Les annonces de reprise progressive à l'école inquiètent bon nombre de parents et d'enseignants, notamment pour les plus petits. Le Sgen-CFDT interroge les conditions de reprise à l'école maternelle.
Une reprise progressive
Les conditions d’une reprise progressive seront clairement définies par le Premier Ministre d’ici quelques jours. Pourtant, le ministre de l’Éducation nationale a exposé devant les député.e.s une hypothèse de reprise assez précise (mais pour autant pas définitive). Le ministre envisage une progressivité liée au niveau scolaire : GS,CP, CM2, 6ème d’abord…
Pour envisager cette reprise, il convient, pour le Sgen-CFDT, d’annuler les formations et autres réunions pour disposer des remplaçants, des personnels de Rased et de tout personnel supplémentaire afin de les mettre à disposition des écoles.
La reprise progressive des élèves de grande section ne peut s’envisager qu’avec des mesures d’hygiène importantes.
Pour le Sgen-CFDT, une reprise progressive des élèves de grande section ne peut s’envisager qu’avec des mesures d’hygiène importantes : éviter les coins regroupement, garantir le nettoyage des jeux et attribuer un matériel scolaire individuel (crayons, feutres, puzzles…), développer l’apprentissage des règles d’hygiène et des gestes barrière…
Si cela est (peut-être) envisageable pour les plus grands, qu’en est-il des moins de 5 ans ? Et quel peut être le sens du travail mené avec les élèves dans cette période ?
L’école maternelle, une école de la socialisation, de la découverte
L’école maternelle est par essence l’école où se développe le langage, la socialisation, la découverte de soi et des autres, d’abord par les sens.
Le langage est l’apprentissage le plus développé mais comment mettre en place ces échanges au travers d’un masque ?
Le jeu est par nature, moyen d’apprentissage quotidien en maternelle : comment garantir le nettoyage des coins jeux, des objets que le jeune enfant porte à la bouche très souvent ?
Les gestes barrière obligent la distanciation et le respect d’un mètre entre individus, pourtant, plus l’enfant est jeune et plus la relation affective est importante et le simple fait de l’accompagner aux toilettes, de faire un lacet sont autant de situations problématiques pour garantir la sécurité de tous.
Comment les familles vont-elles déposer et reprendre leurs enfants à l’école ? Les règles pour l’entrée et la sortie des élèves, la circulation dans l’école, l’ entrée des parents doivent être anticipées.
Les temps périscolaires et le temps de sieste sont tout aussi problématiques : de nombreux enfants ne mangent pas seuls, ont besoin d’être accompagnés pour trouver le sommeil : les agents pourront ils garantir la bienveillance indispensable au bien-être des petits ?
Sans réponse précise à toutes ces questions, le Sgen-CFDT s’interroge sur l’opportunité d’un retour des très jeunes enfants avant l’été.
Les conditions impératives de protection de la santé passent par des groupes restreints à moins de 10, par du matériel individuel pour les enfants : des caisses de jeux et de matériel individualisés, un nettoyage des locaux et du matériel plusieurs fois par jour. Ainsi, conjugué aux craintes de nombreuses familles, le retour en classe envisagé par petits groupes, pas tous les jours, sera lui aussi bien difficile à comprendre avant 5 ans.
Pour le Sgen-CFDT, réunir toutes les conditions d’un retour en sécurité passe par une collaboration étroite avec les services municipaux et les familles.
Si ces conditions ne peuvent être garanties, le Sgen-CFDT propose que le travail à distance soit privilégié pour les plus jeunes.
Si ces conditions ne peuvent être garanties, le Sgen-CFDT propose que le travail à distance, le lien avec les familles régulier soit le travail privilégié pour les plus jeunes.
Pourtant, les statistiques du 119 nous alertent sur la situation d’enfance en danger voire de non-assistance à personne en danger.
La situation des enfants les plus pauvres, les plus fragiles de 2 à 5 ans nécessite une attention particulière. Ils doivent pouvoir être pris en charge au moins 1 jour sur 2 ou 1 semaine sur 2.
Pour cela, il faut travailler avec les municipalités pour parvenir à des groupes de moins de 10 élèves pour les moins de 5 ans. Les élèves pris en charge par les communes pourraient être regroupés dans d’autres locaux adaptés (centre social, autres salles de l’école…) avec des adaptations des règles au niveau de la responsabilité juridique.