Lors de la consultation qui a eu lieu le 9 novembre, le Sgen-CFDT a été le seul syndicat à exiger des évaluations certificatives en cohérence avec les objectifs des programmes de spécialités STI2D. Explications.
Des épreuves de bac sans cohérence avec les programmes STI2D
C’est un pavé qui a été jeté dans l’architecture de la réforme du lycée, le vendredi 9 novembre 2018 lors de la réunion de concertation sur les programmes de STI2D entre les organisations syndicales et la DGESCO. Le Sgen-CFDT a de nouveau démontré l’incohérence des programmes du bac technologique STI2D avec l’architecture du nouveau lycée et les épreuves du baccalauréat.
En effet, l’analyse des programmes par le Sgen-CFDT a permis de convenir que des pans entiers des apprentissages fondamentaux des futurs candidats STI2D au bac 2021 échapperaient à l’évaluation comptant pour l’obtention du diplôme. Le contenu des programmes est par ailleurs très intéressant, et le Sgen-CFDT porte un avis favorable sur son écriture.
L’esprit des programmes STI2D ne se retrouve pas dans les épreuves
Porté depuis la fameuse réforme STI2D de 2012 par des pédagogies actives et valorisantes pour les élèves, le bac STI2D est en grande partie certifié par une épreuve de projet coefficient 12 évaluée en 2 parties, l’une par les enseignants qui suivent la démarche de projet sur 70 heures (coef 6) et l’autre par un jury indépendant dans un oral terminal de 20 minutes (coef 6). L’évaluation de l’ensemble des compétences est complétée par une épreuve écrite de culture générale technologique (coef 8).
Pour le bloc technologique, la certification s’intègre ainsi dans un schéma cohérent autour de 3 situations d’évaluations complémentaires mais distinctes par les compétences visées.
cette absence de cohérence a été immédiatement dénoncée par le Sgen-CFDT
Dans la nouvelle architecture du baccalauréat, c’est cette absence de cohérence qui a été immédiatement dénoncée par le Sgen-CFDT et malheureusement la présentation des programmes n’a fait que confirmer les inquiétudes.
Pourquoi ? Tout simplement parce que le programme réaffirme la démarche de projet et de créativité comme l’objectif à viser, mais aucune épreuve certificative n’est prévue pour coller aux enjeux (cf. page 7 : le programme vise l’acquisition de compétences de conception, d’expérimentation, de dimensionnement et de réalisation de prototypes dans leur champ technique propre selon des degrés de complexité adaptés à la classe terminale).
Des spécificités STI2D non solubles dans l’architecture de la réforme du bac général
Certes, le grand oral garderait comme support un projet de 72 heures en terminale, donc une épreuve qui validerait les compétences en communication (Objectif de formation O4). Une épreuve écrite de spécialité (2I2D : Ingénierie, Innovation du Développement Durable) validerait les compétences communes à tous les élèves qui auraient choisi un enseignement spécifique d’approfondissement (AC, EE, SIN ou ITEC), des compétences mobilisant des connaissances et la maîtrise d’outils permettant l’étude théorique d’un problème technologique.
Sauf à imaginer introduire dans l’épreuve écrite des compétences spécifiques au choix de spécialité des élèves, l’inspection générale estime à 30% les compétences qui relèveraient de l’épreuve écrite du bac.
Toujours selon l’inspection générale, le reste des compétences du programme concerne des apprentissages liés à une démarche de projet, totalement cohérent avec les objectifs du programme mais totalement injuste pour les élèves puisque ce serait tout de même 70% de leur enseignement qui ne compterait pas pour le bac.
Seul le Sgen-CFDT a insisté pour dénoncer cet anachronisme
Seul le Sgen-CFDT a insisté pour encore une fois dénoncer cet anachronisme et exigé une cohérence entre les objectifs du programme et l’évaluation certificative.
Grâce à l’intervention pugnace et experte du Sgen-CFDT, et malgré une situation qui semblait bloquée et pour laquelle les autres organisations syndicales avaient renoncé à se battre, c’est bien une anomalie qui va devoir être corrigée.