Le Sgen-CFDT, par la négociation, a obtenu du gouvernement le déblocage de 25 millions d'euros pour la rentrée 2018. Ces moyens supplémentaires sont à répartir entre les universités. Sur ces 25 millions, 6 millions serviront à reconnaitre le travail supplémentaire des agents.
Répartition des moyens pour la rentrée 2018 :
Au total 25 M€ doivent être répartis entre les établissements pour mettre en œuvre la réforme de l’accès au premier cycle. Le recteur est chargé de répartir ces moyens sur son territoire à partir d’une enveloppe qu’il a reçue. Cette enveloppe dépend directement des flux étudiants prévus (grâce à des projections) sur les universités de l’académie. Ces prévisions feront l’objet d’actualisations pendant toute la campagne d’affectation. Le Sgen-CFDT a demandé que cette répartition soit transparente. Elle doit faire l’objet d’un bilan au Conseil Académique de l’Éducation Nationale.
Les moyens sont répartis en 3 blocs principaux :
– 12 M€ pour la prise en charge des surcoûts d’enseignement : c’est cette enveloppe qui doit servir à financer les augmentations de capacité d’accueil. Elle se divise en 2 blocs : un pour créer des emplois, l’autre pour payer des heures complémentaires.
– 7 M€ sur appels à projets pour de l’investissement : c’est sur cette enveloppe que seront financées les dépenses liés aux investissements nécessaires pour la création des dispositifs d’accompagnement des étudiants.
– 6 M€ pour financer les dépenses supplémentaires concernant la gestion des dossiers, la création de postes de directeurs d’études… toutes les mesures qui permettront de reconnaître le travail et les missions supplémentaires liées à la réforme.
Partout, le Sgen-CFDT demande que la plus grande transparence soit faite quant à l’utilisation de ces moyens. Le Sgen-CFDT demande aussi que TOUS les personnels soient associés à l’usage de ces moyens. Cela relève des instances démocratiques tant à l’échelle du territoire qu’à celui de l’établissement : CAEN, CTA, CTE, CFVU, CA…
Le Sgen-CFDT appelle ses syndicats, ses militants, ses adhérents et TOUS les personnels à se mobiliser en employant les outils mis à leur disposition (voir ci-dessous), pour obtenir les moyens nécessaires, en assurer une juste répartition et en vérifier l’utilisation.
Des moyens indispensables pour financer la réforme
Dès l’annonce par la ministre Frédérique Vidal de l’ouverture de la concertation, le Sgen-CFDT a revendiqué les moyens tant financiers qu’humains : voir notre communiqué de presse du 24 octobre 2017, Une réforme qui ne pourra pas se faire sans moyens.
Tout au long de la concertation, le Sgen-CFDT a rappelé sans cesse sa revendication de moyens. Le Projet de Loi de Finance 2018 initial ne prévoyait pour l’ESRI ni postes, ni augmentation du budget. Par sa mobilisation avec toute la CFDT (voir le communiqué de presse commun Sgen et CFDT), le Sgen-CFDT a obtenu 15 millions d’euros. Mais pour le Sgen-CFDT, cela n’était pas suffisant. Les négociations se sont poursuivies. Un courrier a été envoyé à la ministre pour lui rappeler ses engagements. Le 22 décembre, la ministre a répondu favorablement aux demandes du Sgen-CFDT. Une enveloppe supplémentaire de 10 millions d’euros a été débloquée. L’effort sera donc au total de 25 millions d’euros pour la rentrée 2018, dont 6 millions pour la reconnaissance du travail supplémentaire demandé aux personnels. Comme l’a demandé le Sgen-CFDT, TOUS les personnels sont concernés : enseignants, enseignants-chercheurs, personnels des services de scolarité, de l’information, de l’orientation et de l’insertion professionnelles, des CROUS…
Cette enveloppe permettra également la création de 22000 capacités d’accueil supplémentaires.
Ces moyens sont-ils suffisants ?
Non ! Dans cet esprit, le Sgen-CFDT, la FAGE et l’UNSA ont déposé une motion au CNESER du 16 janvier 2018 : « les moyens matériels, humains et financiers ne sont pas suffisants… »
Pour le Sgen-CFDT, des décennies d’abandon des universités par l’État ne se rattrapent pas en un an ! L’ESR a été victime d’un sous investissement chronique – et ce, quel que soit le gouvernement – qui a placé les universités dans une situation financière très difficile. Plus grave, il n’a pas permis d’anticiper la hausse démographique pourtant prévisible. Ce sont les conditions de travail de TOUS les personnels qui se sont fortement dégradées.
C’est aussi la qualité de la prise en charge des étudiants qui en a pâti. Les plus touchés sont en particulier ceux qui sont les plus éloignés des compétences nécessaires pour réussir dans l’enseignement supérieur. La démocratisation de l’enseignement supérieur n’a pas pu être menée avec succès, malgré la volonté et l’engagement des personnels.
Le Sgen-CFDT revendique 1 milliard d’euros supplémentaires par an pour financer les missions de l’ESR (lire la déclaration du Sgen-CFDT au CNESER du 14 décembre 2017). Ce montant fait consensus et a été repris par l’actuel président de la République lors de sa campagne électorale. Le Sgen-CFDT lui demande donc de tenir sa parole, comme il aime à le rappeler sur d’autres sujets !
Nous sommes loin du milliard d’euros nécessaires pour l’ensemble de l’ESR. Cependant, le plan d’investissement de 950 millions d’euros sur 5 ans pour financer la réforme du premier cycle est un premier pas dont on peut se féliciter. Ce qui n’interdit pas de demander plus… et c’est bien évidemment ce que fait le Sgen-CFDT. Il appelle d’ailleurs tous ses militants et adhérents ainsi que tous les personnels à se mobiliser dans leur établissement en interpelant leur président d’université, mais aussi en interpelant les parlementaires de leur territoire. Pour cela, le Sgen-CFDT a produit de nombreux outils pour aider à la mobilisation locale.