Le vendredi 11 mars 2016, la DGESCO a présenté aux organisations syndicales son projet de circulaire pour réussir l’entrée de chaque lycéen professionnel dès la rentrée 2016.
Pas grand-chose de nouveau dans les traditionnelles postures syndicales sur les grands principes.
Le Sgen-CFDT, comme à son habitude, a cherché à mettre en avant son projet. Le lycée polyvalent modulaire a été évoqué, mais pour une fois, ce n’est pas le Sgen-CFDT qui en a parlé…Eh oui, nos idées trouvent aussi des adeptes dans les autres organisations.
Quoiqu’il en soit, le projet de circulaire présenté a soulevé un certain nombre de remarques du Sgen-CFDT.
Réaffirmer clairement et sans ambiguïté que l’apprentissage est un des volets de la formation initiale
Face au constat de la DGESCO, « Aujourd’hui, ce sont près de 700 000 élèves, et 270 000 apprentis qui sont en formation professionnelle initiale », le Sgen-CFDT a rappelé que, pour lui, la première mesure à prendre par le ministère pour permettre le développement de l’apprentissage dans les LP doit être de réaffirmer clairement et sans ambiguïté que l’apprentissage est un des volets de la formation initiale : toutes les heures effectuées au titre de la formation initiale (statut scolaire ou apprentissage) doivent figurent dans le VS (Ventilation des Services) des personnels ; on ne doit pas continuer comme actuellement, où dans nombre d’établissements, les heures effectuées dans les sections d’apprentissage ne sont souvent rémunérées qu’en heures sup.
Laisser les équipes autonomes pour construire leur projet et définir le contenu des périodes d’accueil et de consolidation de l’orientation.
À l’évocation dans la circulaire « d’une période spécifique d’accueil et d’intégration » et « d’une période de consolidation de l’orientation » avec des objectifs ambitieux (certains comme « un moment solennel de remise du matériel ou de la tenue de travail, la réalisation d’une production que l’élève puisse montrer à ses proches » étant totalement inadaptés et irréalistes), pour ces périodes, le Sgen-CFDT a demandé qu’on laisse les équipes autonomes pour construire leur projet et définir le contenu de ces deux périodes.
Reconnaître le droit à l’erreur et y apporter des solutions.
Autre élément de désaccord et de discussion, le Sgen-CFDT a rappelé qu’il est favorable à la notion de parcours, en terme de formation et d’orientation. Il faut reconnaître le droit à l’erreur et surtout y apporter des solutions. Pour notre fédération la réponse conçue par la DGESCO, « Un tour supplémentaire d’AFFELNET » en octobre, est la conséquence du choix qu’a fait le ministère, avec l’aval de la FSU, de la CGT et du Snetaa-FO que les 2ndes professionnelles n’évoluent pas dans le sens d’une moindre spécialisation. Ce tour supplémentaire d’affectation ne peut être efficace que si, à l’image de ce qui est fait pour le mouvement des profs, les places disponibles proposées ne se limitent pas aux places vacantes en septembre mais prennent en compte toute les places susceptibles d’être libérées suite à réorientation. Compte-tenu de la faible mobilité des élèves de LP, le Sgen-CFDT est réservé sur l’extension à la région académique. Quoiqu’il en soit, le Sgen-CFDT a demandé que l’incidence, en plus ou en moins, de toute réorientation en terme de moyens ne soit pas oubliée. En effet, la dotation attribuée pour les classes de Bac-Pro prévoit une dotation complémentaire à disposition de l’équipe, déterminée proportionnellement à l’effectif des classes. En moyenne, l’ajout d’un élève supplémentaire réorienté dans une classe de Bac Pro devrait entrainer une dotation complémentaire de 1/2H pour permettre des dédoublements.
Les élèves de LP en PFMP ne sont pas dans l’entreprise dans un contexte employeur/salarié
Le Sgen-CFDT a également rappelé que les élèves de LP en PFMP ne sont pas dans l’entreprise dans un contexte employeur/salarié et donc, si le terme employeur peut s’appliquer pour les jeunes sous contrat d’apprentissage, il n’a aucun fondement pour les élèves de LP durant leurs PFMP.
Alléger la pression certificative
Autre proposition de cette circulaire, « alléger la pression certificative sur l’année de seconde pour rendre plus de temps aux apprentissages du jeune ». Des arrêtés doivent préciser cette disposition. Le Sgen-CFDT en attend la publication, mais craint que cette proposition n’aboutisse à transformer des CCF en examen final en cours d’année et ne nous éloigne encore plus de l’esprit du CCF et de l’évaluation quand l’élève est prêt.
En conclusion, il ne faudrait pas que la volonté d’améliorer l’existant dans l’intérêt des élèves ne se transforme en une nouvelle usine à gaz.