Les propositions de la mission Calvez/Marcon sur la voie professionnelle scolaire seront annoncées vers le 15 février. S'en suivra une consultation et un arbitrage ministériel fin février, début mars. Quelles sont les propositions du Sgen-CFDT ?
La Fédération des Sgen-CFDT regrette que la réflexion sur l’évolution du baccalauréat professionnel ne soit pas conduite dans le cadre de l’évolution des baccalauréats généraux et technologiques. Le Sgen-CFDT revendique depuis longtemps un parcours progressif, modulaire et diversifié pour l’après socle commun.
Il n’est pas envisageable de renforcer la filiarisation par des orientations automatiques, induites par la voie de formation au lycée (exemple : systématisation des orientations des bacheliers pro en BTS, des bacheliers technologiques en IUT, bac généraux en CPGE et universités).
Les décisions qui ont eu le plus grand effet sur la revalorisation de la voie professionnelle sont celles prises dans le cadre de la rénovation de 2008 avec la création des baccalauréats professionnels en trois ans.
Bac pro : vers une entrée plus progressive dans la spécialité
Dès 2008, le Sgen-CFDT a défendu l’idée de secondes de champs professionnels. Ces dernières ne se sont jamais réellement mises en place. Elles visaient avant tout à permettre des corrections de trajectoire mais n’apportaient pas de solution quant à une entrée plus progressive dans la spécialisation professionnelle. Il convient donc d’évoluer vers un système allant au-delà des secondes de champs professionnels.
Il conviendrait de regrouper les secondes professionnelles afin qu’en cours d’année, les élèves découvrent les différents métiers d’un champ professionnel avant de se spécialiser progressivement au cours de la 1ere et de la terminale.
Pour les élèves qui souhaitent poursuivre leurs études, la formation bac professionnel doit s’inscrire pleinement dans le continuum bac-3/bac+3. Dans la DGH, des marges d’autonomie doivent être données aux équipes afin qu’elles puissent adapter le cursus de l’élève à ses projets.
Place des enseignements généraux dans les diplômes professionnels
Le sgen-CFDT a toujours défendu des enseignements généraux dans les diplômes professionnels.
C’est cette raison qui nous a amenés à émettre des réserves quant à l’ouverture des titres du ministère du travail à l’apprentissage, puisque cette modalité de formation concerne bien la formation initiale.
Nous avons toujours combattu les discours simplistes qui opposent enseignements généraux et diplômes professionnels.
De manière plus générale, la question des enseignements généraux se pose dans leurs relations à la spécialité. L’idée de développer les enseignements généraux liés à la spécialité nous semble pertinente car elle repose sur la pédagogie de l’alternance et sur des choix faits par les équipes pédagogiques dans le cadre de l’autonomie qui leur est accordée.
Le Sgen-CFDT a été favorable à l’introduction des blocs de compétences dans les diplômes de l’Éducation nationale (blocs de compétences qui avaient déjà sous une autre appellation une réalité dans l’enseignement agricole). Toutefois nous ne saurions nous satisfaire de blocs de compétences définis sur une base strictement disciplinaire.
Rénovation des CAP
Pour les élèves accueillis en CAP qui ont le niveau scolaire le plus faible, il est important de poursuivre ou compléter l’acquisition des domaines et sous domaines du socle commun de connaissance, de compétences et de culture. Cela nécessite de retravailler les programmes pour les rendre compatibles avec cet objectif ou, au minimum, d’identifier les parties des programmes que les enseignants peuvent utilement mobiliser pour cet objectif. Pour mémoire, passé en fin de SEGPA, le CFG (Certificat de Formation Générale) atteste aujourd’hui de la maîtrise des compétences de fin de Cycle 3 et il est validé sans aucune harmonisation nationale.
La réussite de tous les élèves de CAP nécessite aussi une rénovation des référentiels pour avoir des modalités progressive d’acquisition. Cette acquisition progressive doit s’appuyer sur les blocs de compétences, ce qui pose la question de leur validation, de leur mode de délivrance et de leurs liens avec la certification.
Il faut une remise à plat de la carte des CAP afin que soient implantés dans les lycées ayant des baccalauréats professionnels, des CAP du même champ professionnel, comme cela était prévu en 2008 lors de la rénovation de la voie professionnelle.
Pour aller plus loin :