Le 1er juillet 2021, les élu.es CFDT du CNESERAAV ont présenté leur vision des enjeux de l'enseignement et de la recherche en exprimant leurs attentes face à la tutelle du ministère de l'Agriculture. Plus que jamais la CFDT se mobilise pour promouvoir les 11 écoles du sup agro et véto.
Pour un enseignement et une recherche forte
La CFDT a à cœur de promouvoir un système de formation et de recherche performant.
Les citoyennes et citoyens réclament un engagement fort de l’État et du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation en particulier.
Il porte sur la sécurité alimentaire, de protection de l’environnement, de pratiques agricoles plus écologiques, de lutte contre le changement climatique, de préservation de la biodiversité et des ressources naturelles, d’équilibre des territoires, d’alimentation-santé, de pratiques d’élevage plus éthiques et de « mieux vivre » pour n’en citer que quelques-uns. En résumé, un bien-être global dans les systèmes agricoles (« one welfare »).
Pour la CFDT, ce chantier ne peut se faire sans une recherche forte.
Sans la diffusion de nouvelles connaissances.
Sans un enseignement de qualité portant au plus haut les données scientifiques face aux discours alarmistes, dogmatiques ou sectaires infondés voir dangereux.
Il ne peut se faire sans liens forts avec les milieux professionnels dont la part dans la formation devra s’accroître pour une professionnalisation toujours accrue.
L’enseignement supérieur agronomique, agro-alimentaire, paysager, vétérinaire et de formation des enseignant.es est pleinement concerné par les transitions en cours.
L’état stratège doit investir dans le sup et la recherche
La fin étant posée, les moyens doivent suivre.
Une erreur consisterait à ne raisonner que sur les coûts ou la taille des écoles sans intégrer dans la réflexion les objectifs de court et long termes ci-dessus mentionnés ou sans faire le bilan des actions déjà mises en place.
La CFDT veillera à ce que les projets ne soient pas consacrés qu’à l’administration passive et la gestion de nos quotidiens mais aussi à l’établissement d’une vision proactive et prospective.
L’état stratège doit aussi occuper toute sa place en soutenant l’ESAAV (enseignement supérieur agronomique, agroalimentaire, vétérinaire, paysager et de formation des maitres).
Il doit travailler également sur l’organisation des territoires : à quand un débat sur l’organisation de l’ESAAV et ses moyens en 2030 ? Sur la place de l’élevage dans nos sociétés ? Quid de l’installation des vétérinaires en zones rurales ou autres « déserts » économiques et sociaux ? Et sur la place de l’élevage dans nos sociétés ? Etc….
Les dimensions fonctionnelles et humaines de nos écoles ne doivent pas être négligées. L’expérience des meilleurs établissements anglo-saxons et nord-européens enseigne une conscience claire des buts à atteindre. Le souci effectif d’associer les personnels à ces enjeux sont des prérequis si on souhaite rester dans la course mondiale.
La CFDT plaide pour l’organisation d’échanges approfondis autour des deux enjeux suivants.
Engager un débat sur les questions d’emploi et de moyens, et en particulier…
- accélérer la disparition des statuts précaires en déprécarisant une partie des agents contractuels assurant des missions pérennes. Il faut leur offrir une perspective de carrière, notamment en augmentant le nombre de places offertes aux concours. Il faut revisiter les dotations d’objectif et l’équilibre agents de l’État et agents contractuels sur budget.
- augmenter le recrutement des agents. Répondre au besoin croissant de cadres sur nos territoires français mais aussi dans le monde.
Examiner également les questions de gouvernance
Il faut faire évoluer significativement notre culture managériale : vers plus de dialogue, de respect, de loyauté des relations sociales, de collectifs inclusifs, de transparence…. Rien ne peut se faire sans une gouvernance ouverte et responsable qui est la première condition pour :
- faire que chacune et chacun soit respecté.es, et reconnu.es et lutter contre les RPS, le projet de ne pas créer dans les Écoles ayant moins de 200 agents, de formations SST adossée aux futurs CSA est un mauvais signal ;
- améliorer la qualité de vie au travail dans un monde qui évolue très vite, il convient de favoriser le télétravail ;
- obtenir l’égalité de traitement entre les femmes les hommes, lutter contre toutes les discriminations, favoriser l’inclusivité des catégories marginalisées (handicaps sociaux, physiques, mentaux), etc.
- promouvoir les bonnes pratiques de gouvernance et de management, améliorer l’écoute et le dialogue social au sein des instances, la CFDT sera toujours force de propositions ;
- consolider le rôle particulier joué par l’Institut-Agro, l’ENSFEA, Agrosup-Dijon dans le cadre de la mission d’appui à la construction de liens entre l’enseignement supérieur et l’enseignement technique.
A ce titre, l’ENSFEA doit pouvoir assurer pleinement ses missions. Les équipes doivent pouvoir s’engager dans des actions de formation et de recherche dans le domaine des sciences de l’Éducation et dans le champ plus traditionnel correspondant au périmètre d’intervention du MAA et des politiques publiques qu’il porte, comme l’agroécologie, biologie et écologie, gestion des espaces ruraux, etc.