré, que t’apportent ces métiers plus particulièrement dans ton écriture ?
Je pense que la rigueur est la première chose que m’apportent mes deux métiers d’enseignant et de Directeur ainsi qu’une aptitude à être organisé. C’est important lorsqu’on se lance dans un projet long comme l’écriture d’un roman.
Penses-tu que ton livre peut être utilisé au sein d’une école, d’un collège, d’un lycée ? Si oui, comment l’utiliserais-tu en bon pédagogue que tu es ?
J’ai publié en avril 2018 « Mamie » un album de littérature de jeunesse aux éditions Rêve d’enfant – illustré par Anne-Laure Charlery. Il aborde le thème du deuil et il permet d’ouvrir un dialogue avec un enfant qui pourrait être confronté à cette situation. Mais mon roman à paraitre aux éditions Lattès/Le Masque n’est pas un roman pour les enfants, loin de là. Il est toutefois possible de le découvrir à partir du lycée mais je ne suis pas assez spécialisé pour savoir comment il pourrait être utilisé : y a-t-il des professeurs de lettres dans la salle ?
« Le Cri des corbeaux », ton premier roman est sorti le 20 mars. Peux-tu nous en dire plus ? Sur l’Histoire ?
Après avoir participé à un concours en ligne, Julie et Théo ont gagné un week-end pour deux dans une magnifique villa à la montagne. Ils déchantent très vite lorsqu’ils voient arriver un autre couple, eux aussi vainqueurs du concours. Comble de malchance il est impossible pour eux de joindre les organisateurs du jeu car il n’y a pas de réseau. Le séjour bascule véritablement dans le cauchemar lorsqu’ils se rendent compte être enfermés dans une immense propriété et que l’un d’entre eux disparait…
Pourquoi avoir choisi la voie du roman à suspense ?
J’ai toujours aimé les séries à suspense : quand j’étais petit j’étais fan de Navarro et de Julie Lescaut. Plus sérieusement, j’ai eu une révélation en lisant « Les rivières pourpres » de Jean-Christophe Grangé et « L’âme du mal » de Maxime Chattam. J’ai adoré aussi des films comme « Le silence des agneaux » ou encore « Prisoners ».
Mais je n’ai pas choisi la voie du roman à suspense, c’est plutôt elle qui m’a choisi. J’ai écrit 4 romans que j’avais envoyé à différents éditeurs et c’est l’éditrice du Masque qui m’a rappelé pour me proposer un contrat. J’ai à mon actif un autre thriller, un roman sur les réfugiés et un autre plus feel-good. J’écris ce que j’ai envie d’écrire. J’ai même publié en 2015/2016 un roman feuilleton sur la plateforme d’écriture Wattpad qui se passait dans une école.
D’autres projets en cours ?
Je profite de l’ambiance particulière qui précède la sortie de mon roman et je prends des notes pour un prochain roman qui sera lui aussi un thriller. Il doit encore un peu maturer dans ma tête mais il va être bientôt temps de rentrer dans la phase d’écriture. Je suis pressé de faire la connaissance de mes nouveaux personnages. En parallèle, je vais chercher un éditeur pour les deux contes de Noël que j’ai écrits.
Tu as dit avoir une admiration pour Guillaume Musso, le leader français dans ce type de roman actuellement ? Qu’est-ce qui te plaît chez lui ?
Je n’ai pas toujours été fan de Guillaume Musso jusqu’au jour où je me suis laissé tenter en empruntant un de ses romans dans la bibliothèque de ma mère. J’ai rattrapé mon retard depuis. Musso a cette capacité de nous faire entrer dans ses histoires sans en faire trop. Il y a juste le nécessaire pour être embarqué dans le roman. J’ai aussi une affection particulière pour lui depuis que j’ai eu la chance de partager une interview virtuelle. Il a pu me donner quelques conseils à travers l’écran et j’espère bien pouvoir le rencontrer un jour « dans la vraie vie ».