La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques fait le point sur la rentrée scolaire 2024 des psychologues de l'Éducation nationale.
Postes Psy-EN non pourvus, conditions de travail dégradées
Les années se suivent et les Psy-EN EDA et EDCO constatent que leurs conditions de travail ne s’améliorent pas. Dans l’ensemble des circonscriptions et des CIO, les Psy-EN évoquent une surcharge de travail. Celle-ci entraîne un mal-être généralisé et une perte de sens du travail de psychologue.
La DEPP a publié en janvier 2024 les résultats du baromètre du bien-être au travail des personnels de l’Éducation nationale exerçant en établissement scolaire (seconde édition). Les éléments déclaratifs des Psy-EN indiquent un indice de « satisfaction de leur travail en général » de 5,9 (sur 10). Ce chiffre est inférieur à celui de la moyenne des français en emploi de niveau bac + 3 ou plus qui est de 7,3.
La charge de travail s’accroît, mais les moyens humains n’augmentent pas. Le nombre de postes vacants dans le 1er et le 2nd degré est massif. Dans certains départements, jusqu’à 40 % des postes EDA et EDCO sont non pourvus en cette rentrée scolaire.
Le manque de candidat.es aux concours de recrutement de Psy-EN depuis 2022, notamment chez les EDA, aggrave davantage la situation. Ainsi, la question de l’attractivité du métier est-elle cruciale. La mobilité liée au statut constitue un des freins (cf. ci-dessous).
Quelles sont les propositions de la CFDT ?
- Accroître le nombre de postes au concours de recrutement des Psy-EN pour les deux spécialités.
Cette augmentation pourrait se traduire par la mise en place d’un plan pluriannuel de recrutement des Psy-EN.
Les postes offerts aux concours 2024 de recrutement des Psy-EN sont largement insuffisants pour pallier les postes vacants et les départs en retraite.
- Augmenter le vivier des psychologues en général en sollicitant l’enseignement Supérieur afin d’ouvrir des places en Master.
Alors que la filière « Psychologie » est en tension sur Parcoursup, de nombreux/ses étudiant.es avec une licence ne trouvent pas de places en Master. Ceci, alors que nous manquons de professionnel.les formé.es dans et hors Éducation nationale…
La question de la mobilité géographique
Les affectations nationales pour les deux spécialités génèrent une défection de candidats au concours, et des démissions avant ou après l’année de formation post concours. La mobilité liée au statut est perçue négativement par des psychologues qui, de plus en plus, ne souhaitent pas être trop éloigné.es de leur lieu de résidence.
Dans la plupart des centres de formation, il est quasi-impossible pour les stagiaires d’effectuer leur stage pratique dans l’académie de leur choix, ce qui dissuade d’éventuel.les candidat.es de passer le concours de recrutement des Psy-EN ou d’aller en formation après obtention du concours.
La CFDT revendique que les Psy-EN stagiaires puissent effectuer leur stage dans les académies limitrophes à celles des centres de formation.
Par ailleurs, depuis plusieurs années, la CFDT porte la demande d’une titularisation sans concours des contractuel.les expérimenté.es. Lorsque des agents voient leur contrat renouvelé chaque année, on peut légitimement penser que c’est parce que leur manière de servir est satisfaisante. Nous demandons une meilleure valorisation des acquis de l’expérience professionnelle.
Psy-EN Contractuel.les
L’emploi statutaire reste la priorité pour la CFDT. Ceci dit, dans l’attente d’une politique volontariste en matière de recrutement, le recours à l’emploi de contractuel.les est nécessaire. Or, le manque de candidat.es contractuel.les est manifeste, ce qui accroît d’autant le nombre de postes non pourvus et donc la charge de travail des Psy-EN sur le terrain.
La CFDT propose de réévaluer le cadre national de rémunération des contractuel.les afin de rendre le métier plus attractif.
ICA, IFTS, CIO, frais de déplacement
Faute de psychologues titulaires suffisants dans certains CIO mais surtout par manque de revalorisation de la fonction DCIO, des CIO restent sans direction.
Nous revendiquons une revalorisation de l’Indemnité de charge administrative (ICA) des DCIO.
Les agents en service déconcentrés, dont Psy-EN en DRAIO et ONISEP, peuvent bénéficier d’une Indemnité forfaitaire pour travaux supplémentaires (IFTS). La CFDT demande une réévaluation des IFTS.
Dans certains CIO, le budget de fonctionnement subit une baisse drastique pouvant atteindre moins 50 %. Certaines académies diminuent l’enveloppe de remboursement des frais de déplacement. Ces baisses sont inacceptables et nous invitons les agents à se rapprocher du syndicat CFDT local qui pourra alerter l’administration.
Passerelles
Des personnels souhaitant changer de spécialité interpellent régulièrement la CFDT. Lors de précédentes audiences à la DGRH, nos interlocuteurs avaient indiqué avoir déjà connaissance de cette demande. Ils s’étaient engagés à explorer attentivement celle-ci et à la mettre en œuvre lors de cette rentrée. Force est de constater que cet engagement du MEN n’a pas été tenu.
Certaines académies rendent déjà possible les changements de spécialités. D’autres refusent fermement ce changement en s’appuyant sur l’absence de texte à ce sujet.
La CFDT interpellera à nouveau la DGRH afin qu’un texte rende possible les passerelles et que celles-ci soient effectives lors de la prochaine rentrée scolaire. Ces passerelles pourraient être opérationnelles grâce à des modalités souples, éventuellement un module de formation continue et/ou du tuilage.
Sur l’ensemble de ces problématiques, la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques reste mobilisée et interpellera à nouveau le MEN.