Une première consultation des organisations syndicales sur les projets de programmes d'Histoire-Géographie a eu lieu le 8 novembre. Analyses et revendications du Sgen-CFDT sur le tronc commun.
Quelques points satisfaisants
– Un redécoupage chronologique plus cohérent qui permet de redonner une place à la Révolution Française et au XIXème siècle.
– L’articulation du programme de géographie autour de grandes notions semble pertinente.
– Le choix des notions de transition et de recomposition nous convient bien. À condition qu’il y ait complémentarité avec le développement durable.
Mais de nombreux problèmes
– Un programme trop chargé. Seulement 4 heures pour certains chapitres, et un cadrage horaire qui ne correspond pas aux réalités du terrain. La lourdeur du programme d’histoire risque d’entrainer un déséquilibre au détriment de la géographie.
– Un programme beaucoup trop dirigiste. « Éléments à mettre en avant », « Points de passage » obligatoires : quelle place reste-t-il à la liberté pédagogique des enseignant·es, particulièrement en histoire ? On compte jusqu’à 17 « éléments à mettre en avant » et 9 « points de passage » pour un thème correspondant à 12 heures de cours.
– Un manque de lien avec les autres disciplines. Aucune ouverture pluridisciplinaire n’est indiquée et le programme n’a pas été pensé en cohérence avec ceux d’autres disciplines.
– Des choix qui posent question sur le fond. Les programmes sont très franco-centrés. Ils marquent le retour à certaines tendances historiques qui semblaient désuètes, au détriment d’une histoire plus sociale. La place des femmes demeure limitée et souvent réduite à quelques grandes figures qui font un peu office d’alibi.
Des inconnues
– L’architecture globale a été pensée sur 3 ans, et le groupe d’experts a aussi planché sur la classe de terminale. Mais les programmes de terminale ne seront pas présentés avant plusieurs mois.
– Les modalités d’évaluation sont à peine abordées et ne semblent pas avoir été repensées. Elles conditionnent pourtant fortement les pratiques pédagogiques.
Les réponses et éléments d’explication des Inspecteurs Généraux en charge des programmes :
– La question de la place des femmes sera davantage traitée en terminale, en lien avec une histoire militante forte au XXème siècle
– Volonté d’organiser les choses chronologiquement de façon claire et de mettre en rapport le récit (du professeur) avec les points de passage et d’ouverture.
– Sur la question de la recherche : tous les domaines abordés dans le programme sont actuellement des champs de recherche. Les apports de la recherche doivent intervenir dans la manière dont on traite les choses. Il faut parfois se méfier de plaquer l’actualité de la recherche dans les programmes.
– Sur la lourdeur : le programme est plus explicite ce qui peut donner une impression de lourdeur, par rapport au format proposé pour la géographie.
– Difficile au niveau du lycée d’être dans le tout inductif. Ce qui expliquait aussi pourquoi les programmes étaient trop lourds, trop longs pour les professeurs. Au lycée, on peut préparer des choses plus élaborées. Il faut aussi que les élèves puissent apprendre à recevoir de l’information. L’apprentissage de la prise de notes, c’est quelque chose qui doit rester important et ce n’est pas une activité passive.
Ce que le Sgen-CFDT revendique :
– Un programme moins imposant. Enseigner la géographie et l’histoire suppose de faire des choix. Il faut assumer de faire moins, mais mieux.
– Une liberté de choix accrue pour les enseignant·es au sein des thèmes et des chapitres définis par le programme.
– Des éléments pour permettre un apprentissage davantage émancipateur et inclusif : place des femmes, croisement et décentrement des regards, etc.
– Des liens pour articuler davantage ces programmes avec ceux des autres disciplines.