La CFDT agit pour la reconnaissance de l'engagement des ESAS, personnels affectés dans le supérieur qui appartiennent aux corps des agrégés (PRAG), des certifiés (PRCE) ou aux autres corps d’enseignement et d’éducation du second degré. Ce que nous avons obtenu et ce que nous demandons.
Arrêté du 3 décembre 2021 : une hausse des primes pour les ESAS
La publication de l’arrêté du 3 décembre 2021 entérine la deuxième hausse de la Prime d’Enseignement Supérieur (PES) versée aux 13 000 enseignantes et enseignants du second degré affecté.es dans l’enseignement Supérieur (ESAS), c’est-à-dire les personnels affectés dans le supérieur et qui appartiennent aux corps des agrégés (PRAG), des certifiés (PRCE), ou aux autres corps d’enseignement et d’éducation du second degré (professeurs d’EPS, PLP, CPE, PsyEN…). Les enseignants du premier degré affectés dans le supérieur (PREC) perçoivent également cette prime..
Ce que nous avons obtenu
Soulignons ici que la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques (ex Sgen-CFDT) a obtenu, après de longues négociations, le doublement sur trois ans de la PES fixée par décret du 23 octobre 1989 à 1 259,97€, qui passera ainsi à 2 400 € en 2023.
Ainsi, ces enseignant.es ont pu bénéficier en 2021 d’une légère hausse de cette prime (1 546€). La prochaine sera effective à partir du 1er janvier 2022 et elle sera toujours versée semestriellement en juillet et en décembre de chaque année. Notons qu’une troisième augmentation de 286 € interviendra avant la fin de l’année 2022.
C’est un début, mais cela reste insuffisant.
Cette hausse est bien loin de la revalorisation attendue par tous ces collègues qui contribuent au fonctionnement des départements de formation des établissements de l’enseignement supérieur, en complémentarité avec les enseignants-chercheurs, et œuvrent, en étant très présents « sur le terrain », à la réussite de leurs étudiant.es !
Un décrochage indemnitaire : un écart qui se creuse entre EC et ESAS.
Jusqu’ici, la Prime de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES) des enseignants-chercheurs et la Prime d’Enseignement Supérieur (PES) des enseignants du 2nd degré à l’université étaient identiques.
Dans le cadre de l’’accord rémunérations et carrières 2021-2030″ signé le 12 octobre 2020 par le gouvernement et les syndicats CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, SNPTES et UNSA, la prime statutaire des enseignants-chercheurs (EC) a augmenté fortement en 2021 (+85% pour un MCF), mais celle des enseignants augmente beaucoup moins (+23%).
Un écart qui va s’accentuer…
Cet écart va s’accentuer jusqu’en 2027 : en effet, si nous avons obtenu que la prime des enseignants chercheurs suivent une courbe nettement ascendante pendant toute cette période, cela nous a été refusé en ce qui concerne celle des enseignants, sous prétexte qu’elles et ils ne dépendent pas du ministère de l’enseignement supérieur mais de celui de l’éducation nationale.
Cet argument est bien entendu dénué de valeur, la politique indemnitaire étant du ressort du ministère employeur ; d’ailleurs, les ESAS ne bénéficient pas des primes instituées par le ministère en charge de l’éducation nationale pour leurs collègues affectés dans l’enseignement scolaire.
Les ESAS contribuent au fonctionnement des établissements et à la réussite des étudiant.es
Les ESAS s’engagent au quotidien, elles et ils exercent de nombreuses tâches pédagogiques et administratives nécessaires au bon fonctionnement de leurs établissements.
Elles et ils font de l’encadrement d’étudiant.es et assurent des responsabilités chronophages, peu rémunérées et souvent délaissées par les EC.
Pour illustrer cet engagement, rappelons que les PRAG PRCE réalisent une part considérable des heures de formation qui va largement au-delà de la part qu’elles et ils représentent en tant que personnels enseignants des universités !
Il faut ajouter que certains ESAS sont impliqués dans les activités de recherche, alors même que, sauf décharges de service rarement accordées, leur temps de travail soit réputé intégralement consacré à l’enseignement.
Cette activité de recherche (parfois expressément mentionnée dans les profils de postes publiés par les établissements) a donc en réalité lieu sur leur temps libre !
Leur contribution aux activités des équipes de recherche, en général comme membres associés, est pourtant loin d’être négligeable.
Ce que nous demandons
La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques demande que leur investissement dans la recherche soit mieux reconnu, notamment par un élargissement de l’attribution des décharges pour recherche et une ouverture du droit au congé de recherche et reconversion thématique.
La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques demande que leur investissement dans les fonctions et missions spécifiques telles que la coordination de formation, de discipline, etc. soit reconnu dans leur progression de carrière.
Dans ce cadre, les procédures d’évaluation de ces agents doivent être équitables : en particulier, la déclinaison au cas des ESAS de la procédure des rendez-vous de carrière est une source d’injustice et doit être revue.
Pour une adhésion au RIPEC avec des montants socles équivalents à ceux des EC.
Afin de reconnaître l’engagement de ces collègues qui enseignent dans le supérieur et participent pleinement à la réussite des établissements d’enseignement supérieur, elles et ils doivent bénéficier des mêmes primes : la PES doit donc être remplacée par une adhésion au RIPEC, avec des montants socles équivalents à ceux des enseignants-chercheurs.
N’hésitez pas à contacter les militantes et militants CFDT !