La présentation par le CSP des nouveaux programmes de S2TMD (sciences et techniques du théâtre, de la musique et de la danse) marque une évolution majeure par rapport aux anciennes moutures de TMD. Décryptage.
Avec plus ou moins de difficultés selon les établissements, et sans faire oublier les réserves que le Sgen-CFDT a pu à maintes reprises par ailleurs émettre sur les modalités de mise en œuvre, la réforme du bac sera effective pour tous les lycées l’année prochaine. Certes de moindre ampleur, donc faisant moins de bruit dans l’espace médiatique, la réforme concerne aussi les sections technologiques, au moins au niveau des programmes. Ces programmes viennent de paraître pour les filières relatives aux pratiques artistiques (S2TMD), occasion de revenir sur une possibilité d’orientation parfois mal connue des élèves.
Une série atypique et très spécialisée
De fait, si elle trouve son origine dès les années 1970, et donc avant les fameuses années Lang qui continuent encore aujourd’hui de servir de référence en matière de développement des EAC dans les établissements scolaires, la filière qui ne concerne que 24 établissements dans l’hexagone a connu une lente érosion de ses effectifs au fil du temps : on y compte un peu plus de 900 élèves inscrits en cycle terminal aujourd’hui seulement. De fait, les enseignements de spécialités artistiques se sont pour l’essentiel développés par la suite en filière générale. Nécessitant une convention entre établissement et conservatoire (ou à tout le moins une structure reconnue et conventionnée par la DRAC), l’enseignement y est pourtant ambitieux et se veut à même de former d’« honnêtes artistes citoyens », selon le mot de l’Inspecteur Général présent.
Vers la construction d’un socle général transdisciplinaire de compétences et de connaissances
Une ambition que partage le Sgen-CFDT qui apprécie les directions prises par ces nouveaux programmes : une place accrue faite à la transdisciplinarité, un travail réservant une place notable à l’autonomie des établissements – autonomie « intelligente » qu’il convient de mettre en lien avec les spécificités du territoire et du partenariat noué pour chaque lycée – un travail pensé pour une mise en œuvre au sein d’équipes pédagogiques diversifiées, sans oublier le souci de ne pas brader la part théorique et générale au profit d’une seule pratique artistique, car cette condition est nécessaire à l’ouverture de tous les possibles pour les élèves, et la clé d’une réussite dans des études supérieures.
Tous ces éléments sont donc autant de signaux positifs. Ainsi l’enseignement de spécialité d’ « économie, droit et environnement du spectacle vivant » (EDESV) invite à la construction d’un socle général de compétences et de connaissances prometteur, tout en conservant la possibilité que soient organisés pour l’élève en interne des aménagements d’emplois du temps. Ces derniers sont en effet souvent nécessaires : eux seuls autorisent des pratiques qui débordent souvent largement du temps de la classe. Cette remarque n’est pas anodine, car si la pratique instrumentale de l’élève peut dans une certaine mesure passer par un travail important à domicile, on sait qu’il n’en va pas de même pour les pratiques théâtrales ou chorégraphiques notamment qui nécessitent une disponibilité très importante des infrastructures de lieux partenaires. Enfin, pour susciter les vocations vers ces enseignements de spécialité, notons que les options proposées sont corrélées à des options en seconde générale indifférenciée ; une donnée que les lieux partenaires doivent aussi intégrer. Au fond, pour ces enseignements de spécialité, ce n’est pas tant sur les modalités de la réforme que le Sgen-CFDT entend porter sa vigilance que sur ce qui se passe avant – comment susciter les vocations et mieux faire connaître ces filières – et après – comment garantir un suivi dans le temps du devenir des élèves concernés, dans une logique Bac – 3 / Bac + 3 qui ne doit pas se payer de mots seulement.