Le Sgen-CFDT participe à un groupe de travail sur le choix des parcours genrés et la réforme du lycée, à l’issue des constats de rentrée sur les choix des enseignements de spécialité en LEGT. Les propositions du Sgen-CFDT et de la Fep-CFDT.
Quand, en 2017, l’Égalité entre les femmes et les hommes a été déclarée grande cause nationale par le président de la République, l’éducation était considérée comme le premier levier pour mener le combat culturel de l’égalité et changer les choses en profondeur. Le Sgen-CFDT partagent les objectifs annoncés. Le sexisme, les stéréotypes de genre et toutes les discriminations dont celles liées à l’identité de genre sont contraires à nos valeurs.
Il était alors question de déployer un effort particulier pour la formation initiale et continue des agents de l’État.
Les propositions du Sgen-CFDT et de la Fep-CFDT :
Agissons pour des parcours non-genrés à toutes les échelles du système éducatif
Les programmes doivent être aménagés pour faire une place égale aux femmes et aux hommes, et les manuels scolaires repensés. Une commission pourrait être créée pour agir sur cela notamment avec un regard global et transdisciplinaire. De même les métiers devront être présentés dans un spectre le plus mixte possible. Une politique volontaire de « dégenrage » des espaces scolaires doit venir en support à cela afin de mettre en cohérence la volonté de non différenciation garçons-filles, différenciation qui mène trop souvent à donner davantage de place aux garçons qu’aux filles et à inscrire par-là les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge dans les consciences.
La lutte contre les stéréotypes de genre passe par la déconstruction de ceux-ci, notamment par des dispositifs permettant aux élèves de travailler sur leurs représentations.
A ce jour, les mesures efficaces pour réduire les inégalités sexuées d’orientation et assurer une plus grande mixité dans les différentes voies et filières de formation, restent mal connues des personnels qui accompagnent les élèves. Il faudrait les rendre plus visibles.
Améliorons le pilotage académique des politiques d’égalité filles-garçons
Par ailleurs, dans chaque académie un·e chargé·e de mission égalité filles-garçons doit veiller à la mise en œuvre la Convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons , les femmes et les hommes. Force est de constater que les mesures inscrites dans cette convention peinent à se développer.
Les plateformes académiques doivent mettre davantage en avant les pôles qui incluent les chargé.e.s de mission égalité et les différentes actions menées sur leur territoire.
Sensibilisons et formons tous les personnels pour éviter les parcours genrés
Il est aussi nécessaire qu’un réel plan de formation de l’ensemble de la communauté éducative à la déconstruction des préjugés et à la prévention du harcèlement et des violences sexistes et sexuelles soit mis en place. A ce jour, les actions de formation relatives à l’éducation à l’égalité et à la question des stéréotypes sont très insuffisantes voire inexistantes. Elles touchent trop souvent des personnels déjà convaincus de l’importance de ces enjeux.
Formations académiques, formations de proximité, disciplinaires, interdisciplinaires, intercatégorielles (professeurs principaux, conseiller principal d’éducation, psychologue de l’Éducation Nationale) doivent être organisées pour que l’égalité entre les filles et les garçons s’intègre dans les enseignements et dans le conseil aux choix d’orientation, en faisant la promotion de la mixité des filières et des métiers.
Affirmons et reconnaissons le rôle du « référent Egalité »
En 2018, le comité interministériel du 8 mars définissait des mesures clés pour transmettre et diffuser la culture de l’égalité avec l’installation d’un « référent Égalité » dans chaque établissement scolaire.
Même si certaines académies ont créé un réseau des référent.e.s égalité qu’elles forment (exemple : Normandie), ce n’est pas encore le cas partout. Et quand un.e référent.e est bien désigné.e, il ou elle dispose de peu de moyens. Améliorer la reconnaissance des personnels qui acceptent ces misions et leur permettre réellement de contribuer à impulser et coordonner une politique d’éducation à l’égalité élaborée collectivement dans l’établissement devrait être une priorité. Il est temps par exemple d’utiliser réellement les indemnités de missions spécifiques (IMP) pour dégager du temps de service ou rémunérer en plus ces missions. Cela nécessite d’abonder cette enveloppe et de trouver d’autres formes de reconnaissances pour toutes catégorie de personnels qui s’y impliquent.
Accompagnons et suivons les parcours des élèves en équipe pluriprofessionnelle
Nos organisations portent depuis longtemps l’idée qu’il faut mieux accompagner les élèves de façon individuelle et collective :
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un accompagnement individuel (personnalisé) par des dispositifs qui permettent d’écouter, de remédier aux hésitations des élèves, de les rassurer face à leurs inquiétudes devant la complexité des orientations. Des dispositifs pour les aider face à des choix qui notamment en lycée deviennent plus importants et plus complexes qu’avant.
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un accompagnement permettant aussi un sentiment d’appartenance à un collectif, à un groupe d’élèves, qui pourrait fonctionner sur plusieurs années, de façon multi-âge.
Ces missions d’accompagnement, souvent annoncées comme prioritaire, ne sont en réalité ni organisées, ni valorisées.
Il est urgent de réfléchir à cette reconnaissance, à la fois pour les enseignants et pour les personnels non enseignants. Ce qui implique notamment une revalorisation de l’ISOE part modulable du cycle terminal et un abondement des lycées en parts modulables supplémentaires permettant de construire des dispositifs adaptés aux besoins de leurs publics (professeurs référents).
Pour le Sgen-CFDT et la Fep-CFDT, il faut reconnaître et valoriser ce qui existe déjà et amplifier la dynamique car l’École républicaine doit contribuer à la lutte contre les stéréotypes, inégalités, discriminations, harcèlements et violences sexistes et sexuelles qui demeurent.