PEDR - bilan de la campagne 2017. Transparence, équité, reconnaissance de l'investissement pédagogique des enseignantes-chercheuses et des enseignants-chercheurs : la position du Sgen-CFDT.
Pour rappel…
Le CNU donne un avis sur les dossiers de candidatures à la Prime d’Encadrement Doctoral et de Recherche – PEDR, sur la base de l’activité au cours des 4 dernières années. Un calendrier harmonisé est fixé nationalement (dépôt des dossiers en février, processus d’examen par le CNU entre mars et septembre selon les sections). La prime est allouée pour 4 ans. Le CNU ne l’attribue pas, son rôle est de la proposer et ce sont les établissements qui la répartissent ensuite.
Quel bilan pour 2017 ?
En 2017, Le ministère a continué à imposer des quotas d’évaluation : 20% de dossiers peuvent être notés « A », 30% de dossiers notés « B » et 50% de dossiers notés « C ».
De manière générale, les universités attribuent la PEDR aux enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs (EC) classé.e.s A, ainsi qu’à celles et ceux qui sont classé.e.s B avec quelques restrictions toutefois.
On sait de manière fine (par corps, par genre, par groupe disciplinaire et par type d’établissement) qui a perçu cette prime. En 2017, sur les 6 674 EC qui ont candidaté, 43% ont obtenu la PEDR.
Une sous représentation des enseignantes-chercheuses et des MCF
Les candidat.e.s MCF et les femmes sont sous représenté.e.s par rapport aux Professeurs des universités – PR et aux hommes. Les instances nationales d’évaluation attribuent autant d’avis favorables aux MCF qu’aux PR, ainsi qu’aux femmes et aux hommes.
En 2017, la participation des femmes (31 %) s’est légèrement améliorée par rapport à 2016 (29 %). Elle reste stable en ce qui concerne les MCF : elles et ils ne représentent que 50 % des candidat.e.s alors que la population totale des EC est composée de 64 % de MCF, tant en 2017 qu’en 2016.
Garantir aux MCF un traitement aussi favorable qu’aux PR.
C’est ce constat qui a conduit la DGRH, la CPU et la CP-CNU à demander qu’à partir de la campagne 2018 les avis rendus par les instances nationales soient répartis séparément, d’une part pour les candidat.e.s MCF, d’autre part pour les candidat.e.s PR, et dans les mêmes proportions (20 % dans le premier groupe, 30 % dans le second, 50 % dans le troisième).
L’objectif est de garantir aux MCF un traitement aussi favorable qu’aux PR pour les inciter à davantage candidater. La proportion de femmes parmi les MCF étant plus élevée, cette mesure devrait également favoriser les candidatures féminines.
Quelle est la position du Sgen-CFDT ?
Le Sgen-CFDT considère que ce système de rémunération n’est pas le meilleur. En effet, les primes PEDR sont très mal distribuées. Leur attribution ne répond pas forcément toujours des critères rationnels, si l’on considère par exemple que l’attribution varie selon l’année à laquelle l’EC candidate. Certaines années, il n’y a que de « bons » dossiers, d’autres que des dossiers « moyens », et pourtant les PEDR sont réparties quand même selon les mêmes pourcentages.
Transparence et équité
Où se trouvent la logique et le principe d’équité ? Le Sgen-CFDT préfère militer pour une augmentation pour toutes et tous du point d’indice, générateur de moins de frustration que l’actuel système, qui impacte négativement sur l’ambiance dans les laboratoires et décourage les EC…
Cependant, tant que la prime existe, le Sgen-CFDT se battra :
- pour que la manière dont elle est distribuée soit la plus transparente et équitable possible ;
- pour faire reconnaître l’investissement pédagogique ;
Le Sgen-CFDT demande la mise en place d’une prime pour investissement pédagogique, au même niveau que la PEDR, attribuée sur des critères spécifiques et transparents.
- pour équilibrer les formes de reconnaissance du métier d’enseignant-chercheur : tant que la PEDR sera maintenue ;
- pour que l’évaluation des dossiers de demandes de PEDR soit réalisée impérativement par les sections CNU (avec des critères précis et connus de toutes et tous), et non par des experts extérieurs nommés par les établissements. Il semble qu’à ce jour, cette pratique ne soit d’ailleurs presque plus en cours.
Inviter les MCF à candidater massivement
Des quotas équitablement répartis entre MCF et PR doivent être fixés pour la répartition de la prime. Cela permet de donner plus de chances aux MCF de la percevoir. Ils sont moins nombreux que les PR à candidater, mais nous les invitons à le faire massivement lors de la prochaine campagne d’attribution des la PEDR 2018.