À l’occasion des vœux de la Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale (MGEN), le 12 janvier 2017, Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT, s’est exprimée au nom de la fédération des Sgen-CFDT.
Les axes principaux de son intervention ont porté sur ces valeurs qui fondent notre action commune et qui font société.
Nous nous souhaitons ensemble le dynamisme et la volonté pour faire vivre et renforcer les valeurs de laïcité, de solidarité – notamment intergénérationnelle et de justice sociale – qui nous sont chères. Nous nous devons de porter notre vision généreuse d’une société dynamique et vivante ; nous nous devons d’affronter, pour la refuser, une vision passéiste qui idéalise un avant fantasmé et expurgé de ses dimensions inégalitaires, discriminatoires et excluantes ; il nous faut affirmer que, oui, nous pouvons saluer et proposer des évolutions, des transformations de notre société qui la rendent plus solidaire, plus égalitaire et plus démocratique.
Alors que s’ouvre une année 2017 lourde d’enjeux pour la société, c’est dans cet esprit que nous sommes attaché·es à poursuivre notre coopération avec la MGEN. Nous le faisons ensemble autour de différents projets.
Développer toutes les modalités de prévention
Je pense en particulier au Carrefour santé social [1] qui porte cette année sur les leviers pour développer toutes les modalités de prévention. Nous y travaillons avec nos militants et militantes.
Après le Carrefour santé social de l’an passé sur la place des femmes dans l’éducation, nous avons porté encore plus fortement et fermement le dossier de l’égalité femmes-hommes auprès du Ministère : dans les instances, dans les audiences, dans les négociations, et cela commence à porter des fruits. Ainsi, défendre ensemble des principes et des valeurs, les faire connaître plus largement à l’occasion d’un évènement, cela a des effets sur le réel.
La question de la prévention – que ce soit celle des risques professionnels, des risques psychosociaux, des risques sociaux de santé, de dépendance – nous tient à cœur. Elle est importante pour nous toutes et tous, aussi bien individuellement, que professionnellement ou dans notre militantisme – mais aussi du point de vue collectif et même, faut-il le dire, d’un point de vue économique. Prévenir des risques a un coût financier certes, mais ne pas le faire a un coût financier plus important encore, et surtout un coût humain qu’aucune comptabilité ne peut chiffrer.
Alors oui, il faut s’engager sur ce sujet, faire prendre conscience de l’intérêt à donner les moyens d’une réelle politique publique de prévention. Notre engagement sur ce sujet est ancré dans la durée et se prolongera au-delà de l’évènement que sera le Carrefour santé social.
Faire vivre les valeurs de l’économie sociale et solidaire
Nous partageons aussi les valeurs de l’économie sociale et solidaire, de par la nature de nos organisations, de leur histoire – la CFDT étant résolument démocratique, autogestionnaire, et résolue à agir pour l’émancipation de toutes et tous depuis sa création.
Nous faisons vivre ces valeurs ensemble au sein de l’ESPER [2]. Cela se concrétise chaque année à l’occasion du salon de l’Éducation et surtout dans la relation régulière entre nos organisations, et plus récemment avec le lancement du site pédagogique sur l’économie sociale et solidaire, dans lequel des adhérents Sgen-CFDT sont engagés.
Renforcer le modèle mutualiste global et solidaire
Mais l’actualité chaude qui nous occupe, c’est le dossier du cahier des charges de la protection sociale complémentaire. Nous ne baissons pas la garde sur ce sujet. Notre responsabilité syndicale est de se saisir de ce dossier comme d’un objet syndical à part entière. Avec la CFDT nous le faisons résolument : l’accord national interprofessionnel que notre confédération a signé lie la dimension collective de la protection sociale complémentaire et la participation de l’employeur à son financement à hauteur de 50 % des cotisations de leurs salariés.
Comment continuer à accepter l’indigence de la participation de l’État employeur au financement de la protection sociale de ses personnels… prévention, disions-nous ? En matière de santé la prévention commence par le fait de ne pas retarder ses soins ou de renoncer à des soins et appareils médicaux pour des raisons financières.
Nous portons ce dossier dans les instances ministérielles et auprès des responsables gouvernementaux en liaison avec la Confédération. Continuons ensemble à renforcer le modèle mutualiste global et solidaire, et donc sans courir le risque de la segmentation de la couverture des risques qui met en cause le principe de solidarité.
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[1] le Carrefour Santé Social regroupe la mutuelle MGEN et les trois principales fédérations syndicales du monde éducatif (FSU, Unsa Éducation et Sgen-CFDT).
[2] l’Économie Sociale Partenaire de l’École de la République. Vers le site de l’ESPER.