Si nous, professionnels de l’éducation nationale, ne veillons pas à rendre réelles ces collaborations, il se peut qu’aux regard des enjeux de santé publique, d’autres organisations plus efficientes soient proposées : faut-il en arriver là ?
Pourquoi les collaborations professionnelles sont-elles bénéfiques, pour les agents comme pour la qualité du service public ?
Campés sur des positions catégorielles, certains professionnels de l’Éducation nationale en oublient parfois l’intérêt de leur cœur de métier, l’enfant, pour ne défendre que ce qui les préoccupe, leur liberté d’agir , sans autres contraintes que celles des missions inscrites ou non dans leur fiche de poste.
Il nous apparaît indispensable, acteurs du service public du travail social et de la santé, que nous soyons bien repérés en tant qu’acteurs organisés et capables, au sein de l’Éducation nationale, de travailler aux objectifs qui seront déclinés plus précisément dans la nouvelle Stratégie Nationale de Santé.
Ces collaborations sont indispensables pour travailler à la prévention des violences et des handicaps, à l’accueil des enfants malades, handicapés, différents, aux besoins éducatifs particuliers.
Collaborer va dans l’intérêt de tous les personnels, infirmier·es, assistant·es de service social et médecins, et des élèves.
Prévention
La prévention et la promotion de la santé, tout comme la santé de l’enfant et de l’adolescent, sont désormais des axes prioritaires de la Stratégie Nationale de Santé. C’est une priorité désormais nationale où chaque acteur est concerné à travers son expertise propre.
- Comment penser qu’une action individuelle et non concertée entre tous les professionnels entourant chaque enfant peut venir à bout d’un tel objectif ambitieux ?
- Qui peut avoir la prétention, par sa seule action, d’apporter ce qui est vraiment utile à un enfant sans se préoccuper de ce qu’on lui a déjà apporté, de ce que les autres acteurs peuvent lui apporter, sans analyser avec les autres acteurs ses besoins ?
- Qui peut prétendre à lui seul d’apporter ce qui est finalement réellement nécessaire au développement du bien être et de la santé d’un enfant, si on ne prend pas en compte les points de vue – tous aussi importants – de tous les autres professionnels ?
« Il faut tout un village pour élever un enfant », dit le proverbe africain…
C’est bien cette notion de co-éducation et de synergie entre les acteurs qui rend compte des moyens à mobiliser pour prendre soin d’un enfant, l’aider à s’épanouir, et le transformer en futur citoyen acteur de ses choix.
Quel fonctionnement idéal ?
Le Sgen-CFDT revendique :
- la cohérence de la prise en charge de chaque élève et des actions en faveur de leur santé qui lui sont dues : sans manque et sans redondance ;
- une communication facilitée entre les professionnels et avec les familles, gage d’une prise en charge efficiente des élèves et de leur situation ;
- une juste mobilisation des expertises les plus adaptées ;
- un suivi effectif de la situation des élèves qui le nécessitent ;
- la réduction des inégalités territoriales et sociales de santé ;
- la crédibilité et la reconnaissance des professionnels du travail social et de la santé de l’Éducation nationale, qui permettront de développer des réseaux de confiance avec les partenaires extra-institutionnels.
Nous sommes nombreux à attendre un pilotage cohérent des tutelles, des objectifs, des moyens à déployer, pour œuvrer au bien- être à la santé et à la réussite de chaque enfant.
La fédération Sgen-CFDT et le Snamspen/Sgen-CFDT ont demandé à Monsieur Ledroit, conseiller du ministre de l’Éducation nationale, lors de leur audience, de redonner de la lisibilité aux acteurs de l’école et de préciser leur expertise quant à la prise en charge de la santé et du bien être de l’élève.