Installation, les premiers mois, la suite de l'histoire, retrouvez Marie, professeure d'anglais affectée dans un collège REP de Seine-Saint-Denis.
Comment vivre son affectation à Amiens, Créteil ou Versailles ?
Ta réaction au moment de recevoir ton affectation ?
» – Je n’étais pas surprise : je savais que je n’aurai pas l’académie de Nantes et j’avais donc fait le vœu de Créteil. C’était un vœu stratégique : cela me permettait d’être dans une académie non limitrophe et donc d’avoir plus de points ensuite aux mutations interacadémiques. Par ailleurs, c’est plus facile de rejoindre Nantes à partir de l’Ile-de-France. J’étais quand même inquiète de savoir où je serai affectée et quel public j’aurai. »
L’installation dans l’établissement
Peu après avoir reçu l’information de mon affectation au collège par le Sgen-CFDT, j’ai été contactée par un collègue qui m’a présenté l’établissement. Il m’a dit qu’il y avait beaucoup de
jeunes collègues, il m’a donné des informations pour me loger. C’était super. C’était plus complexe de joindre la principale qui était très occupée en fin d’année. Mais elle m’a invitée aux réunions de préparation de rentrée du collège. C’était très important pour moi d’y aller fin juin pour préparer la rentrée et de ne pas tout découvrir en septembre. Cela m’a permis de connaître mes niveaux de classe dès la fin juin. Les collègues m’ont dit que dans cet établissement REP, il y avait des choses difficiles, mais sans me proposer des outils précis pour faire face.
Les premiers mois en REP : ce qui se passe bien, ce qui se passe mal
Lors de la pré-rentrée, la principale a tenu un discours très alarmant : ne souriez pas aux élèves, soyez fermes… c’était très stressant. Dès les premières semaines, les collègues ont trouvé qu’il y avait plus de problèmes de discipline et de tension que l’an passé.
Je n’ai pas eu peur de parler des difficultés avec les collègues pour avancer
Dès le début de l’année, j’ai trouvé mes marques au sein de l’équipe. J’ai suivi les conseils donnés à l’ESPE pour s’intégrer au sein d’un établissement. Je n’ai pas eu peur de parler des difficultés avec les collègues pour avancer et j’ai trouvé auprès d’eux du soutien et des conseils. J’ai tout de suite eu du plaisir à travailler avec les sixièmes.
C’était beaucoup plus difficile avec les troisièmes. J’avais du mal à leur faire faire de l’anglais et à obtenir de la discipline en classe. Je subissais la situation. J’étais face à une façon d’enseigner qui s’imposait à moi et que je n’avais pas envisagée. On nous avait dit que c’était difficile mais je n’imaginais pas à ce point. On nous avait dit que ce serait formateur, c’est vrai mais il y a un tel écart entre ce que tu imagines et ce qui se passe que c’est difficile à vivre.
La suite de l’histoire : ce qui s’améliore, ce qui ne s’améliore pas
Depuis, j’ai trouvé des solutions pour tenir mes classes et je prends plus de plaisir à faire cours. Je prends les choses moins à cœur au sens où j’ai réussi à prendre de la distance, à faire la différence entre moi et la prof, je suis plus détendue.
Comment les améliorations ont été obtenues
Toute seule, je pensais avoir tout essayé, et du coup je n’y arrivais pas. Je ne suis pas restée dans mon coin avec ma détresse. J’ai sollicité mes collègues. Les professeurs principaux, les collègues de ma discipline m’ont beaucoup aidé. J’ai aussi parlé avec les délégués de classe pour trouver avec eux des voies d’amélioration, en écoutant aussi ce qu’ils me disaient du déroulement des cours. J’ai aussi eu un soutien précieux de la principale pour analyser ce qui se passe en classe et elle m’a beaucoup aidé avec les troisièmes. Elle soutient beaucoup les nouveaux collègues.
Rester un peu ou repartir tout de suite
Du fait de ma situation personnelle, je souhaite revenir vite dans ma région. J’ai donc hâte de partir et comme je pense que je vais avoir ma mutation interacadémique je ne m’investis pas au maximum.
Bilan de cette expérience professionnelle en REP
J’ai rencontré une équipe de collègues super
J’ai rencontré une équipe de collègues super. Être en région parisienne et habiter près de Paris, c’est aussi l’opportunité de profiter d’un bain de culture, c’est génial. J’ai beaucoup appris sur mon rôle de professeur. Les élèves ne sont pas tous aussi difficiles à gérer en classe, mais beaucoup connaissent des situations familiales catastrophiques, plusieurs sont en foyer ou en famille d’accueil, c’est un contexte social très difficile.
L’accompagnement Sgen-CFDT
Je remercie toute l’équipe du Sgen-CFDT pour le suivi des commissions. J’ai essayé de contacter un autre syndicat début janvier qui m’a dit qu’on ne pouvait rien faire si le Rectorat ne comptait pas deux années de séparation. Grâce à votre suivi de mon dossier sur Sgen+ et à vos interventions dans les groupes de travail, j’ai bien eu les points pour deux années de séparation.
Les autres témoignages :
Retrouvez les témoignages d’autres stagiaires,
- Marine, professeure de lettres-anglais dans un lycée professionnel en Seine-Saint-Denis
- Laura, professeure titulaire sur zone de remplacement en Seine-Saint-Denis
- Lucie, professeure de Sciences économiques et sociales, TZR dans l’Oise.