La Direction générale de l'enseignement scolaire (Dgesco) nous a convié·es le 10 septembre 2024 à une multilatérale au sujet d'un allègement des programmes de SES de Terminale. Il était temps !
Un bien curieux allègement qui débute fin juin 2024
Au mois de juin 2024, les IA-IPR de SES avaient communiqué au sujet d’un allègement de 3 thèmes. Mais aucun texte réglementaire n’avait été publié et les collègues ont fait leur rentrée dans l’incertitude. L’allègement tant demandé ayant été annoncé en juin, beaucoup avaient réalisé leur progression en excluant les 3 thèmes annoncés partant.
L’invitation à la multilatérale comportait un programme de Terminale où les 3 thèmes annoncés étaient barrés. Le procédé était cavalier mais les délais étaient trop resserrés et nous souhaitions que s’enclenche pour l’année prochaine un processus de dialogue social. Aucun·e des collègues interrogé·es ne souhaitaient perdre ces 3 thèmes. Il fallait donc envisager les choses autrement.
La Dgesco n’a cependant pas ouvert les perspectives souhaitées.
Sécurisation pour le baccalauréat 2024
Une note de service va être publiée rapidement qui entérinera la décision annoncée par les IA-IPR.
Le programme de SES sera donc allégé pour la seule année 2024-2025.
Un choix très contraint par la Dgesco pour la rentrée 2025
L’administration envisage de revoir le programme de SES de Terminale sans prise en compte de la cohérence avec celui de Première (et de Seconde).
La Dgesco souhaite le faire dans un délai très contraint afin de publier avant la fin de l’année un programme qui s’appliquerait à partir de la rentrée 2025. Vu le document joint à l’invitation au groupe de travail, la Dgesco envisage clairement d’acter l’allègement décidé pour l’année scolaire en cours.
Cela ne convient pas à la CFDT éducation, formation, recherche publiques. Nous demandons un changement de méthode.
Faut-il enlever des questionnements entiers ?
S’il est complexe de faire consensus en supprimant des questionnements entiers, d’autres voies auraient dû être explorées. Les questionnements enlevés, comme la plupart de ceux qui subsistent, ne sont pas neutres politiquement. Ils peuvent apparaître à certain⋅es comme l’effet d’un choix partisan et donc remettre en cause le processus d’élaboration du programme.
Une solution par rotation peut-elle être explorée ?
Le programme en vigueur lorsque les épreuves de spécialité avaient lieu en mars comprenait des chapitres non exigibles à l’examen les années paires et d’autres qui ne l’étaient pas les années impaires. Ces chapitres avaient cependant tous vocation à être traités en classe. Il aurait donc pu être envisagé de retenir un changement des chapitres à traiter selon les années.
Pour la CFDT, il faut penser le programme de Terminale en lien avec ceux de Seconde et de Première
Il aurait également été possible de chercher à donner plus de cohérence entre les objectifs d’apprentissage. Cela aurait exigé une plus large concertation et un travail qui tienne compte de l’ensemble des programmes de SES au lycée.
Les enseignant·es de SES doivent être consulté·es à ce sujet.
Nous demandons que d’autres options soient retenues
Nous relevons aussi que la transformation écologique, entre autres, exige de repenser les programmes de SES qui sont en inadéquation avec l’état actuel des connaissances, tout comme les enjeux fondamentaux liés à la crise écologique. D’autres questionnements pourraient être repensés en tenant compte de la réalité des apprentissages des élèves.
Les SES oui, mais pas seulement !
La CFDT éducation, formation, recherche publiques est demandeuse d’un travail plus approfondi sur tous les programmes du lycée, ainsi qu’elle l’a déjà fait savoir dans plusieurs échanges avec la Dgesco, y compris en Conseil supérieur de l’éducation. Ce travail devrait tenir compte à la fois de la réalité du travail des collègues (y compris leurs conditions de travail), des apprentissages des élèves et des chevauchements qui résultent des recoupements entre programmes de spécialité et de tronc commun. |