Lors de la 16ème CPC du 11 février dernier, Franck Billet et Alain Henriet, inspecteur généraux, ont présenté le nouveau référentiel d’activités professionnelles (RAP) préalable à la rénovation du bac pro Gestion-administration en présence de Mme Veillard de la Dgesco.
Le bac pro Gestion administration deviendra le bac pro assistant à la gestion des organisations (AGO)
Ce changement de dénomination répondra-t-il mieux au manque de lisibilité et d’identification dont souffrait l’ancien intitulé auprès des professionnels ? L’avenir nous le dira : pourvu qu’il ne se trompe pas lui aussi de cible !
Le Sgen-CFDT apprécie l’allègement des compétences visées pour les recentrer vers des intitulés plus pragmatiques, ainsi que la présence des activités comptables qui manquaient dans le précédent référentiel et l’ambition de répondre à la polyvalence demandée par le métier. De même, nous approuvons la réelle prise en compte des activités relationnelles et l’intensification de celles liées au numérique. Enfin, nous applaudissons la disparition du pôle 4 (gestion de projet) qui n’était que rarement voire jamais mise en œuvre en PFMP – périodes de formation en milieu professionnel (à ce niveau de responsabilité) et mettait en difficulté élèves et enseignant·es.
Cependant, le Sgen-CFDT regrette que, contrairement aux préconisations qu’il a faites lors de l’annonce de cette rénovation, le ministère n’ait pas pris attache auprès des secteurs professionnels dans lesquels les titulaires du Bac pro GA s’insèrent aujourd’hui le plus facilement (administration, TPME et associations).
Ces recommandations s’appuyaient sur un constat qui se trouve bien confirmé par les compilations faites des rapports de PFMP !
Le Sgen-CFDT sera extrêmement attentif et exigeant sur les suites de la rénovation engagée
Soucieux que les intentions affichées se traduisent bien par un mieux pour les jeunes et les équipes pédagogiques, par ailleurs malmenées par les coupes pratiquées sur les places et sections GA existantes, le Sgen-CFDT sera extrêmement attentif et exigeant sur les suites de la rénovation engagée et notamment sur :
- l’accompagnement anticipé des enseignant·es sur les nouvelles compétences numériques visées (marketing digital…) et sur l’appropriation de cette mise en adéquation aux attentes des secteurs professionnels insérant,
- le référentiel de certification sur lequel aucun élément n’a été présenté à ce jour. Selon la Dgesco la modification de cette dernière sera induite par la réforme de la voie professionnelle. Le Sgen-CFDT réitère sa demande concernant la suppression de l’utilisation de l’outil Cerise pro et l’allègement du poids de la certification qui doit se faire à partir de mise en situations professionnelles signifiantes pour les participants,
- la mise en place de « coloration » (sous la pression des corps d’inspection ou des personnels de direction) qui ne conduit pas à une reconnaissance complémentaire identifiable par les professionnels, et qui ne se valorise que par le biais des PFMP, via le chef d’œuvre ou un module d’Accompagnement personnalisé – AP – en terminale comme cela a été évoqué. Pour le Sgen-CFDT une coloration n’a de sens que si elle donne lieu à une reconnaissance réelle par l’institution (au même titre que la mobilité ou les langues régionales par exemple).
- la durée des PFMP dont le nombre de semaines n’a pas encore été débattu pour ce bac pro. Nous attirons l’attention sur l’aspect professionnalisant et l’avantage que les élèves ont à effectuer, aujourd’hui, 40% de l’enseignement professionnel au sein des milieux professionnels,
- l’intégration de ce nouveau référentiel AGO dans la famille de métiers contestée » gestion administration/logistique/transport « ,
- La poursuite d’études pour laquelle le Sgen-CFDT demande qu’une réflexion soit menée sur la mise en place de Mention Complémentaire post Bac, et sur la mise en place de module en STS pour accompagner les élèves de Bac Pro
- l’application des scénarios pédagogiques proposés par le GT sur la seconde et l’articulation avec le futur référentiel de formation AGO.
Pour le Sgen-CFDT, cette rénovation peut aller dans la bonne direction et contribuer à revaloriser ce diplôme mais cela ne sera possible que si le ministère dégage des moyens à la hauteur des ambitions, en particulier sur l’accompagnement des équipes enseignantes en matière de formation, et anticipe les moyens techniques (informatiques) nécessaires auprès des établissements.