Lors du Comité Technique Ministériel de l’Éducation Nationale du 19 décembre dernier, les mesures pour la rentrée 2019 ont été présentées aux représentants des personnels, qui ont émis, à nouveau, un avis tranché en défaveur de leur application purement comptable.
En effet, ce n’est plus un scoop, puisque le ministre a annoncé cette mesure depuis des mois : 400 postes de personnels administratifs sont supprimés pour la rentrée 2019.
Ce qui est désormais confirmé, c’est la répartition de ces suppressions : -44 emplois pour l’administration centrale et le SIEC (Service Interacadémique des Examens et Concours) et -356 emplois pour les académies (services académiques et EPLE), comme indiqué dans le tableau ci-dessous.
Dans un ministère reconnu comme étant sous-administré (comme l’a souligné déjà le projet de loi de finances 2018), avec des personnels qui sont à bout (comme l’a souligné notre enquête Parlons Travail), et une partie des fonctionnaires qu’il faudra remplacer sur les 10 années à venir (près de 50% des titulaires sont âgés de plus de 50 ans, comme l’a souligné le Bilan social 2016/17, page 54), les questions qui se posent sont :
A quel type d’administration le ministre souhaite-t-il aboutir ? Quel est le sens donné pour la gestion administrative ? Comment les missions seront-elles redéfinies pour être lisibles et compréhensibles ? Bref, comment cela peut-il fonctionner ?
Ces questions préoccupent les personnels, certes, qui voient leurs charges et conditions de travail modifiées et circonscrites à du traitement quantitatif de dossiers, mais doivent aussi interpeller les usagers de ce service public qu’est encore l’Éducation Nationale, à savoir les élèves et familles.
En effet, plus de missions de conseil, ni d’interlocuteurs directs pour les familles lors des inscriptions, pour les dérogations de carte scolaire, pour les dossiers de bourses, pour les accès à l’hébergement (internat et restauration), pour l’orientation (presque plus de CIO…), pour trouver un stage, pour accéder à l’enseignement supérieur, etc.
Depuis quelques années, toute procédure débute par un enregistrement en ligne sur une plate-forme de gestion « dépersonnalisée »… mais dont la lisibilité et l’accessibilité n’est pas évidente pour tout public.
Alors, dans ce contexte « nébuleux », comment un agent public peut-il se positionner ? Quels sens et motivation peut-il donner à son travail ? Quelles orientations peut-il donner à sa carrière, à son avenir professionnel, pour s’inscrire dans des missions en cours de redéfinition et mutation (notamment dans le cadre de la fusion des académies) ?
Le Sgen-CFDT a réaffirmé fermement ses positions :
- rappel de notre opposition à la suppression des postes ;
- dialogue avec les personnels quant aux suppressions, dans chaque administration et académie, cette mesure impliquant une transformation des missions et tâches dans les services ;
- mise en place urgente d’un dialogue social concernant les réorganisations territoriales, qui inquiètent fortement les personnels, pour définir les modalités d’accompagnement (formations, déplacements, indemnités…).
Vous trouverez l’essentiel des revendications du Sgen-CFDT, développées au cours des interventions en CTMEN, mais aussi lors des groupes de travail ministériels, dans nos articles ci-dessous, rubrique Ressources pour aller plus loin.
Les suppressions de postes, académie par académie
Académie | Mesures | Académie | Mesures | |
Aix-Marseille | -9 | Poitiers | -13 | |
Amiens | -17 | Reims | -17 | |
Besançon | -12 | Rennes | -14 | |
Bordeaux | -9 | Rouen | -18 | |
Caen | -13 | Strasbourg | -12 | |
Clermont-Fd | -16 | Toulouse | -13 | |
Corse | -2 | Versailles | -16 | |
Créteil | -11 | Guadeloupe | -4 | |
Dijon | -15 | Guyane | 0 | |
Grenoble | -11 | La Réunion | -4 | |
Lille | -38 | Martinique | -5 | |
Limoges | -8 | Mayotte | +13 | |
Lyon | -10 | Métropole + DOM | -356 | |
Montpellier | -3 | |||
Nancy-Metz | -29 | SIEC | -4 | |
Nantes | -14 | Adm. Centrale | -40 | |
Nice | -8 | |||
Orléans-Tours | -14 | TOTAL | -400 | |
Paris | -14 |