La CFDT a toujours porté des valeurs de liberté, de démocratie, de solidarité et d’émancipation. C'est pour défendre ces valeurs que la CFDT s'engage contre le Front National et ses idées.
Le Sgen-CFDT dans son champ professionnel est particulièrement opposé aux discours et préconisations du FN : son projet de société est en effet inégalitaire et xénophobe, et le projet politique autoritaire et antidémocratique.
La préférence nationale, un projet de société inacceptable du « chacun pour soi »
Rien ne peut justifier que l’on prive certains enfants d’un avenir. Rien ne peut justifier qu’on ne donne pas à tou·te·s le même accès à l’école et à l’éducation.
La préférence nationale, c’est pour le FN demander aux familles étrangères de payer la scolarité de leurs enfants. C’est aussi les exclure de la cantine, ou de certaines activités périscolaires au prétexte de leurs seules origines. C’est faire porter aux enfants le poids d’une singularité qui distingue et exclut. Pour le Sgen-CFDT, la diversité, c’est au contraire une richesse qui permet l’intelligence, le partage et la tolérance.
Contraire à la solidarité, valeur fondatrice de l’École
La préférence nationale rompt le contrat éthique qui lie le pays à son École. Elle est la négation des valeurs d’égalité et de solidarité. Elle corrompt aussi les missions des enseignant·es et le sens de leur engagement qui font leur fierté : conduire chaque enfant au meilleur de lui-même indépendamment de son origine sociale, économique ou ethnique.
La préférence nationale est le cœur idéologique du Front national, depuis sa fondation en 1972. Il n’a pas changé depuis, quelle que soit la personne à sa tête, quel que soit le contexte économique et politique. La préférence nationale, ce n’est que de l’égoïsme déguisé en vertu nationale.
Et contraire aux fondements du syndicalisme
Les militant·es du Sgen-CFDT représentent à tous les niveaux des collectifs de personnels, quel que soit leur origine, leur statut, et leur métier. Le FN piétine et insulte ce qui fait notre quotidien. Pour le Sgen-CFDT l’égalité d’accès à l’éducation, à la culture, est créatrice de richesses. Elle contribue au progrès social pour chacun·e et pour tou·te·s. Le renoncement à un projet national commun n’est pas possible.
Un projet populiste de fragmentation de la société
En mettant en avant les intérêts de groupes sociaux qu’il dit homogènes (les riches et les pauvres, le peuple et l’élite, les musulmans et les laïcs, les « tranquilles » – c’est-à-dire les jeunes du FN – et les décadents), le FN crée des chapelles et des boucs émissaires. Il diffuse l’idée d’une société fragmentée qui n’est que catégories, dont les valeurs, les comportements, les aspirations ne pourraient aller que dans des directions opposées et inconciliables. Au lieu de s’interroger sur le dialogue et la négociation, le FN fait réagir une partie de la société contre une autre. En montant les individus les uns contre les autres, il génère de la violence. Le FN pousse à ne plus se sentir engagé·e par l’autre, quand il ou elle coûte quelque chose ou qu’il ou elle apparaît différent·e de soi.
Une École du tri social et de l’entre-soi
Le projet éducatif du Front national vise à remettre en cause la cohésion sociale. La fin du collège unique signifie que les élèves n’auront pas de formation commune à partir de la sixième, et donc pas de socle de références communes à la fin de la scolarité obligatoire. C’est un projet de tri et de sélection qui vise à renforcer les déterminismes et les inégalités sociales et scolaires.
La promesse de soutenir l’enseignement hors-contrat au détriment de l’Éducation nationale complète ce projet. Derrière la défense de la liberté de scolariser ses enfants selon ses choix, c’est bien de promotion de l’entre-soi qu’il s’agit.
Pour le Sgen-CFDT les transformations du travail, des liens sociaux, des références de société rendent certainement plus difficile qu’hier, mais aussi plus indispensable, la construction du collectif. Le FN combat le collectif et renvoie chacun·e à son isolement.
La fin de l’Union Européenne et de l’Euro, une catastrophe économique et sociétale
Sortir de l’euro appauvrira les Français·es et la France. Le coût de la vie augmentera pour les plus modestes. La logique du repli sur soi et du « nous contre les autres » est délétère économiquement mais aussi culturellement et stratégiquement.
Le repli sur soi
Refuser de regarder le monde extérieur ne l’empêchera pas d’exister et d’être complexe. Faire croire que la France peut se replier sur elle-même est un mensonge. Ce serait enfermer les citoyens les plus modestes dans un système contrôlé par le pouvoir. Ce serait limiter les libertés et empêcher de s’enrichir des expériences autres. La suppression des programmes européens de financement d’échanges (comme ERASMUS plus) nuirait évidemment aux qualifications et aux compétences des étudiant·es, surtout les plus modestes.
Et le rétrécissement de l’espace des possibles qui nuira à toute innovation
Face aux difficultés, le FN fait encore une fois le choix du simplisme. La fermeture des frontières comme solution miracle pour ré-industrialiser la France oublie en effet que développer l’industrie et ses emplois implique de relever plusieurs défis. Il faut en effet augmenter l’investissement, améliorer la recherche. Il faut aussi accompagner la mise en œuvre des transitions écologique et numérique pour qu’elles ne soient pas des chocs sociétaux, ce qui implique la montée en compétences des salarié·es. La fermeture des frontières nuira en réalité à cette montée en compétences. Elle n’est qu’un prétexte pour ne rien faire en matière de formation ou d’innovation, ni s’engager dans un modèle de développement plus performant et plus soutenable.
Dans le monde incertain qui nous entoure, l’UE est le meilleur moyen d’unir les forces et de constituer un bloc politique et économique de taille à imposer ses valeurs et son modèle social. Imaginer que la France peut seule peser sur des pays comme les États-Unis ou la Chine est absurde. Cela sert uniquement les intérêts électoraux du FN. Cela impose en effet une vision simpliste et fausse de la situation qui pousse à l’égoïsme et au nombrilisme. Les victimes en seraient les plus fragiles socialement et économiquement.
Le FN nuit gravement aux femmes et les cantonne à la maison
Le FN, c’est le parti de l’inégalité. Ce parti pris inégalitaire nuira tout particulièrement aux femmes.
Marine Le Pen considère que « le progrès pour les femmes, c’est de rester à la maison ». Le FN ignore la santé maternelle et infantile. Il méprise la prévention et la prise en charge des grossesses non désirées comme la lutte contre les infections sexuellement transmissibles. Le FN s’attaque donc à l’émancipation des femmes.
Une vision inégalitaire de l’éducation
Pour le Sgen-CFDT bien au contraire, ces questions ne sont pas réductibles à la seule responsabilité individuelle. Elles sont solubles dans une éducation de qualité à la sexualité. Elle passe par la lutte contre les discriminations, et pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Au nom de la lutte contre la « théorie du genre », le Front national défend en fait des stéréotypes et des préjugés. L’objectif est d’enfermer les individus dans des comportements et des modes de pensée qui nuisent à toutes et à tous.
Pour le Sgen-CFDT, l’égalité entre les femmes et les hommes est une évidence à défendre. A l’École comme dans la société, le Sgen-CFDT est résolument engagé dans la lutte contre toutes les discriminations.
Et la négation de l’universalisme de l’enseignement supérieur
La volonté d’interdire le voile à l’université n’est pas une mesure féministe, mais une mesure xénophobe contre les musulman·es. L’interdiction des signes religieux dans les établissements de l’Éducation nationale est souhaitable. Elle s’adresse en effet à des enfants et adolescent·es en cours de formation. Par contre elle ne saurait se comprendre dans les universités. En effet les étudiant·es sont des citoyen·nes exerçant l’ensemble de leurs droits et leur esprit critique. Le Sgen-CFDT entend que soit préservé le caractère universaliste de l’université, garant d’un vivre ensemble indispensable pour faire société.
Le FN vante le retour de l’autorité pour pratiquer l’autoritarisme
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dans la société :
Le FN a toujours montré une volonté de brider les associations et les syndicats. Le culte du chef ou de la cheffe irrigue la pratique politique des élu·es frontistes. Le Sgen-CFDT revendique que les acteur·trice·s participent aux décisions qui les concernent, et le discours autoritariste du FN est insupportable. Le dialogue social au plus près des lieux de travail est indispensable. Les personnels ne sont pas de simples exécutant·es d’une vision étriquée et descendante de leur travail.
Les syndicats du Sgen-CFDT défendent au quotidien les personnels contre l’autoritarisme, l’arbitraire, les abus de pouvoir, et le refus du dialogue social. Les décisions et les désignations des représentant·es sont démocratiques dans la CFDT, et totalement en opposition avec les pratiques du FN.
Le FN refuse le principe statutaire de neutralité de la Fonction publique. Pour le FN, les fonctionnaires doivent être au service du pouvoir politique. Il ne reconnaît ni leur indépendance, ni leurs règles déontologiques (dont le devoir de désobéir à un ordre manifestement illégal). Mise en cause dans des « affaires », la présidente du FN a menacé explicitement les fonctionnaires d’avoir à lui « rendre des comptes ».
Pour le Sgen-CFDT c’est inacceptable. La neutralité des fonctionnaires est indispensable à une fonction publique qui traite à l’identique l’ensemble des usagers. Cette neutralité est encore plus indispensable envers la jeunesse de notre pays.
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et à l’École :
Le FN défend une vision mythifiée des apprentissages et du fonctionnement de l’École. Dans celle-ci les enseignant·es transmettent des contenus supposés fondamentaux (lire, écrire compter), une histoire de France linéaire et épurée à des élèves indifférencié·es (d’où l’uniforme), dans une relation supposée soumise des élèves face aux maitre·sse·s.
L’Éducation prioritaire est supprimée. En effet chacun reçoit les mêmes enseignements selon les mêmes modalités pédagogiques (traditionnelles du cours magistral). Seul le mérite individuel compte. L’École a pour rôle de formater l’esprit des jeunes dans un moule prescrit et identique pour tou·te·s. En parallèle le FN valorise le « travail manuel » via les lycées professionnels. Il imagine ainsi pouvoir débarrasser le système scolaire (et notamment le collège) des élèves « agité·es ».
Le FN est opposé à la réforme des rythmes car elle permet une adaptation de l’organisation des apprentissages aux diversités géographiques et de contexte. Il souhaite en fait une uniformisation complète de l’École. Sa vision de l’éducation est réduite à la transmission de connaissances de 1950 et à une sélection précoce des élèves.
Pourtant le XXIème siècle est une période d’ouverture au monde. Refermer l’École, en y formatant des esprits au bon vouloir des dirigeant·es est non seulement anachronique mais imbécile et dangereux. Ce n’est pas en refusant de voir le monde extérieur et les problématiques qu’il pose que ce monde n’existera plus. Il faut au contraire s’y confronter, s’y préparer et affuter les esprits pour être en mesure que chacun·e y trouve sa place.